THAT THE NIGHT COME
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Yael Callaghan
Yael Callaghan
gif : Nowhere, UT [Eddie] 3t3e
pseudo + pronoms : Ccil + her
faceclaim + crédits : Jennifer Connelly

Messages : 135
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :

age : 26 oct. 1977 - 46 ans
WORK : ancienne astrophysicienne et ingénieure spatiale un peu paumée, aujourd'hui mécanicienne à la casse de Nowhere
LOVE STATUS : célibataire ; sa vie sentimentale est un désert entrecoupé de nuits sans lendemain et de relations plus fugaces encore qu'une comète traversant le cosmos
HOME : chambre n°18 au GloryInn, pas sûre de s'attarder dans le coin, prête à mettre les voiles à tout moment
PRONOUNS : her

STYLE RP : 3e personne, 500-800 mots en moyenne, eng. ou cast. friendly
WARNINGS : emprise et abus psychologique, dépression / anxiété
Yael Callaghan
with the moon i run
 
 
5 Juin 2023
Visual style

Il est 7h26 du matin lorsque le Greyhound assurant la liaison entre San Diego, CA et Denver, CO s’engage sur Twin Willow Road. Il a beau ralentir, le moment où ses roues quittent l’asphalte pour rejoindre le bas-côté, à la hauteur du poteau marquant l’arrêt de bus de Nowhere, sa carcasse cahote et bringuebale énergiquement de droite à gauche. Juste avant qu’un bom sourd plutôt impressionnant ne résonne dans l’habitacle, aussitôt suivi par l’expression d’un juron bien senti qui réussit l’exploit de faire vaguement relever la tête à quelques-uns des passagers encore à moitié endormis. Façon stupeur et grognements.

- Nowhere, Utah.

L’annonce du chauffeur se perd dans les grésillements de son micro. À moins qu’il ne s’agisse de son flagrant manque d’intérêt pour la bourgade. Dans un cas comme dans l’autre, Yael est trop occupée à continuer de pester dans sa barbe pour lui prêter attention. N’enregistre même pas l’information. La main pressée contre son front, là où sa tête a rebondi contre la vitre, ses paupières papillonnent frénétiquement devant ses yeux tandis qu’elle tente de faire le point sur son environnement. Elle a connu des réveils plus tendres, pour sûr. Ne se souvient même pas quand est-ce qu’elle avait fini par réussir à s’endormir, au beau milieu de la nuit, les genoux sous le menton et les bras enlacés autour. Tout ce qu’elle sait là tout de suite maintenant, c’est qu’elle a mal au dos, et qu’elle tuerait pour un café.

C’est à cet instant que son regard accroche l’enseigne fluorescente du Greta’s 24/7 Dine In. Un temps. Dans le bus, personne n’a bougé pour faire mine de rassembler ses affaires. Personne n’a prévu de descendre ici et personne n’attend non plus dehors pour monter. Où qu’elle soit, l’endroit n’est visiblement pas dans le top des destinations les plus populaires du coin. Le chauffeur a déjà commencé à désengager le frein à main quand Yael se lève alors brusquement et s’écrie quelque chose comme - Wait !, avant d’attraper le lourd sac de sport qui lui sert de bagage et de remonter l’allée en direction de la sortie. Et si son apparente inattention lui vaut un regard irrité de la part de celui qui l’a conduite toute la nuit à travers trois états, elle est à des lieux de s’en soucier alors que ses pieds viennent fouler la terre aride du désert des Lost Lands pour la première fois de sa vie.

L’espace d’une seconde, elle se sent un peu désemparée pourtant. Là, dans le nuage de poussière que soulève le départ du bus, au bord de la route d’une ville qu’elle ne connaît pas, entourée de maisons de briques à l’aspect défraîchi, l’ensemble de ses maigres possessions rassemblé au bout de son bras. (Really, Kiddo, you’re a vision. All by yourself in the big wild world.) Elle jurerait entendre la voix amusée de William résonner à ses oreilles. Comme s’il trouvait ça drôle, l’enflure. Fuck it, songe-t-elle alors. Fuck him. Elle fronce des sourcils tandis qu’elle jette la lanière de son sac par-dessus une de ses épaules et s’avance d’un pas décidé en direction du Dine In. Elle ne va pas se mettre à réfléchir à ce qu’elle vient de faire avant d’avoir pris son premier café de la journée. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne risque pas de poireauter longtemps…

Le bistrot est aussi désert que la rue qu’elle vient de traverser. Il n’y a pas un chat. Pas même derrière le comptoir. Heureusement qu’une petite musique de fond et les gargouillements d’une cafetière viennent donner un peu de relief à l’espace sonore... La petite clochette ayant tintinnabulé gaiement à son entrée doit pourtant avoir averti quelqu’un de sa présence car du bruit lui parvient de la cuisine et, le temps qu’elle abandonne son sac par terre, se perche sur un tabouret et pose ses coudes sur le bar, un jeune homme à l’allure aussi sympathique que ses yeux sont noirs déboule enfin pour lui souhaiter la bienvenue.

- Hey. Elle a du mal à égaler son enthousiasme mais a le mérite de réussir à forcer un sourire malgré tout. Ça doit se voir, à sa gueule, qu’elle a passé une nuit de merde. Même s’il faut avouer que la pâleur de son visage ou la maigreur des bras qui dépassent de son t-shirt n’ont rien à voir avec un quelconque manque de sommeil. Non. Elle n'a jamais été bien épaisse, mais cela fait bien un an déjà que Yael ressemble plus à un sac d’os qu’à un être humain normalement constitué. La tête n’y est pas. Le cœur encore moins. Et la tendance qu’elle a à se nourrir presque exclusivement de café n’arrange rien. Comme elle s’apprête à le démontrer tandis qu’elle se penche en avant pour mieux hocher la tête en direction de la cafetière. - I’ll have some of that coffee, please. In a big cup. Like… big. Le second sourire qu’elle lui décoche est plus sincère. Dessine de petites rides amusées aux coins de ses yeux l’espace d’un instant, avant que son regard balaie l’espace autour d’elle avec curiosité. - I know it may sound strange but… could you also tell me where I am? This town I mean, what’s it called? I didn’t get what the bus driver said when we stopped. Just... got out. Elle a comme un petit rire, ou un soupir, qui lui glisse entre les lèvres en se rendant compte de ce qu’elle vient de dire. Comme si elle avait du mal à y croire elle aussi.
Eddie Russo Jr.
Eddie Russo Jr.
gif : Nowhere, UT [Eddie] JbVrrQFi_o
pseudo + pronoms : les draps bleus — val (il/iel)
faceclaim + crédits : marco mengoni — avatar (c) ultraviolences — icon/signa (c) alcara — lyrics (c) tyler childers.

Messages : 199
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :

BODY TERROR SONG


age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
PRONOUNS : masculin — il/lui.

