THAT THE NIGHT COME
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Eddie Russo Jr.
Eddie Russo Jr.
gif : god bless america, [robin] JbVrrQFi_o
pseudo + pronoms : les draps bleus — val (il/iel)
faceclaim + crédits : marco mengoni — avatar (c) ultraviolences — icon/signa (c) alcara — lyrics (c) tyler childers.

Messages : 199
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :

BODY TERROR SONG


age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
PRONOUNS : masculin — il/lui.

RELATIONS : [robin] friends that are boys, boys that are friends — [lynn] drink alcohol 'til you come home for christmas — [yael] welcome to the city of dust — [milo] america, don't you cry — [you?] underco.
STYLE RP : deuxième/troisième personne — interjections de première personne possibles — moyenne entre 500 et 1000 mots — corps en français, dialogues en anglais et en français.
WARNINGS : fusillade [survivant d'un school shooting] — syndrome de stress post-traumatique, dépression, dissociation — alcool, drogue, comportements à risques — perte d'un parent.
Eddie Russo Jr.
with the moon i run
 
 
god bless america

tw: brûlure à la main (mention), symptômes de stress post-traumatique (explosions/feux d'artifices).

july 5th, 2023,   outfit / soundtrack
w/ @robin fersen


02:15
(military time)


les feux d'artifice se sont calmés, ça tire plus trop, ça a fini par s'étioler après minuit, quand tout le monde s'est rappelé que la fête était finie ; qu'on avait assez célébré, que la patrie n'en ressortirait pas vraiment grandie, que dès demain on aurait déjà oublié les lumières, les parades, la musique, les bières fraîches.

le cliché.

qu'on aurait oublié ce qu'on devait célébrer.
one people, one nation, united under the star-spangled banner.

t'as fait sauter le loquet du verrou.
un geste devenu anodin, une habitude comme une autre.

depuis quelques semaines, il toque à ta porte de manière plus ou moins impromptue. des messages envoyés au milieu de la nuit, des discussions qui n'en ont juste pas fini. passer la soirée à mater la télé avec du vide dans les yeux et encore moins entre vous deux.

ton ami.

depuis quelques semaines, tu sors le bac de cannettes en aluminium de manière un peu plus régulière qu'à l'accoutumée. ça date depuis plus longtemps. t'as pas réussi à entièrement te remettre sur les rails. la locomotive continue de filer dans le désert, vapeur dans la nuit. elle traversera l'ouest et ira se noyer dans un autre océan. il fait trop chaud pour être triste, de toute façon. trop chaud pour être triste mais pas assez pour t'empêcher de sursauter. t'as passé ta soirée à faire ça, à sentir tes cervicales se tasser en petit accordéon de tensions. un ressort compressé qui t'a fait perdre ta main, y a deux jours.

t'es pas allé chez le médecin.
(c'est moche mais ça ira, tu dis.)

mais y a des putains de feux d'artifices qui ont explosé toute la soirée et t'as augmenté le son dans tes écouteurs, t'as ouvert le frigo, trois fois, et t'as réussi à ne rien en tirer, à retourner t'asseoir sur le canapé, à finir à l'envers, à fixer le plafond en pente. ton short te remonte les cuisses, les jambes balancées sur le canapé et le dos sur le parquet, et quand il t'a envoyé un message, t'as sauté sur l'occasion. d'une distraction.

à se demander pourquoi il est pas plus occupé à fêter.
y a un rêve américain qui se meurt dans la nuit bleue, ça devrait lui parler.

