THAT THE NIGHT COME
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Yael Callaghan
Yael Callaghan
gif : Magic pills [Winona] 3t3e
pseudo + pronoms : Ccil + her
faceclaim + crédits : Jennifer Connelly

Messages : 135
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :

age : 26 oct. 1977 - 46 ans
WORK : ancienne astrophysicienne et ingénieure spatiale un peu paumée, aujourd'hui mécanicienne à la casse de Nowhere
LOVE STATUS : célibataire ; sa vie sentimentale est un désert entrecoupé de nuits sans lendemain et de relations plus fugaces encore qu'une comète traversant le cosmos
HOME : chambre n°18 au GloryInn, pas sûre de s'attarder dans le coin, prête à mettre les voiles à tout moment
PRONOUNS : her

STYLE RP : 3e personne, 500-800 mots en moyenne, eng. ou cast. friendly
WARNINGS : emprise et abus psychologique, dépression / anxiété
Yael Callaghan
with the moon i run
 
 
19 septembre 2023
Outfit

Assise sur une des chaises en plastique de la salle d’attente du Community Center, les jambes écartées, les coudes solidement calés contre les genoux comme pour tenter de contrôler le tic nerveux qui agite son pied gauche, Yael a du mal à détacher son regard de l’affiche placardée droit devant elle, sur le mur qui lui fait face. It’s okay to not be okay. Le message est simple. Bref. Percutant. Accompagné d’une illustration tout aussi sobre représentant deux mains tendues l’une vers l’autre, un petit cœur flottant entre elles. Et Yael ne peut pas s’empêcher de penser qu’il s’agit peut-être de la phrase la plus convenue et vide de sens qu’elle ait pu lire depuis longtemps. Se demande vaguement combien de communicants en prévention santé il avait fallu réunir autour d’une table pour en arriver à un tel chef-d’œuvre. Ou combien de milliers de dollars le service public pouvait bien dépenser pour une campagne de ce genre. Certainement plus que ce qu’il avait investi dans l’entretien des locaux du centre communautaire de Nowhere au cours des dernières années... L’endroit est propre pourtant, mais la pauvre plante verte installée près de l’entrée ainsi que les quelques dessins d’enfants punaisés ci et là pour tenter d’égayer la pièce ne parviennent pas à masquer son état de délabrement général. Les morceaux de carrelage manquants au sol. Les taches d’humidité au plafond, probablement dues à une tuyauterie défectueuse. Ou la peinture défraîchie ayant fini par donner aux murs une teinte jaune pipi.

Yael souffle bruyamment par le nez tandis qu’elle se force à arrêter de faire une fixette sur sa fichue affiche. Elle se redresse sur sa chaise jusqu’à ce que son dos vienne en épouser le dossier, arrachant au plastique un couinement plaintif auquel elle a eu le temps de s’habituer depuis le temps qu’elle poireaute. 45 minutes déjà. Elle se retient de soupirer à nouveau en jetant un œil à sa montre. Se dit que cela ferait sûrement mauvais genre aux yeux de la mère de famille qui tente de tenir ses trois gosses depuis au moins aussi longtemps et ne se donne même pas la peine de cacher son soulagement lorsque l’assistante sociale ouvre la porte de son bureau et appelle enfin son nom à travers la pièce. Consultations gratuites ou pas, Yael ne s’était pas attendue à se retrouver face à un hall d'attente aussi bondé. Ne sait pas ce qu’elle s’était imaginé, en vérité. Elle n’avait jamais mis les pieds dans un endroit comme celui-ci avant aujourd'hui. Avait pris pour acquis le fait de pouvoir tout simplement débouler dans une clinique privée hors de prix qui la prendrait immédiatement en charge. (Maybe you should have thought about that before throwing yourself into the big wild world. Being poor is utterly horrific !) Son regard se fronce tandis que la petite voix de William résonne à ses oreilles, sur ce ton mi moqueur mi épouvanté qu’il affectionne tant. Il n'a pas tort pourtant. Dans un sens. Pressée par la nécessité d’échapper à sa prison dorée, Yael était loin d’avoir considéré à quel point son style de vie s’apprêtait à prendre un virage à 180° à l’époque.