RELATIONS : [robin] friends that are boys, boys that are friends — [lynn] drink alcohol 'til you come home for christmas — [yael] welcome to the city of dust — [milo] america, don't you cry — [you?] underco.
STYLE RP : deuxième/troisième personne — interjections de première personne possibles — moyenne entre 500 et 1000 mots — corps en français, dialogues en anglais et en français.
WARNINGS : fusillade [survivant d'un school shooting] — syndrome de stress post-traumatique, dépression, dissociation — alcool, drogue, comportements à risques — perte d'un parent.
Eddie Russo Jr.
with the moon i run
 
 
nowhere, ut

june 5th, 2023,   outfit
w/ @yael callaghan


on est en juin, et en juin à nowhere, dans l'utah, il est peut-être seulement bientôt huit heures du matin mais ça colle déjà la peau — et c'est encore pire, sûrement, parce que tu te ramènes à vélo dans un désert. mais les shifts matinaux ont quelque chose d'agréable, avec le soleil encore jeune et encore jaune, avec l'odeur du café pour toi puis pour les camionneurs, avec la vie devant soi. y a des fois, tu mets ton tablier et t'y crois presque ; que ça va aller, que tout va aller, que la vie est belle et que tout est réglé, que t'es à ta place, que l'air ne ressemblera plus jamais à un couteau entre les côtes. parce qu'au moins, le soleil s'est levé, l'odeur des petits-déjeuners complets — pancakes, oeuf, bacon — va bien avec le reste du monde, et t'es nulle part et t'es personne et c'est tant mieux.

le premier café, alors, il est dans la cuisine, avec le commis et sans un mot, parce qu'on est nulle part et que y a le temps, c'est pas le bus inter-états qui dépose grand-monde. le premier café, il a tressauté dans ta main quand la cloche de la porte d'entrée a tinté, ça a brûlé ta peau et t'a pesté pesté pesté pesté. tant pis pour la main, tant pis pour toi, tant pis tant pis tant pis — t'a fini d'essuyer ta main contre ton torchon en poussant de l'épaule la porte battante. c'est pas un camionneur, mais c'est pas un visage connu non plus, et y a un rayon de soleil qui tape directement dans les baies vitrées et tant pis pour ta main et tant pis pour le reste. "hey there —" le torchon fini dans la poche arrière de ton jean, et tes yeux viennent juste de remarquer que tes chaussures ont bu du café elles aussi mais ta moue ne dure qu'un instant. le temps que l'inconnue pointe du menton la cafetière qui bouillonne de vie, et ça fait sens, t'as vu ses cernes, ça fait sens, si elle vient de descendre du bus, ça fait pas sens, par contre, de descendre du bus de huit heures à nowhere dans l'utah.

alors tu t'affaires après un hochement de tête convenu, qui veut dire je comprends, qui veut dire on se comprend, mais par contre, quand elle rouvre la bouche, tu comprends moins. enfin si, ça fait sens, cette fois. personne ne descend de manière sensée à l'arrêt devant le greta. "nowhere." t'as sorti une tasse, et tu verses l'or noir en lui jetant un regard. "you're in the middle of nowhere." et tu vois déjà ses sourcils se froncer, et tu vois déjà sur ta main la trace rouge de ton café qui n'a pas fini dans ton ventre, en repartant mettre le pichet à sa place pour l'abreuver de son trésor.

"it's nowhere, utah." ton sourire en coin est sincère, mais c'est vrai que la blague est trop aisée à faire. pourtant y en a pas, y en a aucune, tu ne fais que dire la vérité, bravo, bienvenue, vous êtes arrivés au milieu du ventre vide du monde. la tasse a fini posée sur le zinc, poussée du bout des doigts vers l'inconnue. "want anything with that ?" la radio crachote billy joel, parce qu'on est lundi matin, qu'il est huit heures, et que personne n'a envie d'être agressé par autre chose que ça. t'as posé tes coudes sur ton bord de comptoir, en essayant de lire sur son visage une histoire qui t'échappe. tout le monde en a une, et tu détesterais qu'on lise la tienne ; mais c'est ton job, le sourire, la chaleur, le café et l'air mutin.

bienvenue au milieu de nulle part.
Yael Callaghan
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- Nowhere. - Come again ? - You’re in the middle of nowhere. Il y a l’ombre d’un sourire sur ses lèvres, et un soupçon de malice dans son regard, tandis qu’il s’affaire avec sa cafetière. Génial. Son expression à elle est indéchiffrable. Elle est tombée sur le comique du village. Soupir. Sa main glisse alors à l’arrière de son crâne et ses longs doigts fins se resserrent autour de sa nuque, l’étranglent presque, pour tenter de dénouer le sac de nœuds venu se loger là. Entre ses cervicales. Entre les muscles de ses épaules et de son dos et de sa lassitude. La journée risque d’être longue à ce train là mais, après tout, quoi de plus normal pour un lundi ? - Look, it’s all very funny but could you just… - It’s Nowhere, Utah. Alors soudain, il y a sa tête qui se redresse et sa main qui retombe sur le comptoir dans un claquement sec. Ses yeux verts ne sont plus que deux fentes suspicieuses tandis qu’elle sonde le degré de sincérité qui émane de l'hurluberlu qui lui fait face. Cherche à déterminer s’il ne se foutrait pas un peu de sa gueule quand même, le casanova de la machine à café. - Seriously ? Il hoche la tête. - Nowhere, Utah ?! Acquiesce de nouveau.

Uptown girl
You know I've seen her in her uptown world
She's getting tired of her high-class toys
And all her presents from her uptown boys
She's got a choice
Oh, oh, oh, oh
Uptown girl


Un ange passe et la voix de Billy Joel traîne dans son sillage. Flotte un instant entre eux, à la fois désuète et poétique, avant que Yael ne baisse les yeux sur le mug que le serveur glisse dans sa direction. Welcome to Nowhere, peut-elle lire sur l’émail, entre deux cactus souriants flanqués d’un sombrero - le comble du bon goût. Where you’ll see the brighter side of life ! Et elle ne sait pas si c’est ça ou les paroles idiotes de Billy Joel ou juste l’ironie absurde de cet instant - sûrement un mix des trois - mais elle rit. C’est un tout petit son de rien du tout au début, comme un hoquet qui peine à s’extraire de sa gorge, mais il gagne en assurance, enfle, pour finalement réussir à aller ricocher contre les murs du diner. Elle n’a même pas très envie de rire pourtant, mais y' a comme un truc qui se desserre dans le creux de son bide, un ressort qui se détend, et ça fait du bien. Tellement de bien qu’elle doit prendre une grande inspiration à la fin, par la bouche, et que tout cet air lui donne presque le tournis après des mois passés en apnée. Elle ne se souvient même pas la dernière fois qu’elle a été capable de respirer comme ça. À pleins poumons.

- Want anything with that ?
- No thanks, I’m good.

Elle secoue doucement la tête de droite à gauche avant de venir essuyer une larme au coin de ses yeux. De fatigue, dirait-elle, mais le serveur ne demande pas. Ne dit rien. Pose simplement ses coudes sur le zinc en formica tandis qu’elle enroule délibérément ses doigts autour de son mug. De manière à cacher le message qui y trône. C’est lundi. Il n’est même pas encore 8h du matin. Yael n’est pas prête à recevoir une leçon de positive attitude de la part de deux cactus mexicains manifestement un peu trop euphoriques pour ne pas éveiller quelques soupçons. - Fuck… Nowhere, hm ? It’s fitting. Elle a porté sa tasse jusqu’à ses lèvres et hume les volutes qui s’en échappent. Se régale de cette senteur pur arabica qui semble déjà chasser quelques unes des lassitudes de la nuit. Elle a même fermé les yeux deux secondes, pour mieux en profiter, mais ne s’attend pas à tomber à nouveau nez à nez avec le serveur lorsqu’elle les rouvre. Elle ne comprend pas ce qu’il fout encore là en fait. Avec ses cheveux en épis et sa dégaine en biais et sa belle gueule qui la scrute avec un petit sourire en coin comme s’il attendait quelque chose de sa part. Une parole, un geste, une histoire. Elle ne sait pas et ça la fait se redresser un peu sur son tabouret. Elle n’avait pas prévu qu’il ne la laisserait pas seule avec ses pensées et elle panique un peu tout d’un coup, Yael. Ses yeux courent sur lui à la recherche d’un détail, une broutille, n’importe quoi pour détourner l’attention. Quand elle aperçoit la marque rouge sur le dos de sa main.