(combien de fois, ces dernières semaines ? combien de fois a-t-il dormi ici, mangé ici, vécu ici ? combien de fois a-t-il passé la soirée à caresser tes boucles brunes, ta tête sur ses genoux, en pestant contre une émission de téléréalité blanche et blonde ? combien de fois a-t-il partagé ta réserve d'herbe, combien de fois n'êtes-vous pas restés à ne rien faire, à fixer le plafond, à ce qu'il te lise les livres qui s'accumulent en tours de pise le long des vieilles briques des murs ?)

il a ramené du tulle et ton vélo, avant-hier. ou bien c'était le jour d'avant.
quand t'as foutu ta main en l'air, celle qui est emballée parce que tu ne savais pas quoi en faire.
comme deux idiots dans la salle de bain microscopique, à faire un pansement de fortune.

t'as fait sauter le verrou, et ses pas résonnent dans la cage d'escalier, les étages à bouffer, quelle idée aussi, d'habiter sous les combles — alors une fois à portée de main, à l'attendre l'épaule contre le chambranle, t'as déposé un baiser sur sa joue.

ton ami.
"hey there, big boy."

demi-tour sur un pied, pour le suivre du regard, avec ton sourire (ni faux, ni vrai) et ta nonchalance (sûrement fabriquée). un dernier pétard a claqué à quelques pâtés de maison. tes épaules ont encaissé.
Robin Fersen
Robin Fersen
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pseudo + pronoms : lottie (they/them)
faceclaim + crédits : regé jean page, some idiot with a uniform kink

Messages : 235
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :
call me but love
and I'll be new baptized


age : trente et un ans (bravo).
WORK : auteur (fantôme de l'underworld)
LOVE STATUS : loser, in denial, might have forgotten what it's all about, love and desire.
PRONOUNS : il/lui

STYLE RP : moche, sûrement
WARNINGS : hétérosexualité compulsive, clowning
Robin Fersen
with the moon i run
 
 
g-d bless america

@eddie russo jr.
july 4th, 2023, after the fireworks


CONTENT WARNINGS: mention de brûlure, vague depressed feeling, more to come.

inside the corral, horses fell
from the impact of lightning. they broke
down. i heard gunshots in my sleep.
i was a keeper of breath,
of hay. i walked a field, collecting bones.
you can build a house out of bones.


c'est les habitudes peut-être. les habitudes, qui font s'allonger les nuits, quand on ne les respecte pas. la solitude, qui reprends ses droits. pourtant il l'a vu, aujourd'hui. il l'a vu, la veille. il a passé la nuit chez lui, deux jours plutôt. au chevet de sa main brûlée, enrubannée. au chevet d'un vélo déposé à sa place. parce qu'avec lui, avec eddie, il semble enfin servir à quelque chose.

mais ce soir, les nuages prennent des couleurs, le monde explose, le ciel n'appartient qu'à un pays ou il a couru les bras ouverts, pour se construire quelque chose de neuf, mais un pays ou il n'a pas encore totalement sa place. le résident, pas vraiment citoyen, qui court après des mirages. qui ne court après rien du tout, l'esprit vide. perdu, simplement perdu.

et au milieu de la nuit, il pourrait
continuer à tourner, sur les coussins de son canapé
continuer
desespéré
attendre le sommeil

mais c'est plus simple de tendre le bras, d'attraper son téléphone, d'attraper son téléphone et de lui envoyer un message à lui, comme s'il n'y avait personne d'autre pour faire tourner le monde. peu importe les colocataires, peu importe, peu importe tout. parce que tout est flou, quand la nuit semble être trop longue. parce qu'il n'y a que son image qui semble encore nette.  et peut-être que sur son canapé à lui, il trouvera le sommeil. peut-être que ce sera quand le soleil pointera le bout de son nez, enfin. et si la nuit dure des années, au moins, ils seront deux pour se perdre dans le bleu.

peut-être dans les mots, peut-être dans l'herbe, peut-être. et au moins, il pourra prendre soin de lui, un peu. un peu plus, si sa main ne suit toujours pas. peu importe, peu importe dans quoi ils se perdent, tant qu'il est à ses côtés, avec lui. tant qu'il est là, eddie. à rendre le monde moins bleu. plus beau. alors les marches, il les avale les épaules basses, quatre à quatre. le corps lent, le geste rapide. à sa place nulle part, sauf ici. même pas ici, à sa place nulle part ( et c'est peut-être un sentiment bref, pour le hanter, juste pour cette nuit ) mais à sa place dans ses yeux, dans son reflet, là, dans ses pupilles.