- Rebecca Jenkins ? La voix de la réceptionniste la tire de ses pensées et elle dresse la tête dans sa direction. Lève brusquement le bras en l’air et bondit alors sur ses pieds quand elle comprend qu’elle s’adresse bel et bien à elle. Comme si elle redoutait de perdre son tour si elle tardait plus de deux secondes à réagir. - The doctor will see you now. Third door on your right down this hall, please. Complètement hermétique à sa réaction qui ne lui arrache ni sourire ni haussement de sourcils - sûrement y est-elle habituée - la femme a déjà replongé le nez derrière l’écran dans son ordinateur quand Yael passe devant et la remercie du bout des lèvres. Son sac dans une main, sa veste dans l’autre, elle bataille à tenter de remettre de l’ordre dans ses affaires tandis qu’elle s’avance dans le fameux couloir et compte les portes sur son passage. Une. Deux. Remonte tant bien que mal le pantalon qui lui glisse sur les hanches tandis qu’elle atteint enfin la troisième et toque à la porte, attendant qu’on lui donne le feu vert avant de pénétrer dans le bureau.

- Hi, I’m Rebecca Jenkins, they told to come here for… Elle ne termine pas sa phrase. À quoi bon ? Agite vaguement une main devant elle à la place, avant de de venir s'assoir sur la chaise en plastique - encore une - faisant face au bureau de la médecin. Une jolie brune de son âge au visage doux et presque trop immédiatement sympathique. Yael en est presque désarçonnée l’espace d’un instant, avant de remarquer le dossier ouvert devant elle et de reconnaître le formulaire qu’elle avait dû remplir en arrivant au Community Center. Ses données générales surtout : nom, âge, numéro de téléphone, son adresse au motel, etc. Les raisons de sa venue aussi. - Yeah, well, like it says. I just need a refill on a prescription so I won’t take much of your time. Already got your hands pretty full today, uh ? Elle ne sait pas trop pourquoi elle tente de meubler le silence. Ne se rend même pas compte que sa jambe a recommencé à s’agiter sous sa chaise comme si elle était incapable de tenir en place.
Winona Crowder
Winona Crowder
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pseudo + pronoms : arnor (elle)
faceclaim + crédits : natalie portman (mars, awona)

Messages : 29
MULTINICKS : aucun

ZONE LIBRE :

I used to pray like God was listening.
I used to make my parents proud.


age : 42 ans
WORK : médecin de campagne, toujours sur les routes de nowhere.
LOVE STATUS : mariée à son amour de jeunesse, elle vit un rêve.
PRONOUNS : elle

STYLE RP : dialogues français et anglais, troisième personne.
WARNINGS : adultère, alcool, tabagisme.
Winona Crowder
with the moon i run
 
 


‟these days are harder than they used to be. no shootin' stars can fix what we aren't, and what good's a lighthouse when the light is burnin' out ?”
@Yael Callaghan


(look) Des années qu’elle travaille comme volontaire au centre communautaire. Des années à arpenter ses couloirs, à croiser le regard de ces gens. Ces anonymes à la recherche d’un peu de réconfort. Des heures et des heures à se perdre dans la misère du monde. Et à chaque fois c’est la même surprise. Le même constat dégueulasse. Ce monde n’en n’a rien à faire de ces anonymes. De ces petites gens qui tentent de garder la tête hors de l’eau. De ceux qui cumulent deux jobs, dorment à peine trois heures par jour. Tout pour subvenir aux besoins d’une famille qui foutera le camp à la première occasion. Ces enfants ingrats qui ne mesurent pas la chance qu’ils ont. Le système a failli. Elle le sait. Et elle n’a aucun moyen de réparer les erreurs du passé. Aucune solution miracle pour changer les choses. Elle ne peut qu’apporter un réconfort temporaire. Parfois plus psychologue que médecin. Cette voie elle l’a choisi Winona. Et pour rien au monde elle n’en changerait.  

Contrairement à d’autres, Winona ne connaît pas la routine. Ses journées se succèdent, de surprise en surprise. De patients en patients. Et si quelques réguliers se glissent ici et là, les problèmes rencontrés sont la plupart du temps bien différents de ceux de la veille. Et pourtant, elle sait qu’en rentrant ce soir, elle parlera de sa journée comme d’une routine. Nothing special. Elle deviendra l’épouse et la mère. Le rôle qui lui colle à la peau. Son plus grand rôle. Ce soir, comme tous les soirs, elle débutera sa seconde journée. Sans montrer le moindre signe de faiblesse. Sans se plaindre. Parce que Winona aime tout ce qu’elle est. Tout ce qu’elle et Ben ont fondé. Ce cocon familial qui n’appartient qu’à eux. Cette vie faite de hauts et de bas. Avec ses certitudes et ses points d’interrogation.  