- You should grate a potato and press it on that under a bandage. The mix of water and starch will alleviate the pain very quick. Un temps. It's an old home-remedy. Basic chemistry really. Like lemon with onions.
Eddie Russo Jr.
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WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
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nulle part
c'est le nom
de la ville
qui t'a vu renaître ;

mais parfois tu te demandes si ça a bien eu lieu et si tu es bien revenu et si tu es bien parti et s'il y a eu un avant un après quelque chose n'importe quoi n'importe quoi n'importe quoi — la femme a fini par rire. t'as souri, un peu, parce que sourire tu sais faire, sourire tu donnes bien, sourire c'est charmant c'est charmeur ça ramène les mères de famille ça rend doux et innocent. et c'est vrai que les tasses sont de mauvais goût, mais toi tu les aimes bien, parce qu'elles ont pas entièrement eu tort. c'est pas cette ville qui t'a tout pris, cette ville elle est simplement restée là, restée en plan, étendue allongée assoupie sur le lit du désert.

et peut-être que t'as pas fait attention à faire attention, parce que y a pas assez de distraction, que ça sonne à peine huit heures, que t'as pas eu ton propre café (renversé) et qu'elle a ri et que t'as pensé à autre chose en fixant pourtant dans sa direction. ça t'arrive, parfois, souvent, parfois c'est gênant, souvent c'est pas grave.

et tu finis par revenir à la réalité et à billy joel et à l'odeur du café pas si cher pour ce que c'est et décoller tes avant-bras du zinc en regardant par-dessus ton épaule comme un enfant faisant le guet quand tes mains, enfin, tes mains traînent une dernière seconde sur le comptoir. "uh ?" t'as pas compris parce que t'as pas prêté attention, alors tes paupières batifolent, et tes narines se froncent un instant avec tes sourcils, obligé de faire répéter, qu'on t'explique, qu'on te dise. de la patate sur les brûlures.

t'as fait la moue.
ressorti une tasse-cactus, que t'as enfournée sous le percolateur.

ça fait du boucan et c'est le son le plus agréable qui soit, parce que ça ronronne et c'est long et c'est pas sec, sec et répétitif, tac-tac-tac-tac-tac qui ressemblerait à pan-pan-pan-pan-pan. t'as essuyé le bout de ton nez d'un mouvement anodin et versé une, deux, trois cuillères à café de sucre dans l'or noir. "that's nothing, it's not worth throwing away a potato if you ask me." le café est brûlant, tu trempes quand même tes lèvres. pourvu que personne ne te fasse sursauter cette fois. "what about onions and lemons ?" elle est sortie de nulle part pour te donner des recettes de cuisine expérimentale au tomber du lit, et c'est pas le bla-bla des habitués et tu peux pas t'empêcher de creuser. ça te fait sourire. t'aimes bien l'attrait, t'aimes bien l'enquête.

ça te fera ta journée puis elle s'en ira sûrement, et ça sera une histoire de plus.
à oublier pour recommencer demain.
Yael Callaghan
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Ce n’est rien, qu’il dit. Pas de quoi gâcher une pomme de terre. Parce que c’est vrai que la friteuse du diner aurait sûrement du mal à s’en remettre. La malheureuse. Une offense pareille ne resterait pas impunie ! Si Yael se retient de formuler le sarcasme à voix haute, ce n’est pas difficile de s’en faire une idée à la manière dont elle lève les yeux au ciel en ronflant doucement du nez. Men. Toujours à jouer les durs à cuire. Elle ne sait pas ce qui retient celui-là de s’accorder une minute de répit pourtant. Il n’a pas l’excuse de chercher à l'impressionner. Il est trop jeune pour ça. Et peut-être même pas du bon bord pour ce qu’elle en sait. - It still works with a small piece, you know ? If you’re so adamant about your potato ethic, charrie-t-elle, l’expression on ne peut plus sérieuse, la lueur dans le fond de ses yeux beaucoup moins. Un vocabulaire que d’aucun qualifierait de ‘pas du coin’. Un accent qui ne chante pas comme le désert.

Sa tasse n’a pas bougé de devant ses lèvres tandis qu’elle l’observait noyer son propre café dans trois cuillères de sucre. Elle continue de souffler dessus patiemment, comme si elle attendait qu’il termine sa petite cuisine avant de s’autoriser à prendre une première gorgée. Comme on attend que tout le monde ait fini de se servir à table avant de commencer à manger. Question d’éducation. C’est qu’elle a un peu l’impression d’être entrée dans sa gargote spécialement pour prendre un café avec lui, comme on retrouve un pote, plutôt que d’avoir juste sauté d’un bus sur un coup de tête. L’absence d’autres clients autour d’eux, sûrement, qui confère à la scène un semblant d’intimité privilégiée. À moins que ce ne soit la perspective de se faire face en silence qui les effraie…

- What about onions and lemons ? - Well, acidity. Elle lance ça comme si c’était une évidence. Sur un ton qui pourrait presque vouloir dire : duh, are you stupid ? si elle ne semblait pas aussi persuadée que la réponse coule de source ou suffira à ce qu’il déduise le reste par lui-même. Elle se rend vite compte que non, cela dit, et, à sa décharge, a au moins le mérite d’avoir l’air un peu embarrassée avant de reprendre plus posément. - If you put some lemon juice on your knife before you cut an onion, the acidity of the lemon will neutralize that of the onion. It will slow the chemical reaction that causes the onion to emit gas almost to a halt. No more crying over a vegetable. Unless, of course, you’re not just a potato lover and the fate of that poor… Oooh ! Elle s’interrompt elle-même, les yeux soudain ronds comme des soucoupes. - Actually, you could also apply that reasoning to a steak on a grill. Using a bit of vinegar for example, to prevent it from burning on the outside while the inside is still raw ! Elle ne devrait probablement pas avoir l’air aussi excitée à l’idée d’avoir trouvé une nouvelle façon d’utiliser l’alliance entre chimie organique et facteurs cinétiques afin que le cuistot d’un diner littéralement perdu au milieu de nulle part ne rate plus jamais la cuisson de ses cheeseburgers, mais c’est plus fort qu’elle. On ne se refait pas et Yael n’échappe pas à la règle même si elle finit par esquisser une moue.

- I’m a terrible cook, don’t get me wrong. I just happen to have an ex who took the culinary art to an all other level thanks to o-chem. It was like eating science.