et il y a ses lèvres.
ses lèvres, contre une joue mal rasée.
et puis sa voix.
et il respire, de nouveau.
et il respire.
les poumons pleins de son air à lui.
celui d'ici.
son air à lui.
celui qu'il a expiré.
les épaules, le corps, qui prends plus de place.

la familiarité est devenue physique. pour lui, elle l'a toujours été, elle l'est avec tout le monde, parce qu'il n'y peut pas grand-chose, robin, si c'est comme ca qu'il s'exprime, quand les mots manquent, quand être écrivain ne peut plus le sauver. peut-être parce qu'on lui a appris, aussi. en creusant les manques, en les remplaçant par des habitudes, par un trop-plein. l'équilibre introuvable, les extrêmes, d'un côté ou de l'autre. c'est comme ca. c'est comme ca. il n'a pas le temps d'en douter. juste de se laisser perdre l'équilibre, presque. s'appuyer contre le corps d'eddie, comme lui s'appuie contre la porte, un moment. des corps pour remplacer les fondations. juste un moment. c'est un gamin, un gamin, à qui il parle, un gamin, qui ne sait retenir un sourire. un gamin, à qui on parle comme un gamin, et la chose en est presque rassurante. big boy. un gamin, qui enroule un instant son bras autour de lui, qui ferme les yeux, le front posé contre son épaule. un gamin perdu. et un ami qui reprends vie, tout contre lui. la voix pas plus haute qu'un soupir, si près de lui. « hey babe » une éternité de tendresse dans ce murmure. l'instant est si bref, pourtant, avant qu'il ne rentre vraiment dans l'appartement. à son aise. comme chez lui. qu'il laisse sa main glisser le long du bras d'eddie, au passage. se laisse tomber sur le canapé. dans sa chute, c'est à peine s'il entends le bruit, au-dehors. un énième pétard. et elle semble durer, cette chute. plus longtemps que d'habitude. mais les coussins l'accueillent, et il en glisse un entre ses bras. « merci. de me laisser venir, j'veux dire. » au milieu de la nuit. pourtant, pourtant, pourtant, il est déjà venu, sous les étoiles. en a déjà passé, des nuits, ici. mais plutôt que de se perdre dans ces sentiments étranges, conflictuels, qui envahissent sa cervelle et son corps, mieux vaut plutôt penser au réel. au pratique. au présent. « ca va, ta main ? » en deux jours, sous un pansement de fortune, oh, tout ne sera pas parti. la cicatrisation doit à peine avoir commencé. mais mieux vaut qu'il ne souffre pas, au moins. qu'il n'en fasse rien, de cette jolie main. et en attendant, il relève le nez, juste assez pour le détailler. un peu débraillé, avec ses cernes, le corps tendu. ses chevilles. ses genoux. ses cuisses. jusqu'à l'ourlet de son short. du beau dans chaque ligne. jusqu'à cette main, toujours enroulée dans la gaze, dans le tulle, dans le blanc, ballante, à cette hauteur là.
Eddie Russo Jr.
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Messages : 199
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ZONE LIBRE :

BODY TERROR SONG


age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
PRONOUNS : masculin — il/lui.

RELATIONS : [robin] friends that are boys, boys that are friends — [lynn] drink alcohol 'til you come home for christmas — [yael] welcome to the city of dust — [milo] america, don't you cry — [you?] underco.
STYLE RP : deuxième/troisième personne — interjections de première personne possibles — moyenne entre 500 et 1000 mots — corps en français, dialogues en anglais et en français.
WARNINGS : fusillade [survivant d'un school shooting] — syndrome de stress post-traumatique, dépression, dissociation — alcool, drogue, comportements à risques — perte d'un parent.
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tes lèvres contre sa joue,
et ses bras dans ton cou.

ton ami.

deux heures du matin, la fête se meurt, les explosions aussi. peut-être que tu vas pouvoir respirer à nouveau. peut-être que ça va aller, que la nuit ne va pas te buter. c'est rien, il fait beau, il ne neige pas. il fait chaud dehors, chaud à en crever parce que vous vous êtes enterrés dans un désert qui peine à faire son travail et donner du sable frais pour la nuit.