Le dossier de sa prochaine patiente ouvert devant elle, Winona attend patiemment son entrée, relisant distraitement les réponses données. Elle a comme un mauvais pressentiment. De ceux qu’on ne peut pas expliquer. Elle ne compte pas expédier sa dernière consultation de la journée. Même si cela voudrait dire rentrer plus tôt. Profiter de ses filles plus longtemps. Elle n’est pas ce genre de médecin Winona. Elle laisse quelques secondes passer après avoir vaguement entendu un claquement à sa porte. Quelques secondes de flottement où elle se perd. - Come in. Elle réajuste sa posture, tire légèrement sur sa chemise sous sa blouse blanche. Et accueille la jeune femme d’un sourire. Rebecca Jenkins. Nerveuse. Agitée. Pas sûre d’elle. Winona reconnaît les signes. - Nice to meet you miss Jenkins. I’m doctor Crowder. D’un geste, Winona ouvre son calepin de feuilles, appuie une fois sur son stylo, prête à s’en servir. - Oh no worries ! You’re actually my last patient. Sourire à l’appui, elle examine du regard son interlocutrice qui, Winona en est certaine, doit avoir sensiblement le même âge qu’elle. - It’s your first time here, correct ? Il y a dans la voix de Winona de la chaleur et quelque chose de rassurant. - I’m sorry, I just like to know the person behind the file before handing over prescriptions.

Yael Callaghan
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Yael Callaghan
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Même sa voix est douce. Calme et avenante. En fait, tout, depuis son petit chemisier soigneusement boutonné sous sa blouse blanche jusqu’à ses sourcils parfaitement épilés, son maquillage discret et son sourire aimable, transpire l’élégance. Une grâce innée se passant de fioritures. Et Yael se tend malgré elle. Ramène son sac un peu plus près d’elle sur ses genoux, comme pour faire rempart face à cet excès de bienveillance qu’elle sent émaner dans sa direction. Les gens trop altruistes, trop généreux ou trop propres sur eux l’ont toujours mis un brin mal à l’aise. Comme si elle se méfiait de ce que cela pouvait cacher sous la surface. (You can’t trust nice people. One way or another, they’ll always get back at you in the end.) Le prix à payer pour avoir en partie été élevée par un misanthrope paranoïaque qui avait tendance à prêter à l’intégralité du genre humain les mêmes intentions qui dictaient sa conduite. Certainement. Elle préfère ne pas trop y penser. Laisse plutôt glisser son regard sur l’alliance qui orne l’annulaire du docteure Crowder, et essaie de ne pas songer à celles qui pendent autour de son cou, au milieu d’autres pendentifs moins chargés en histoire. Celles qu’avaient échangées ses parents, il y a bien des décennies, et celle qu’elle avait acceptée de Sean il n’y a pas si longtemps de ça. (I love you.) À sa voix murmurant à son oreille pendant qu’ils faisaient l’amour.

- It’s you first time here, correct ? Yael redresse la tête comme si la médecin avait fait claquer l’un de ses dossiers sur son bureau avec force. Bat rapidement des paupières tandis qu’un - Yep, pope hors de sa bouche et, l’espace d’un instant, il semble que ce sera l’unique réponse qu’elle daignera lui accorder. Avant que ses épaules se relâchent et qu’elle ne balaie à nouveau l’air devant elle. - I haven’t been in Nowhere for long. A few months, really. And I don’t get sick easily.