(Brilliant, Kiddo. You’re one step closer to a Nobel Prize.)
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WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
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"oh yeah, i'm a real believer in potato rights ma'am."
les sourcils froncés, le faux-air de savoir ce que tu fais.

t'as avalé une gorgée de café, chaud, sucré, pas sur tes chaussures, et t'as fermé ta gueule en la laissant développer, pace qu'elle a une étincelle dans les yeux et que ça te fait sourire, un peu moqueur peut-être, sûrement sincère surtout. et faire la moue, faussement impressionné, sûrement un peu quand même. il est huit heures, et la lumière jaune du soleil fait ressortir un peu de poussière qui flotte dans l'air comme des particules dorées. on le voit plus trop, un peu caché par tes cheveux, le bleu qui s'est dissipé à ta tempe. t'entendrais presque ton père, rien que d'y repenser ; fais attention deux minutes, eduardo — et tu l'as laissée dérouler son raisonnement, en allant te caler comme tu peux contre le comptoir. "welp." gorgée noire et sucrée, un peu cramée, juste assez. "i guess i'll leave a note to the cook about that."
t'as souri, un ange est passé.

et elle a évoqué une vie avant, et comme tous les gens qui échouent nowhere, y a eu du passé qui sonnait comme quelque chose d'étrange dans sa voix. t'as siroté, encore un peu, ton café qui te brûle le palais et te réchauffe le coeur. tant pis pour ta main, t'as dit, tant pis pour les éclaboussures qui ébouillantent ; c'était pas la première, ça sera pas la dernière. "i bet you're coming from a big city then, uh ? gonna be staying a few days around to recharge ?"

tu ne sais pas de qui tu te moques, avec l'innocence de ces questions, comme si toi tu n'avais jamais quitté l'utah, comme si tu étais né ici et que c'était normal. nowhere est une terre d'adoption, d'adoption devenue vieille et lointaine pour la première, mais d'adoption quand même. pas pour dire que le colorado était incroyablement plus palpitant, mais ne plus y avoir remis les pieds, tu connais. c'est drôle, quand même, comment t'as enterré ton père et puis t'as fui. t'avais dix-sept ans, qu'est-ce qu'on peut demander à un enfant dans ces cas-là ? t'as repris ta respiration, en te rendant compte que t'étais parti hier, une seconde ou deux. lente et lourde déglutition, et des gestes mécaniques pour occuper l'espace et le temps, un coup de chiffon sur le zinc.

nowhere, utah — ville noyée où s'arrêtent ceux qui cherchent à reprendre leur respiration. c'est sûrement ça, ce que devraient dire les deux cactus sur leur mug couleur sable. t'as fait le tour de la salle avec tes yeux-bois, un royaume intemporel, un miracle qu'on t'ait embauché pour un mi-temps. c'était il y a, quoi, quatre ans ? ton retour encore frais (six, sept, huit mois) comme une plaie rappelant que t'avais tenté ta chance, que t'avais couru après les rêves, que le fils de carol, tu sais, le gamin qui a... s'était mangé le béton dans les dents.
Yael Callaghan
Yael Callaghan
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pseudo + pronoms : Ccil + her
faceclaim + crédits : Jennifer Connelly

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ZONE LIBRE :

age : 26 oct. 1977 - 46 ans
WORK : ancienne astrophysicienne et ingénieure spatiale un peu paumée, aujourd'hui mécanicienne à la casse de Nowhere
LOVE STATUS : célibataire ; sa vie sentimentale est un désert entrecoupé de nuits sans lendemain et de relations plus fugaces encore qu'une comète traversant le cosmos
HOME : chambre n°18 au GloryInn, pas sûre de s'attarder dans le coin, prête à mettre les voiles à tout moment
PRONOUNS : her

STYLE RP : 3e personne, 500-800 mots en moyenne, eng. ou cast. friendly
WARNINGS : emprise et abus psychologique, dépression / anxiété
Yael Callaghan
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Elle penche légèrement la tête sur le côté, Yael, tandis qu’elle laisse son regard courir sur les lignes et les angles de son visage méditerranéen. Ses boucles noires et désordonnées, ses sourcils épais, son nez droit et franc, sa barbe épaisse mais bien entretenue. Du soin qu’il accorde à son air faussement négligé jusqu’à son horrible chemise à carreaux tachée d’une ou deux éclaboussures de café, elle prend le temps d’observer sa silhouette et d’en enregistrer les détails dans un coin de sa tête. Son premier autochtone. Sa première âme qui vive à Nowhere, Utah. Grand seigneur de la machine à café et fervent disciple - quoique inattendu - de la sainte patate. Un petit sourire vient faire tressaillir la commissure de ses lèvres à cette idée, et Yael doit prendre une nouvelle gorgée de café, secouant doucement la tête de droite à gauche, pour noyer sa réaction dans sa tasse.

Elle ne sait même pas trop pourquoi ni comment mais… elle l’aime bien, ce. type. Peut-être à cause de son sourire en biais de sale gosse ou peut-être parce qu’il n’a pas hésité à la suivre dans son délire quand elle s’est mise à lui parler amidon et phénomènes d’acidité. Ça ne doit pourtant pas être le genre de conversations auquel il s’attend si tôt dans la journée, alors qu’il vient à peine d’ouvrir boutique, mais il faut lui reconnaître son professionnalisme. Il n’a pas cillé. N’a presque pas coulé de regards sceptiques dans sa direction depuis qu'elle a passé le pas de sa porte, et lui assure même qu’il transmettra ses recommandations au chef. L’honneur est sauf. La cuisson des futurs cheeseburgers servis au Greta’s 24/7 Dine In assurée. Et Yael hoche la tête, satisfaite, consciente que les petites victoires du quotidien sont probablement les seules qu’il lui reste dorénavant. Et que ce n’est peut-être pas un constat aussi déprimant ou pathétique que ce qu’elle pourrait penser.

- I bet you're coming from a big city then, uh ? gonna be staying a few days around to recharge ? Elle tourne la tête vers lui, le début d’un sourire venant tirer sur ses lèvres. Parce qu’il a beau se donner des airs affairés, attraper un torchon pour passer un coup de chiffon sur son comptoir immaculé, ses questions ne sont pas aussi désinvoltes qu’il le voudrait sûrement. Elle l’intrigue, mais il est trop poli ou trop joueur pour ne pas tenter de le dissimuler. - I’ve definitely hopped off from a bus that was coming from San Diego right now so, yeah : big city. Ce n’est pas ce qu’il demande, elle sait, elle n’est pas stupide, mais c’est ce dont il devra se contenter. Elle ne veut pas penser à Boston ni à New York ni à leurs horizons hérissés de verre et d’acier.

Le soleil doit avoir pris un angle nouveau dans le ciel car, soudain, elle aussi les voit, ces grains de poussière dansant dans la lumière qui éclaire son visage. L’éclabousse de milliers de petites paillettes dorées. Ça lui va mieux que le café. Lui donne un air presque doux, rassurant, dans cette parenthèse arrachée au petit matin. Assez pour lui donner envie de continuer sur sa lancée. - But I don't know… How long I’ll be staying, I mean. I’ll have to have a look around and see. I may be searching for a job ? I’m quite good at fixing things ; anything mechanical or electrical really, if you have any recommendations or know anyone who could be interested. Tant qu’à faire, autant en profiter pour récupérer des infos. Qui sait ? Le garçon aurait peut-être des pistes intéressantes à lui refiler et, si non, elle se débrouillerait. Se débrouillait toujours.

- What about you ? You’ve been here long ? Would you actually say : yes ma’am, you should definitely try to stick around for a while ! Here, in Nowhere, where we people know how to see the brighter side of life, ne peut-elle s’empêcher de se moquer gentiment en levant sa tasse dans une main et en levant le pouce de l’autre. Adoptant une pause dramatique et un sourire excessivement enjoué dignes d'un spot publicitaire télé.
Eddie Russo Jr.
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BODY TERROR SONG


age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
PRONOUNS : masculin — il/lui.