hey, babe —

sa voix basse, et mon dieu, ta main valide qui serre encore un instant le coton de ses vêtements avant de fermer la porte dans son dos. t'as fait la moue, t'as haussé des épaules, comme si c'était normal. ça l'est pour vous. ça fait des semaines que ça dure. que les soirées se finissent dans un nuage d'insomnie et d'odeur herbeuse, catatoniques et abandonnés sur ton canapé seconde-main.

tes yeux rougis disent déjà comme tu ne l'as pas attendu. seul ou accompagné, les quatre-juillet doivent sentir le tabac et les fleurs pour ne pas faire une bêtise à ton tour. comme si t'en étais capable, de devenir ton propre bourreau, de prendre les armes à ton tour, de retourner les pétards contre le rêve américain. tu te bouffes les ongles, c'est tout ce que tu fais.

alors quand il a demandé pour ta main, t'as regardé le pansement d'amateur. c'est pas grand-chose, d'ici  quelques jours, t'arrêteras de te sentir aussi empoté. seconde moue de la soirée. ta main a échappé à ses yeux inquisiteurs, poupée de chiffon, pour chasser un sourire maladroit. "i've seen worse—"

définition de ton être : j'ai fait pire.

la nuit est bleue, quand y a plus de poudre pour la teinter de feu. des battements de cils trop longs, un coup d'oeil ; le bac en plastique remplis de cannettes vides — à sortir, encore une fois — et ton vélo rangé derrière le canapé — grâce d'un ami dévoué — et les plantes vertes — n'en as-tu pas récemment rachetées ?

un royaume aux murailles qui s'effritent.

"sers-toi dans le frigo, hein."
make yourself at home.

et la croix cachée sous ton haut, dans un mouvement machinal, a fini à nouveau dans ta bouche, coincée entre tes canines. pour sortir de la torpeur, celle de le regarder évoluer chez toi, dans les moments où tu te rappelles que tu n'es plus seul. qu'il y a un homme qui a laissé ses livres, sa marque, des souvenirs de sa présence. qui revient, toujours. qui dort sur ton canapé. qui a déjà dormi dans ton lit, aussi. on dirait deux adolescents, à peine des adultes, qui profitent de l'ivresse de leur liberté pour demeurer deux chiots fidèlement accrochés l'un à l'autre.

"couldn't sleep, then ?"
l'évidence-même.

tu marmonnes avec un morceau de plaqué or dans la bouche.

il n'a rien dit sur toi, depuis le début. après tout, il n'est pas d'ici, sûrement que tout ça ne lui évoque rien du tout. c'est peut-être tant mieux. qu'il n'en sache rien, rien de rien. c'est ton ami mais tu mens par omission, parce que lui au moins, il n'a pas de pitié ou de complaisance dans la voix.

il a du miel.

sûrement pas pour toi, malgré les apparences.
mais tu grapilles, en attendant.

une place au soleil.
Robin Fersen
Robin Fersen
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age : trente et un ans (bravo).
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Robin Fersen
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CONTENT WARNINGS: so far, nothing (knowing them, more to come)

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down. i heard gunshots in my sleep.
i was a keeper of breath,
of hay. i walked a field, collecting bones.
you can build a house out of bones.


la moiteur du désert envahit jusqu'aux nuits. il s'y est fait, c'est devenu une habitude, que d'y évoluer. ce qui l'est moins, c'est sa fascination pour cette fine pellicule de sueur sur la peau d'eddie. parce qu'il l'a toujours fasciné, cet homme, même quand il n'était qu'un personnage dont il devinait à peine les contours, des contours remplis à la hâte, entre deux commandes. maintenant qu'il le connaît, ce n'est qu'un incendie qu'on attise. la fascination se mêle à la dévotion. les sentiments se mêlent, étranges, étrangers. et plutôt que de l'imaginer, il le connaît.