C’est faux. Elle tombe malade à la même fréquence que n’importe qui, évidemment, la seule différence étant qu’elle est trop têtue pour y accorder l’attention qu’elle aurait dû. Elle n’a pas le temps d’être malade. N’a jamais su se le permettre à moins d’être frappée par une fièvre de cheval l’obligeant à rester clouer au lit. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, pourtant. Elle est libre. Enfin. Peu importe ce que cela veut dire, en vérité. Mais les habitudes ont la vie dure. Yael Callaghan ne connaît pas le repos. Yael Callaghan est un roc affrontant les assauts de la mer sans faiblir. La tête haute et le dos droit. Elle est ce que l’on a fait d’elle. Ce que l’on attend d’elle. (You can’t be a genius and a sorry excuse, Kiddo.) Son regard se plisse légèrement tandis qu’elle soutient le regard de la femme qui lui fait face. Mrs Crowder ne va pas lui simplifier la tâche. Elle l’avait pressenti dès l’instant où elle s’était sentie obligé de lui préciser qu’elle était sa dernière patiente du jour, qu’elle n’était donc pas pressée, mais elle ne confirme son intuition que lorsque la médecin commence à faire mine de fourrer son nez où elle n’est pas exactement la bienvenue. (You can’t trust nice people.)

- What do you mean ? You "like to know the person behind the file" ? ‘cause I’m not 20 years old : it might be tedious to start telling you my life story right now, badine-t-elle avec un large sourire qui vient faire pétiller ses grands yeux verts. (Your beauty is an unexpected bonus. We’ll use it to our advantage.) Le numéro de charme est bien huilé. Peu importe le sexe ou l’orientation de la personne qui lui fait face. Yael sait paraître insouciante et engageante et presque si innocemment complaisante. Elle n’est pas née avec le mode d’emploi, mais elle a appris à singer le mécanisme. - I just have a problem sleeping. Always have - I had night terrors when I was a kid. The pills help. A little. But I ran out three days ago. I thought I might do without them, but it’s not going so well so far.

Elle ne ment pas pour les terreurs nocturnes. Elle ne saurait dire à quelle fréquence ses parents l’avaient retrouvée pelotonnée dans un recoin de la maison de son enfance, au beau milieu de la nuit, couverte de sueur et incapable de reconnaître leur visage malgré leurs bras plein d’amour tendus vers elle, mais elle savait que cela avait duré des années. Elle est moins honnête, en revanche, en ce qui concerne la chronologie de sa dernière prise de médicamentation. Cela ne fait pas trois jours mais à peine 24 heures depuis qu’elle a avalé son dernier cacheton d'anxiolytique et qu’elle avait remué tous les tiroirs de sa chambre d’hôtel avant de se rendre compte qu’elle avait épuisé sa réserve.

- So here I am !
Winona Crowder
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Malgré son âge, Winona est de ces médecins qui aime à discuter. Loin de l’ancienne génération peu regardante. Elle n’est pas de ceux qui laisse leur signature dans un coin de la feuille. Elle a le regard scrutateur de la jeune génération. De ceux qui s’inquiètent vraiment. De ceux qui cherchent à comprendre. Elle prend le temps. Et ça lui joue parfois des tours dans sa vie personnelle. Parce que pour Ben elle perd son temps parfois. Elle en oublie de vivre. Elle se laisse porter par les histoires des malades plutôt que de vivre la sienne. Mais Winona ne sait pas faire autrement. Elle ne sait pas détourner le regard. Elle ne sait pas faire la sourde oreille. Toujours un mot gentil. Une épaule sur laquelle se raccrocher. Quelqu’un de solide.  

C’est donc tout naturellement qu’elle observe sa nouvelle patiente. Avec une attention décuplée. Une curiosité peut-être trop insistante. Elle note dans un coin de sa tête la nervosité qui émane de Yael. Jamais un bon signe. - Yet, you’re here for medicines. qu’elle ose, avec un sourire bienveillant. Elle n’est jamais dans l’attaque Winona. Mais quelque chose chez la jeune femme la dérange. Et elle n’est pas du genre à abandonner une intuition. Tenace, Winona ira jusqu’au bout de cette conversation. Qu’importe la pénibilité. Et tant pis si ce n’est pas au goût de cette miss Callaghan. - I am no psychiatrist, miss Jenkins. I can, however, recommand you a good one. Son ton ferme est sans appel. C’est la blouse blanche qui parle. Le dossier de Yael toujours grand ouvert devant elle, Winona y jette un rapide coup d’œil avant de reprendre. - All I meant was, I am not about to write you a prescription just because you asked nicely. I do not take likely on sleeping pills. Pour ne pas nommer les autres substances qu’elle a en tête. Winona les connaît malheureusement bien. Non pas parce qu’elle porte une blouse blanche et qu’il est de son devoir de connaître ce genre de choses. Elle a eu la malchance de fréquenter de près ces substances. Cachets censés aider à dormir. Anxiolytiques. Anti-dépresseur. Anti-douleurs. Des poisons qui auraient pu faire basculer sa vie. Son couple. Elle se souvient avec douleur de ce passage de leur vie.  