RELATIONS : [robin] friends that are boys, boys that are friends — [lynn] drink alcohol 'til you come home for christmas — [yael] welcome to the city of dust — [milo] america, don't you cry — [you?] underco.
STYLE RP : deuxième/troisième personne — interjections de première personne possibles — moyenne entre 500 et 1000 mots — corps en français, dialogues en anglais et en français.
WARNINGS : fusillade [survivant d'un school shooting] — syndrome de stress post-traumatique, dépression, dissociation — alcool, drogue, comportements à risques — perte d'un parent.
Eddie Russo Jr.
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y a des journées complètes que t'as oubliées, derrière ton comptoir. des journées complètes à faire le boulot et servir le sourire et donner les cafés et nettoyer les tables et remercier chaleureusement et compter les pièces et passer la tête en cuisine et fumer à côté des poubelles à l'arrière-boutique et ; c'est comme si elles avaient disparu. comme si elles n'avaient jamais existé. le train-train routinier, les habitués, surtout les habitués, les mêmes commandes, les mêmes pourboires, les mêmes tasses chaudes, les mêmes miettes sur les tables. dehors il pleut ou il vente ou bien il fait grand soleil ou encore l'ouragan, dehors parfois il neige. tu restes toujours en apnée en hiver. on sait jamais. c'est vite dangereux. un flocon et c'est la fin du monde.

mais les matinées sont assez chaudes pour aller bosser en manches courtes, perché sur ton vélo garé de l'autre côté de la rue, et il y a parfois des mots laissés sur les serviettes chiffonnées et des inconnues qui passent la porte. elle ne te donnera pas sa vie aussi facilement que ça. tu ne peux pas lui en vouloir ; tu es devenu personne pour la même raison, pour mentir en souriant, pour qu'on ne se demande rien, pour que ceux qui savent finissent par oublier. avec le temps, tout finira dans la poussière du désert. c'est presque rassurant. venue de san diego et perdue au fin fond de l'utah, à la recherche d'un travail de mécano ou bien de n'importe quoi — tu fais la moue en réarrangeant doucement, du bout des doigts, tes tasses et tes accessoires. "i'm not a big meca guy, but i know there's a car repair shop, used to be a father and son thing, maybe you can hit them up." la ville est trop petite pour s'ignorer entièrement, et tu connais de liens en liens parce que le fils a brisé le coeur de ta presque-petite-soeur, mais bon, y a eu des morts dans les familles et des enfants qui grandissent, et t'étais pas là à l'époque, et c'est peut-être pas ton rôle pour juger mais tu te le permets quand même. pour elle.

mais la question se retourne comme un couteau. et tu ris. c'est sincère et ironique, juste dosage des imbécilités de ta vie. "you've got the impression on point on the first try, damn !" lente et longue déglutition, t'as oublié ta propre tasse de café. l'attention volatile, à ça de se demander comment tu fais, pour survivre dans la restauration. tu hausses des épaules, un peu, pour avoir l'air innocent. "came back a few years ago. i actually graduated here but like, that's it. i'm from boulder, actually." et t'es personne, tu seras personne, juste un homme qui est revenu dans une ville qu'il connaissait un peu. t'as pas remis les pieds à boulder depuis des années.

c'est calme, ce matin. le monde vous a oubliés un peu.
Yael Callaghan
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age : 26 oct. 1977 - 46 ans
WORK : ancienne astrophysicienne et ingénieure spatiale un peu paumée, aujourd'hui mécanicienne à la casse de Nowhere
LOVE STATUS : célibataire ; sa vie sentimentale est un désert entrecoupé de nuits sans lendemain et de relations plus fugaces encore qu'une comète traversant le cosmos
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Elle lui parle mécanique et il fait la moue en remettant de l’ordre dans ses tasses et ses couverts sous le comptoir. Il lui parle de ce père et de ce fils tenant un garage quelque part en ville et leur réaction est un parfait miroir l’une de l’autre. Elle grimace à son tour. L’idée n’est pas mauvaise pourtant, sur le papier. Elle a beau ne s’être jamais donné la peine de passer le permis, Yael ne doute pas une seconde qu’elle soit capable d’ouvrir le capot d’une voiture et de deviner ce qui y cloche. Elle n’est juste pas convaincue à l’idée de s’immiscer dans une affaire familiale. Redoute ce que cela pourrait réveiller chez elle. Les démons qui risqueraient de venir la narguer, tapis dans l’ombre de sa propre histoire. Elle ne veut plus entendre parler de famille. Ni de la sienne, ni de celle des autres. Ni de celle qu’elle croyait avoir trouvée avec William, ni de celle qu’elle s’apprêtait à construire avec Sean. (I love you. / You’ll always be like a daughter to me.) Des mirages. L’une comme l’autre. Des fantômes et des promesses en l’air s’effilochant dans le néant, aussi sûrement que le nuage de poussière laissé derrière le bus qui l’avait abandonné là. À Nowhere, Utah.

Elle n’en fait pas cas, pourtant. Sauve la face, comme à son habitude. Avec ses pirouettes et ses sourires dignes d’une égérie de marque de luxe. Minauder, sourire, paraître charmante et agréable, irrésistible s’il le faut, elle sait faire, Yael, elle maîtrise. Elle n’est pas née avec le mode d’emploi mais elle a eu des années de pratique pour affiner son jeu et polir le masque. Connaît la musique. Même face au serveur d’un Dine In quelconque auquel elle ne doit rien, certainement pas sa sincérité. C’est lorsqu’il s’agit de faire face à ses véritables sentiments que le bât blesse. Qu’elle n’a jamais aussi bien joué l’autruche, la tête profondément enfouie dans le sable. - I’m from Boulder actually. - Boulder ? Where’s that ? demande-t-elle innocemment, sans même avoir conscience du mépris dont cela dénote. Celui de cette côte est persuadée d’être le centre du monde, ne se donnant même pas la peine de s’intéresser aux autres États censés former The United States of America. Il lui aurait dit Denver pourtant, elle se serait possiblement rappelé de l'existence du Colorado, mais Boulder… Boulder n’éveille rien de particulier en elle. À tel point qu’elle n’attend même pas de réponse de son interlocuteur. Jette plutôt un œil distrait à la montre de son poignet tandis qu’elle avale la dernière gorgée de son café. Pense déjà à autre chose malgré sa question.

Il n’est personne. Personne de nulle part. Et elle a encore la prétention d’être quelqu’un. Quelqu’un dont le regard s’attarde sur les affiches faisant la promotion de la formule petit-déjeuner, café à volonté + pâtisserie, pancakes ou toasts accompagnés de sa marmelade à la fraise et, contre toute attente, Yael se rend soudain compte qu’elle a faim. Pour une fois. Elle ne se rappelle même pas la dernière fois qu’elle a mangé quelque chose s’apparentant de près ou de loin à un repas digne de ce nom. - If the offer still stands, I think I’ll have those toasts. And a refill on the coffee ? I’ll admit I’m a sucker for it. Même si le café du Greta’s 24/7 Dine In est loin d’égaler celui auquel son statut de nanti l'a habitué. Ressemble plus à de l’eau de lessive qu’autre chose.