plutôt que de donner des couleurs à une ombre, c'est un homme qu'il touche du doigt.
c'est un homme, qu'il admire.
pas une peinture, pas une statue de marbre.
un homme, et son corps.
et sa sueur, et ses cuisses
les reflets des lumières artificielles contre
sa peau
ses yeux
son souffle
sa bouche
à l'envers
la tête renversée
au-dessus de l'accoudoir du canapé
le monde est à l'envers
et le monde c'est lui

ce regard qui glisse, comme une goutte qui perle, jusqu'à sa main. ce bras tendu vers lui, comme pour inviter son corps plus près. le reste peut bien attendre, les canettes, la fin du monde, le frigo, le pire, le meilleur aussi. tout peut attendre, sauf lui, les bras ouverts. « yeah... » la voix basse, la voix lasse. pas vraiment d'explications. pas besoin, avec lui. il ne pouvait pas dormir, et il n'y a pas grand-chose à en dire. il est mieux ici, c'est un fait, c'est logique. c'est simplement comme ca.

et s'il s'approche, il y a une main qui s'envole. s'enroule autour d'un poignet. les menottes les moins fermes du monde, pour rapprocher le bandage, pour rapprocher sa paume. pour y poser ses lèvres, le visage à l'envers, le visage retourné. pour rajuster le bandage, à peine. « at least it held up. in a few days, we'll take it off, alright ? see how it looks. » juste une brûlure de pas grand-chose. mais en attendant, il ne peut que voir ses lèvres se presser au creux de sa main, sûrement pas en sentir grand-chose. peut-être la chaleur d'un souffle, au travers de la gaze. peut-être le sourire discret qui se cache en dessous, un instant, avant qu'il ne lui offre ses bras, de nouveau, mieux. il ne s'endormira pas de sitôt, pas de suite. mais le serrer fort, fort, c'est une option pour oublier la nuit colorée, pour oublier les explosions brèves, pour oublier qu'il n'est pas d'ici, n'a rien à faire ici, en fuite, éternellement, même s'il n'a jamais été plus chez lui nulle part qu'à l'underworld.

et il ne voit pas, de là, ses dents sur la croix. les marques contre le bois d'un crucifix, le plaqué or qui ne sait pas abîmer sa jolie bouche. mais il devine les épaules trop tendues, comme chaque muscle de ce corps dont il commence à connaitre contours et détours. et peut-être que de compagnie, il en avait besoin autant que lui. peut-être qu'il y a des pourquoi qui ne s'expliquent pas. que c'est juste comme ca. « is there anything i can do for you, eddie ? » as a thank you. juste histoire de ne pas être venu pour rien. pour se sentir un peu plus utile que seulement étalé là, les bras offerts, les bras ouverts. lui rouler un joint, ou remplacer sa main. ramener les canettes, ou caresser sa tête, son crâne, ses boucles brunes. étonner le monde, de ce qu'il se cache derrière ces fenêtres fermées. entre leurs deux cœurs, leurs deux cervelles, qui semblent déjà fonctionner à l'unisson.


a force of habit,
and the dust settling.

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WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
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WARNINGS : fusillade [survivant d'un school shooting] — syndrome de stress post-traumatique, dépression, dissociation — alcool, drogue, comportements à risques — perte d'un parent.
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july 5th, 2023,   outfit / soundtrack
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il a pris sa place dans ton appartement,
et tes canines la leur, sur ta pénitence.

la tête jetée par-dessus le rebord du canapé, à regarder le monde à l'envers. tu n'y as même pas tant fait attention, c'est devenu une habitude. il a pris ton monde et y a installé ses affaires. il n'est que de passage, tu t'es dit, souvent dit — il n'est que de passage. et un jour, pour une bêtise, pour le coût de la vie, vos chemins prendront des axes différents. rien ne tient jamais vraiment. tout le monde a toujours fini par partir, si tu n'étais pas le premier à fuir.

mais il y a sur ton canapé un homme dénommé robin qui n'arrivait pas à dormir, et cette histoire, racontée dans une autre ville, elle aurait eu le goût doux-amer des insomnies à l'est. des messages envoyés, un peu ivres, un peu tristes, un peu désespérés. de ce même message ridicule, pourtant, que celui qui dort dans ton téléphone. tu dors ? non, tu ne dors pas. c'est la règle quotidienne, et puis tu ne dors pas annuellement parce que tu détestes ce pays, et puis tu ne dormiras pas pendant tout l'hiver, ou peut-être le contraire, peut-être que tu dormiras trop, que tu n'arriveras plus à te réveiller. ou peut-être que rien de tout ça. que personne ne verra rien de tout ça. que du feu. la vie normale, la vie banale. il ne s'est rien passé en hiver.