Elle hoche la tête, compréhensive, le regard doux. - I see. Elle griffonne quelques mots sur son carnet, prenant soin de ne pas laisser à Yael le loisir d’y déchiffrer quoique ce soit. C’est avec le temps et l’expérience que Winona a compris l’importance de l’écriture d’un médecin. Illisible. Indéchiffrable. Une langue à part pour des yeux non-initiés. - And have you ever tried something else besides taking pills ? Son regard se porte à nouveau sur le dossier et s’arrête sur le nom des médicaments que Yael a griffonné. - These are not exactly light...

Yael Callaghan
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- I am not a psychiatrist, Miss Jenkins. I can, however, recommend you a good one.

Le sourire se pince sur ses lèvres alors qu’elle hoche la tête. Elle n’a pas l’habitude qu’on lui résiste, Yael. Qu’on lui dise non ou que l’on vienne lui mettre des bâtons dans les roues. Elle avait été trop sage, gamine, pour que ses parents en voient la nécessité et, paradoxalement, William avait autant abusé d’elle qu’il l’avait pourri-gâtée. Elle avait passé plus de la moitié de sa vie dans un monde où être belle, riche et au top de sa carrière professionnelle revenait plus ou moins à marcher sur l’eau. Elle en avait eu conscience. Avait parfois même méprisé voire moqué l'indécence de cet élitisme qu’elle croyait lui peser et auquel elle pensait avoir résisté. Elle s’était crue au-dessus de ça. Mieux que ça.  Jusqu’à ce qu’elle abandonne Boston et renonce à ses privilèges pour devenir Rebecca Jenkins. Tout simplement. Petite mécanicienne de rien, sans lauriers ni lettres de noblesse. Jusqu’à ce qu’elle se retrouve face à la médecin d’une petite bourgade insignifiante du fin fond de l’Utah et que son refus de lui signer un malheureux bout de papier sans faire d’histoire ne déclenche chez elle une irritation qu’elle ne parvient que difficilement à contenir.

- Have you tried something else besides sleeping pills ?

- Something like what ? Meditation ?

Elle déteste aussitôt le ton avec lequel elle prononce le mot. Avec ce sourire en coin et cette dérision arrogante qu’elle s’empresse de maquiller en haussant les épaules. (She’s pissing you off, isn’t it ? A third-class doctor graduated from, where ? the St. George Graduate Center ? Gosh. Is that even a thing ?) Yael se renfonce dans sa chaise. Met le plus de distance possible entre elle et la médecin tandis qu’elle serre les poings autour de la lanière de son sac et tente de se convaincre que ce n’est pas vraiment elle qui pense comme ça. (I guess you have more in common with me than what you would care to admit, Kiddo. You’re just as much of an obnoxious snob !) Sauf que la petite voix n’a pas tort. William n’est pas vraiment là. C’est bien elle, et pas lui, qui avait jeté un bref coup d'œil au diplôme de Winona Crowder placardé au mur en entrant dans la pièce. Elle qui donnait vie à ces pensées, aussi malvenues soient-elles. Elle encore qui s’agaçait qu’une femme fasse tout simplement son travail avec scrupule. Yael finit alors par souffler bruyamment par le nez avant de se pencher soudain en avant. Ses coudes se posent contre ses genoux et ses mains se nouent devant elle. Elle ne cherche pas à soutenir le regard de son interlocutrice plus que ça ce coup-ci. Opte plutôt pour une espèce de sincérité diffuse qui ne l’engage pas à grand-chose mais a au moins le mérite de se rapprocher de ce que la médecin attendait d’elle. Qu’elle l’aide à voir au-delà du dossier posé devant elle.

- Look… I just had a rough couple of years, okay ? My dad passed away, I had a bad breakup and finally made a long overdue burnout at work. So, yeah, no, things haven’t been ideal lately. But ! I'm slowly turning them around ! I quit my job. Found a new one here. I left the city for a less stressful environment. I try to listen to my needs more. It’s a process. I’m just asking for the right to go through it at my own pace without having to deal with all the shit at the same time and, right now, honestly, I just don’t want to deal with my sleeping problems. I know those pills are strong. I know they're not a long-term solution and if you want to monitor it more closely, be my guest. I’ll even do whatever test you want me to. I just need the silence.