- While I’m at it, would you mind guiding me toward a motel or something of that nature ? If I’m gonna stick around for a while, I might as well get comfortable.
Eddie Russo Jr.
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age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
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RELATIONS : [robin] friends that are boys, boys that are friends — [lynn] drink alcohol 'til you come home for christmas — [yael] welcome to the city of dust — [milo] america, don't you cry — [you?] underco.
STYLE RP : deuxième/troisième personne — interjections de première personne possibles — moyenne entre 500 et 1000 mots — corps en français, dialogues en anglais et en français.
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boulder ? where's that ?

y a quelque chose de presque rassurant, c'est doux, c'est doux, c'est doux d'être tôt le matin et de se rendre compte que des gens ont oublié que cette existait, que boulder se plaçait sur la carte un peu au nord-ouest de denver, que le colorado avait été témoin d'un massacre il y a bientôt vingt ans. en même temps, c'est ça, c'est bientôt vingt ans, tout le monde oublie au bout d'un moment, on passe à autre chose, ça sert plus à rien de ruminer, c'est fini, c'est fini, c'est fini, l'histoire est dans le passé. alors tu souris un peu, en coin, juste un léger tressautement, parce qu'elle ignore où c'est. un bref "colorado." se glisse entre tes lèvres, et puis l'explication s'arrête là.

finalement, tout le monde s'en moque, de tout connaître d'une ville d'un peu moins de cent mille habitants.

elle finit son café, et tu malaxes pensivement entre tes mains le torchon à carreaux. la marque un peu rouge sur le dos d'une, la marque un peu mauve à la pointe de ta tempe, cachée sous les boucles noires. c'est juste que tu cours partout, tu te dis, c'est juste qu'en ce moment, tu sais pas pourquoi, ça te remonte à la gorge et c'est le problème du colorado, de l'état de new-york, de ce pays tout entier. et parce que tout est un cliché, bien sûr que le gérant a fait flotter au-dessus de la porte du diner un drapeau étoilé. tu déglutis lentement, sûrement trop, et repose ton regard brun sur ses traits fins. à temps pour ne pas louper sa commande. un temps de pause.

le temps de reconnecter réellement.
tu souris.

ça étire tes lippes, on devinerait presque, en transparence, la petite ligne qui te barre celle du bas, le souvenir des expériences enfantines. la cicatrice que tu aimes le plus, d'entre toutes, parce qu'elle a le mérite de n'être qu'un petit drame, et qu'elle attire le regard au bon endroit, quand on s'y attarde.

"alrighty then, ma'am."

c'est pas le chef qui s'occupe des toasts, ni du café, et tu bats des cils comme un papillon égaré et te retourne pour attraper le pichet. ça fume en retombant dans son mug à elle, et ça sent déjà le pain grillé derrière toi. tu fronces des sourcils, concentré, en l'écoutant. une légère moue. la carafe de café retrouve le comptoir. tu regardes au loin, comme si tu fouillais dans ta mémoire. "the glory inn is just up the road, i don't even think there's another motel in town to be honest. tu sursautes, quand le grille pain crache son travail dans un rebond métallique, tu sursautes juste assez pour que ça ne se remarque pas entièrement si on ne fait pas gaffe à toi. retourner finir de préparer le petit-déjeuner de la femme tombée du bus. l'assiette finit poussée sous son nez, sur le zinc. "so you actually didn't just hop out of the bus on a whim, uh ?"

t'as l'air d'un gamin en train de résoudre un mystère.
un gamin avec des pattes d'oie naissantes.
Yael Callaghan
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Le temps passe. Les drames de demain effacent ceux d’hier ou d'aujourd'hui aussi sûrement que le va et vient des vagues emporte les dessins des enfants tracés dans le sable au bord de l’océan. Il y a vingt ans de ça, Yael n’avait probablement pas accordé plus d’une poignée de secondes à l’écran de la cafétéria où elle avalait rapidement son petit-déjeuner avant de filer à la bibliothèque pour potasser les deux thèses qu’elle menait alors de front. À ces images du lycée de Boulder cerclé par les voitures de police et se juxtaposant aux gesticulations muettes d’une présentatrice parfaitement apprêtée et ayant probablement enchaîné sur les prévisions météo de la semaine. Rien de plus habituel au pays de la tuerie systémique. Et si la vie de dizaines d’adolescents s’en retrouvait bouleversée à jamais, celle de millions d’autres américains se devaient de poursuivre leur cours.

God bless America.
One nation, under God, with liberty and justice for all.


Boulder, Colorado. La précision ne suffit pas à réveiller les souvenirs profondément enfouis dans l’esprit de Yael mais elle hoche tout de même la tête, comme pour signifier que, oui, elle situe dorénavant vaguement l’endroit. Et ce n’est déjà pas si mal. Parce qu’il est encore tôt, que la voix de Billy Joel berce toujours leurs oreilles et que l’odeur rassurante du pain grillé ne tarde pas à se superposer à celle du café fumant. Comme pour les rappeler à l’instant présent. Loin de l’écho assourdissant d’un fusil automatique ou de la frénésie des gigantesques mégalopoles de la côte est. Ils sont en sécurité ici. Dans le cocon paisible de ce diner dont même les habitants de nulle part semblent avoir oublié l’existence en ce matin de juin.

- The Glory Inn is just up the road, I don’t even think there’s another motel in town to be honest. - Good. Shouldn’t be hard to find then. Thanks, le remercie-t-elle avec un sourire, avant de pincer les lèvres quand il sursaute en même temps que son grille-pain et fait brusquement demi-tour sur lui-même pour retourner s'occuper du petit-déjeuner qu’elle lui a commandé. (Isn’t he the distracted little waiter !) Ignorant la petite voix de William avec superbe, Yael tend le bras pour arracher une serviette en papier au distributeur posé devant elle. Envoie alors aussitôt sa main gauche au secours de sa main droite, afin de plaquer la petite boîte contre le comptoir, quand elle comprend que son geste est à deux doigts de l’envoyer valdinguer à travers la pièce. (Aren’t you the clumsy little hobo !) Et si Casanova lui jette un regard en biais par-dessus son épaule, alerté par le raffut passager, il a le mérite de ne pas faire de commentaire lui non plus. Peut-être même de prétendre croire en l’attitude complètement chill que Yael tente d’adopter pour masquer sa maladresse.