t'as battu des cils, les cils noirs, les cils trop longs, et puisqu'il ne se sert pas lui-même, t'as mangé la distance pour retourner chercher une cannette qui finira au même endroit que les autres. y en a trop de vides. tu sais pas pourquoi t'as repris, tu dis. et le chat errant qui est venu s'installer chez toi, qui te demande si tu dors, qui caresse tes cheveux devant la télé et puis t'appelles babe et n'est surtout pas du même monde que toi, tu le regardes, tu le regardes avec sa gueule à l'envers. et ta cannette fermée dans une main. des pas las. tu n'as pas pleuré, ce soir, parce que les explosions, parce que le son. tu n'as pas pleuré, à peine bronché, alors tu te dis que ça va, tu t'en sors, tu t'en sors bien.

ça va mieux que ça n'en a l'air, tu te dis.
mais tu ne sais pas, lui, pourquoi il ne dort pas non plus.

en réalité, ça n'a pas d'importance. vous parlez, mais jamais du fond. y a des couches de vernis qui sont impossibles à gratter. que vous n'avez pas envie de gratter. personne n'en a envie. mais tu le surplombes de toute ta hauteur de garçon qui a grandi trop vite, lui et sa gorge donnée en pâture à la nuit et aux chiens, et tu ne peux pas t'empêcher de regarder, un peu, durant la fraction de seconde qu'il lui faut pour prendre ta main. pour inspecter ta main. tu le laisses faire, la tête ailleurs. tu te figes juste un peu, quand il embrasse le pansement, quand il embrasse ta paume.

ça te tord le ventre, tout en douceur.
il ne sait pas ce qu'il fait, et tu devrais avoir des raisons de le haïr pour ça.

"mh mh."

t'as acquiescé en battant des cils, et la croix t'es tombée des lèvres, au bout d'un moment. en revenant à toi-même. à la chaleur de son souffle contre ta peau emmitouflée. c'est sûrement pas comme ça qu'on soigne une brûlure. t'en sais rien, après tout. tu sais comment on soigne des blessures dues par objets contondants, tu crois. un truc comme ça. t'as sûrement oublié, de toute façon. les cicatrices sont vieilles. les plus récentes sont à l'intérieur.

le dos de ta main libérée à nouveau, pour frotter tes yeux. tu lui as tendu ta cannette, avant d'enjamber un peu ton monde et puis le sien, pour venir te rasseoir sur le canapé. soulever ses jambes pour te glisser en-dessous, les reposer sur tes cuisses, qu'il garde sa place, étalé sur toute la longueur. il est deux heures du matin.

"well, if you can open this shit up for me—"
ta cannette, dans ses mains.

ton sourire trop innocent. tu mens. tes avant-bras posés sur ses jambes, des perpendiculaires. c'est soir de fête. et vous êtes là, comme deux cons, dans un appartement trop petit, trop bas, trop chaud. la nuit est longue, on en crèverait.

tes yeux forêts sont remontés le long de sa silhouette, jusqu'à son visage. et pour lui, une moue ou un sourire, un peu des deux, pas vraiment décidé. "usually, that's the part of the night where the guy that sent me a you up? text asks me if we can do it quickly—" ton rire est microscopique. un éclat bref, des sourcils relevés, l'air de dire tu sais ?, en se doutant qu'il ne sait sûrement pas, justement. tu assumes le reste.

tu soupires doucement, en retournant ton regard ailleurs. tes mains sur ses mollets, que tu presses doucement. un silence, la mort du plaisir, sûrement. y a plus d'explosions depuis quelques minutes, et tu veux croire que c'est le cessez-le-feu. tout le reste sera considéré comme du tapage nocturne. ton coeur bat trop fort, et tu t'en fous de lui laisser la place pour. "you had a nice night ?" comme si c'était normal. comme si vous pouviez parler de broutilles. une discussion anodine, entre deux hommes anodins, dans une ville nommée nulle-part.