Pas le sommeil. Mais le silence. De ses pensées. De tout ce qui menace de déborder en elle si elle n'y prend pas garde. La colère. La peur. Les regrets.
Winona Crowder
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Peut-être qu’elle ne devrait pas chercher plus loin. Peut-être qu’elle devrait s’arrêter là. Ne plus prononcer le moindre mot. Seulement signer la feuille de soin. Délivrer son ordonnance. Libérer la patiente. Et elle-même. Mais elle n’y arrive pas Winona. Poussée par son éthique, ce besoin maladif de bien faire. Mieux faire. Elle a l’impression de se regarder dans un miroir. Elle n’est pourtant pas une Rebecca Jenkins. Elle en reconnaît simplement les traits. Situation vue et revue. Vécue. Winona aurait aimé qu’un médecin prenne ce temps avec Ben. Plutôt que de détourner le regard. De signer un bout de papier sans prêter attention aux conséquences. Elle se refuse à céder à la facilité.

Une fois de plus, le langage corporel de la jeune femme ne trompe pas. Son ton tranchant est lui aussi sans appel. Winona reste de marbre, droite dans sa chaise, le regard vissé dans celui de sa patiente. En tout point exemplaire. Il est possible qu’elle ait perdu cette bataille. Peut-être que Rebecca Jenkins va choisir la porte. Trouver un médecin plus enclin. Quelqu’un de moins regardant. Ou choisir une solution plus rapide encore. Winona n’est pas sans ignorer les deals qui courent dans les rues de Nowhere. Ville ravagée. Coin d’enfer. On tient comme on peut. On essaie. Elle n’est personne pour juger. Seulement une âme désolée de voir le monde dépérir.  

Elle fronce les sourcils malgré elle au fur et à mesure que les explications tombent. Enchaînement presque logique. Enchevêtrement impossible. Elle comprend. Personne ne tombe par hasard. Ni seul. Mais Rebecca est seule. Winona en est désormais persuadée. Personne ne vient chercher son happy ending à Nowhere. On y tombe par hasard. Ou parce que le destin nous y a poussé. Parce qu’on se voile la face, qu’on préfère se cacher du reste du monde. Nowhere n’a rien d’une destination paradisiaque. Nowhere n’est pas un choix. C’est une fatalité. Et pour ceux qui, comme Winona, ont grandi ici, en sortir n’est pas une option. Même Bass était revenu.

Un long soupir peu discret lui échappe. La fatigue et la fatalité s’entremêlent dans un combat que Winona n’a pas la force de mener. Elle se penche sur son bureau afin de griffonner sur son calepin d’ordonnances. Sa signature pas encore apposée alors que son regard se pose à nouveau sur sa patiente. - I get it miss Jenkins. I really do. Son empathie prend le dessus. A presque en oublier le médecin. Son devoir. - Like you said, it’s been a couple years... Elle a dans la voix cette sincérité, cette humanité qui déroute. Un nouveau soupir et la voilà qui s’arrête. La blouse blanche prend à nouveau le dessus. Malgré la fatigue et le besoin de se débarasser de ce rôle. - Try to get a grip on things. Talk to someone. It doesn’t have to be a professional. Sometimes, strangers are good listeners too. Elle termine enfin d’écrire. Winona prend le temps d’apposer sa signature sur le document. Pose son stylo et déchire la feuille pour la libérer du carcan de son calepin. - Who knows... you might even get a friend out of it. Elle tend l’ordonnance à Rebecca avec un sourire chaleureux. - That’s all you’ll get from me this time. It should get you going for a week or so. Elle sait que ce n’est pas assez. Elle doute même que les cachets durent une semaine entière. - If you need more you can still come here. We’re open daily. Elle sort de sa poche une de ses cartes personnelles qu’elle tend. - And if you need anything else... Please call me. I really hope to see you again miss Jenkins.  