Elle est un peu étrange, cette solidarité silencieuse qui semble s’installer entre eux. L’air de rien ou de ne pas y toucher. La nuance est maigre et Yael n’a pas particulièrement envie de s’y pencher. Pas alors que son compagnon d’infortune pousse une belle assiette de toasts frais sous son nez, poussant son estomac à laisser échapper un grondement d’anticipation. Elle ne s’était pas rendue compte à quel point elle avait faim. Pour preuve : elle va jusqu’à en délaisser son café pour attraper une tartine et mordre dedans à pleines dents tandis que Casanova en profite pour reprendre son investigation où il l’avait laissée. So… you actually didn’t just hop out of the bus on a whim, uh ? Le regard qu’elle relève vers lui est indéchiffrable. Soutient le sien sans ciller tandis qu’elle lève une main devant sa bouche et continue à mastiquer son toast. L’espace d’un instant, ce n’est pas très clair si elle compte répondre à sa question ou non. Jusqu’à ce qu’elle déglutisse délibérément, pose ses coudes sur le comptoir et se penche par-dessus son assiette. - Well, to tell you the truth… Elle lui fait signe de s’approcher tandis qu’elle jette un rapide coup d'œil en direction de la porte d’entrée, comme pour s’assurer que personne ne s’apprête à passer la porte et que la confidence qu’elle s'apprête à lui faire restera bel et bien entre eux. - I’m with The Agency. Not the CIA, don’t worry, but with the AATIP, the Advanced Aerospace Threat Identification Program. These last weeks, our radars registered some abnormal magnetic activities in the vicinity. Nothing too fancy, but I was sent out here to check it out nonetheless. Just in case. We don't usually publicize our investigations, so as to not upset anyone, but it always comes handy to have a local in the loop to show us around. L’expression toujours aussi flegmatique, elle finit par se redresser. Rompt enfin le contact visuel pour attraper son mug et le porter à ses lèvres. - That and I really needed some coffee.
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WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
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tw: symptômes de PTSD (description d'épisode de déréalisation)

june 5th, 2023,   outfit

w/ @yael callaghan


y a certains camionneurs qui passent par là, les lundis, qui viennent à des horaires précis, qui prennent le même café à chaque fois, la même commande, la même vie. tu t'es déjà demandé ce que ça faisait, vraiment, de juste être sur la route, d'être la route. tu pourrais retourner chercher la subaru de ta mère dans le garage, et faire de même. partir pour ne jamais revenir, disparaître de nulle part.

t'as déjà tenté.

souvenir fugace de tes pieds fatigués le long de la nationale, au milieu du désert. le ciel est bleu parce que c'est la nuit et que la nuit n'est pas noire, elle est bleue, et dans la nuit bleue les secondes sont longues, plus longues que la moyenne, et il fait chaud à en crever, même avec l'air frais, et tu as dû abandonner tes affaires, ton campement, pour une déflagration. au loin, un homme a tiré sur des coyotes pour les faire fuir. c'était pas si loin. mais ton cerveau s'est éteint. tu es devenu la route. tu as mangé la route.

le ranger a dû rouler au pas à côté de toi parce qu'il savait, parce que c'est ta mère qui a appelé, parce que tu as beau avoir trente ans, tu es son fils.

les sons secs te font toujours sursauter. même le grille-pain. t'arrives pas à t'y habituer.

mais la femme s'est penchée avec un secret dans la bouche, sur le zinc, dans le restaurant vide, où les camionneurs ne se sont pas arrêtés. t'as froncé des sourcils, suivant ses mots, l'air dubitatif. des bizarreries, y en a partout, surtout au milieu de nulle part. tu souris, en coin. ça sonne vrai comme du faux, le toc est bien fait. "... am i the convenient local intel ?"

elle a pas l'air de servir la moindre agence ou le moindre état. mais tu fais la moue. "so you must know about the long nights here, right ?" parfois pas sûr que ça soit réel, souvent convaincu qu'il ne s'agissait que de ton cerveau. mais c'était une coutume de le dire, que le temps était plus long ici, qu'il y avait quelque chose de spécial dans la nuit. la nuit qui est bleue et pleine d'étoiles dès qu'on s'éloigne des avenues principales, la nuit qui mange les hommes dans le désert. la nuit que t'as eu peur de ne voir jamais finir. plus d'une fois. ça t'arrive encore, les mauvais soirs, les mauvais jours, les mauvaises nuits — la peur irrationnelle de ne pas voir le soleil se lever. que ça soit fini, qu'il ait fait son dernier tour, que la terre se soit arrêtée en un point fixe dans l'univers ou bien que la lumière ait simplement été éteinte.

ça fait des millions d'années que ça ne change pas, mais pourquoi pas ce soir, pourquoi pas cette nuit ?
Yael Callaghan
Yael Callaghan
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ZONE LIBRE :

age : 26 oct. 1977 - 46 ans
WORK : ancienne astrophysicienne et ingénieure spatiale un peu paumée, aujourd'hui mécanicienne à la casse de Nowhere
LOVE STATUS : célibataire ; sa vie sentimentale est un désert entrecoupé de nuits sans lendemain et de relations plus fugaces encore qu'une comète traversant le cosmos
HOME : chambre n°18 au GloryInn, pas sûre de s'attarder dans le coin, prête à mettre les voiles à tout moment
PRONOUNS : her

STYLE RP : 3e personne, 500-800 mots en moyenne, eng. ou cast. friendly
WARNINGS : emprise et abus psychologique, dépression / anxiété
Yael Callaghan
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Elle joue la désintéressée, Yael. Fait mine d’inspecter le fond de sa tasse comme si elle suspectait la présence d’un cheveu égaré mais, en vérité, c’est bien la réaction du serveur qu’elle observe du coin de l'œil. Le petit sourire qui vient fendre ses lèvres et fait très légèrement tressaillir les siennes en retour. Il n’est pas dupe, Casanova. Sait reconnaître une entourloupe quand il en voit une. Le constat a presque quelque chose de rassurant pour une new-yorkaise surdiplômée comme elle - biberonnée à l’idée que le désert regorge de marginaux et wackos en tout genre. Surtout de celleux croyant aux petits hommes verts. Le préjugé lui effleure à peine l’esprit pourtant, tout comme son mépris de classe, trop amusée qu’elle est par la situation et le ton de la conversation. Que son interlocuteur n’hésite pas à adopter lui aussi, beau joueur. Am I the convenient local intel ? demande-t-il sur le même ton feutré, faussement sérieux et investi. - Exactly. You look like you would make a good sidekick : friendly but efficient, reliable. I’ll have to make you sign a non-disclosure agreement, of course, and another one saying you understand and accept the risks that come with the job but all in all it’s a good deal : you’ll be well remunerated.

Elle appuie ses dires par un hochement de tête et un haussement de sourcil, l’air de dire : seriously, man, it could be the start of a lucrative collaboration, avant que le garçon ne lui fasse une drôle de question. Si elle sait pour les longues nuits de Nowhere ? L’expression sur son visage reste plus ou moins inchangée, quoi qu’elle adopte une couleur plus intriguée. Moins sûre de soi. Elle croit encore qu’il déconne. Qu’il ne dit ça que pour alimenter la plaisanterie. - The long nights ? What d’you mean by that ? Do tell me more, please, the suspense is killing me, conclue-t-elle en posant un coude sur le comptoir et son menton dans le creux de sa main, dans une attitude sensée lui faire comprendre qu’il dispose dorénavant de toute son attention.
Eddie Russo Jr.
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BODY TERROR SONG


age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
PRONOUNS : masculin — il/lui.

RELATIONS : [robin] friends that are boys, boys that are friends — [lynn] drink alcohol 'til you come home for christmas — [yael] welcome to the city of dust — [milo] america, don't you cry — [you?] underco.
STYLE RP : deuxième/troisième personne — interjections de première personne possibles — moyenne entre 500 et 1000 mots — corps en français, dialogues en anglais et en français.
WARNINGS : fusillade [survivant d'un school shooting] — syndrome de stress post-traumatique, dépression, dissociation — alcool, drogue, comportements à risques — perte d'un parent.
Eddie Russo Jr.
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tw: symptômes de PTSD, psychophobie internalisée
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"sold."

t'es habitué à suivre pour une minute, pour une heure, pour quelques semaines les lubies des clients et des clientes qui poncent les bords du formica. un sidekick, le personnage secondaire dont on oubliera l'importance au prochain épisode. tu peux pas te plaindre, tu l'as demandée, cette vie-là. trop dur, trop dur, trop dur de prendre plus de place et de devoir porter le poids du monde sur tes épaules. d'être un personnage principal, de devoir vivre l'horreur d'être le protagoniste de l'histoire — il n'arrive jamais de belles choses à ces gens-là. et peut-être que le sidekick finit tué pour qu'il apprenne quelque chose, mais c'est pas grave, c'est pas grave, c'est pas grave. t'y penses pas à cet instant, même si le terme te fait un peu hausser des sourcils, et que tu passes à autre chose. tu peux pas te plaindre, tu l'as voulu, tu l'as fait ainsi ; que ta vie devienne une trame dans le fond de celle des autres. et si on arrive à ne pas se rappeler ce qu'il s'est passé à l'hiver deux mille cinq dans le fin fond d'un lycée du colorado, et si on arrive à ne jamais avoir entendu parler de tes quelques dates de concerts, c'est tant mieux.

tu pourras mourir en étant personne.

alors forcément, quand tu évoques les nuits trop bleues, les nuits trop longues, tu le fais en souriant à demi-mots, comme on parle d'un secret. parce qu'elles appartiennent aux fous et aux gens qui ont vécu ici assez longtemps. tu fais partie des deux catégories, même si tu continues de nier la première catégorie. toi tu dis que tu n'as aucun problème, que tu t'en es pas si mal sorti, même si tu sais que ta main qui tremble, celle qui a fini rose de brûlures et enfournée dans le torchon que tu serres doucement dans ta paume en pensant à autre chose. tu peux jouer le jeu. la regarder de haut en bas, avoir ton sourire de canines, celui qui fait fondre un peu les mères de famille et les hommes indisponibles. "well, you see, people have been talking for years about the fact that time just... passes by slower here in the desert." du folklore, une vérité, ou bien une simple vue de l'esprit. tu ne sais pas combien de fois tu as cru ne jamais voir le soleil se lever, mais tu ne sais pas non plus combien de fois c'est arrivé dans d'autres villes, même loin d'ici, même de l'autre côté du pays.

du folklore local ou bien ton cerveau malade.

y a au moins un peu plus séduisant dans le fait de parler des nuits longues de nulle part plutôt que de rire faux, et fort, en te rappelant que c'est toi qui déraille par à-coups, que parfois ça va mieux, que parfois tu rechutes. au fond, au fond, au fond du trou.

"sometimes it feels like the sun's never gonna come up ever again."
tu lui souris avec un air de malin, et ça fait passer ta vérité pour une blague entendue.

elle verra d'elle-même.
tu ne lui souhaites pas, tu le lui souhaites sûrement pas.

qu'elle ait des insomnies ici.
qu'elle ait des cauchemars dans cette ville.

parce qu'ils sont durs à éviter,
parce que c'est dur de se rendormir.

ça prend des années toutes entières.

"but like, that's what they say, you know."
c'est pas toi, c'est pas toi qui lui a parlé de ça.
toi tu ne fais que répéter ce que t'entends à tort et à travers, au fil des journées.

il ne faudrait pas croire, en plus, que le serveur du diner a des cernes bleues comme la nuit parce qu'elle est rentrée en lui et n'est plus jamais ressortie.
Yael Callaghan
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age : 26 oct. 1977 - 46 ans
WORK : ancienne astrophysicienne et ingénieure spatiale un peu paumée, aujourd'hui mécanicienne à la casse de Nowhere
LOVE STATUS : célibataire ; sa vie sentimentale est un désert entrecoupé de nuits sans lendemain et de relations plus fugaces encore qu'une comète traversant le cosmos
HOME : chambre n°18 au GloryInn, pas sûre de s'attarder dans le coin, prête à mettre les voiles à tout moment
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Yael Callaghan
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Ses paupières papillonnent un instant devant ses yeux. Le temps. Le temps qui s'écoulerait plus lentement, ici, dans le désert, selon la croyance populaire qu'il dit. Une fois la nuit tombée et les oiseaux endormis et les étoiles qui s'allument dans le ciel. Yael hausse les sourcils et hoche alors la tête lentement, dubitative. - Yeaaah, right. Parce que quelque chose lui dit qu'il ne parle pas métaphoriquement. Que ce n'est pas sa manière polie de dire qu'à Nowhere on s'emmerde comme un rat mort. Même si du peu qu'elle a vu, il y a des chances pour que ce soit le cas. Pas que ça la dérange outre mesure. Au contraire. C’est exactement ce qu’elle cherche depuis des mois : un coin perdu où personne ne pensera à venir la chercher. Où personne ne songera jamais à se retrouver nez à nez avec le nouveau petit génie de l’aéronautique spatial, comme certains journaux spécialisés avaient pu l’appeler. - I guess I'll be searching for a black hole then. It would definitely explain the magnetic irregularity I was talking about before… Un temps. Le coin de ses lèvres frémit déjà avec anticipation avant qu’elle ne se décide à poursuivre. - Do you know why books about anti-gravity are so good ? … Because you can’t let them drop.

Son menton finit par glisser de sa main tandis qu’elle pique du nez et manque de se cogner le front contre ses tartines - dont elle semble déjà avoir oublié l’existence malgré le fait qu’elle n’en ait même pas picoré la moitié. Elle se bidonne toute seule avec son humour d’astrophysicenne, avant de se redresser et d’agiter une main devant elle, comme pour dire : don’t mind me. Sean lui a toujours dit qu’elle avait un humour de nerd. Ou un humour de merde. Elle suppose que cela dépend du point de vue alors que son regard croise à nouveau celui de son interlocuteur, qui ne semble pas la juger trop sévèrement cela dit. Trop absorbé par ses propres pensées sûrement. Celles de ces nuits qui n’en finissent pas. De ce temps ralenti qui étire les heures comme il étire le beurre sur les tartines de la formule petit-déjeuner du Dine In. C’est ce qu’ils disent, oui. Et, soudain, sans qu’elle ne s’explique très bien pourquoi ni comment, elle qui n’est d’ordinaire pas si sensible à ce genre de choses, Yael perçoit le léger changement d'atmosphère. Elle n’est plus très sûre, tout d’un coup, qu’ils soient toujours en train de déconner. De se moquer des croyances d’un certain nombre de leurs contemporains. Et la sensation est assez prégnante pour qu’elle sente le besoin de réajuster sa position sur son tabouret.

- The sun doesn’t come up. We are the one spinning, explique-t-elle doucement, avec une retenue presque prudente qui ne lui ressemble pas mais à laquelle elle s’accroche malgré tout. - Maybe, I don’t know, next time people feel this way… you should tell them to think about that. Même si ces même gens argueraient sûrement que, dans ce cas, la Terre pouvait bien s’arrêter de tourner. De la même manière que le soleil pouvait décider d’arrêter de se lever. Et c’est vrai. On peut bien penser ce que l’on veut. Au final, la peur est irrationnelle. (Do you think I’ll find you ? You run away from me but you can’t escape me, Kiddo. I’m a part of you and you’re a part of me.)

- I’m Rebecca by the way. Rebecca Jenkins, lâche-t-elle soudainement tandis qu’elle tend le bras par-dessus le bar et lui offre sa main. Comme un ancre à laquelle s’arrimer. À moins que ce ne soit le contraire.
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