Yael Callaghan
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Yael relève le bout de son nez lorsqu’elle entend la pointe d’un stylo se mettre à gratter le papier. Lentement. Presque timidement. Comme si elle n’osait pas y croire. Pourtant, force est de constater que la médecin a bel et bien sorti son carnet d’ordonnances. (Is she seriously buying your bullshit ?!) À l’entendre, on dirait bien que oui : elle comprend, qu’elle dit. Vraiment. Suspend sa plume malgré tout, le temps de lui recommander de parler à quelqu’un, n’importe qui, un inconnu même, s’il le faut, et Yael hoche la tête sans broncher, ne serait-ce que pour s’assurer qu’elle appose bien sa signature au bas de son foutu papelard. Se targue même d'un - I'll try, yeah, sure. Tout en sachant pertinemment qu’elle ne suivra jamais son conseil. C’est qu’elle n’a jamais été très douée pour mettre des mots sur ce qu’elle ressent, Yael… Même quand elle était gosse, ses parents devaient redoubler d’ingéniosité pour lui tirer les vers du nez lorsqu’ils la sentaient préoccupée. Savaient même parfois avant elle que quelque chose n’allait pas.

La seule personne à avoir jamais véritablement su se glisser sous sa carapace est précisément celle qu’elle fuit aujourd’hui.

(It’s okay to miss me, Kiddo.) Yael donne un petit coup de tête discret sur le côté. (It’s okay to want to come back home.) Tend une main par-dessus le bureau de Winona Crowder afin d’attraper le bout de papier qu’elle lui tend enfin. (I won’t be angry.) Son regard plonge sur l’écriture en pattes de mouche de la médecin et ses grands yeux verts sont à deux doigts de se remplir de larmes. Du soulagement d’avoir obtenu ce qu’elle voulait ? De la certitude que cela ne suffira pas ? Elle ne sait pas mais elle serre les dents. Fort. Sa tête bourdonne et elle n’entend plus que d’une oreille son interlocutrice mettre poliment fin à leur entrevue. S’entend vaguement lui répondre sur le même ton, des : - Ok. Great. Thank you. I will. Likewise. Have a nice day… evening… whatever. avant de se remettre sur ses pieds et de tourner les talons comme si elle venait soudain de se souvenir avoir laissé quelque chose mijoter sur le feu à la maison.

Ce n’est qu’une fois dehors, à l’air libre, qu’elle parvient enfin à s’arrêter afin de fermer les yeux et prendre une longue inspiration. Elle ne s’en est pas rendue compte, mais la carte du Dr. Crowder lui a glissé des doigts avant-même qu’elle n’ait fini de s’enfuir de son bureau.
Elle n’y repensera pas, de toute façon.
Ne l'appellera pas.
Ne remettra même jamais les pieds au Togetherness Community Center.


22 octobre 2023
Visuel lieu - Soundtrack

Yael papillonne des yeux. Des milliards d’étoiles brillent au-dessus de sa tête. Éclairent le désert d’une lumière argentée qui se reflète sur les eaux lourdes et paresseuses de Boundless Beck. La rivière est sublime, baignée ainsi par le clair de lune. D’une beauté irréelle à vrai dire, et la brune secoue doucement la tête de droite à gauche. Elle ne peut pas être là. Son cœur bat contre ses côtes et jusque dans ses tempes. Cogne contre ses lèvres. Elle reconnaît l’endroit pourtant, mais… I found a road that goes under water ! avait-elle écrit à Eddie, il y a des mois de ça, avec cette excitation propre aux découvertes inattendues. Elle ne se souvient pas comment elle est arrivée là. Les pieds dans l’eau jusqu’aux genoux, vêtue d’un simple t-shirt trop large qu’elle passe généralement pour la nuit. Lentement, elle porte une main à son visage, comme pour se reconnecter avec son corps, et vient toucher l’humidité sur sa joue. Son t-shirt est sec pourtant, mais elle se rend compte que de grosses gouttes perlent au bout de ses cheveux, et sa respiration s’accélère alors soudain. Sa gorge est sèche de l’air qu’elle respire de plus en plus vite, à mesure que son esprit lutte pour s’extraire du brouillard cotonneux dans lequel il était plongé jusque là.

- What the fuck ?!

Un grondement retentit dans son dos et elle fait volte-face dans un tourbillon d’éclaboussures. L’air d’une biche prise dans les phares d’une voiture. À moins que ce ne soit véritablement le cas…


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