tes doigts serrent doucement ses jambes par intermittence.
Robin Fersen
Robin Fersen
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pseudo + pronoms : lottie (they/them)
faceclaim + crédits : regé jean page, some idiot with a uniform kink

Messages : 235
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :
call me but love
and I'll be new baptized


age : trente et un ans (bravo).
WORK : auteur (fantôme de l'underworld)
LOVE STATUS : loser, in denial, might have forgotten what it's all about, love and desire.
PRONOUNS : il/lui

STYLE RP : moche, sûrement
WARNINGS : hétérosexualité compulsive, clowning
Robin Fersen
with the moon i run
 
 
g-d bless america

@eddie russo jr.
july 4th, 2023, after the fireworks


CONTENT WARNINGS: so far, nothing (knowing them, more to come)

inside the corral, horses fell
from the impact of lightning. they broke
down. i heard gunshots in my sleep.
i was a keeper of breath,
of hay. i walked a field, collecting bones.
you can build a house out of bones.



il n'a de racines nulle part, robin. il n'y a pas d'endroit ou il a pu croître, se faire une place, et y rester. peut-être bien qu'il a arrêté de chercher. une caméra n'a pas besoin de racines, un écrivain n'a besoin que de voyages. de nouveauté. et c'est ce qu'il est. l'écran blafard de son ordinateur, un stylo sur des lignes nettes. pas de racines, mais de l'encore au kilomètre. pas de racines, mais des mots, et des objets qui se sèment. il récolte les traces d'un monde, d'un autre monde, d'un outremonde, pour coincer les gens, et puis le temps entre les pages. et il en laisse, des traces, de son passage. de son existence, pour quand même, entre les bulles, exister un peu. il s'effacerait, s'il le pouvait. ne laisserait rien. mais il ne peut pas vraiment s'empêcher de vivre, maintenant qu'il a grandi, maintenant qu'il prends trop de place. alors il a une place temporaire, et le temps qui s'allonge. un canapé pas à lui, un coin d'étagère. des gens, des gens qui connaissent son nom, et son habitude d'avoir la tête ailleurs, de faire tomber des verres. et puis il y a cet appartement-là.

qui n'est pas à lui, mais on lui a ouvert la porte, un jour, et ses bouquins se sont mis à pousser dans les coins, des piles sous les pots de plantes. et les canettes se sont multipliées, et il sait ou se rangent les assiettes et les cuillères. et on lui a ouvert les draps, un jour, et il y avait un corps contre le sien, un corps qui n'attendait rien que tout ce qu'il avait à donner. du temps. son âme, au creux de la nuit. ce qu'il en reste, morcelé, dans la fumée. le peu de vie qu'il a, on l'attendait, ici. loin des feux d'artifices, il est rentré comme par un trou de souris, et il ne sait plus repartir, à force de semer des cendres. et il ne sait plus repartir, comme si eddie avait penché au-dessus de lui son arrosoir, entre deux plantes, un peu au hasard. comme si, par hasard, il avait commencé à pousser, là. à laisser des feuilles dans son lit, dans ses oreilles. comme si ce canapé était la terre, pas celle du désert, un oasis gorgé d'eau pour celui qui était venu s'enterrer dans le désert, pour y laisser mourir ses idéaux, pour se noyer derrière une certaine idée de l'imaginaire. un peu de vie, qui remonte, qui revient. et quelque chose qui pousse, qui pousse vers ici, autour de chaque meuble, qui pousse vers lui, aussi. s'enroule, comme ce bandage autour de sa main. s'enroule, et puis reste. comme s'il avait sa place, là, là ou on ne l'a pas vraiment invité à rester toujours, mais ou on ne le pousse jamais à repartir. et il ne cherche pas plus loin, robin. se repait de ce qu'on lui donne. en profite, tant que ca dure. de l'endroit. et de l'homme, surtout.

de l'homme à qui il sourit, malgré sa position hasardeuse. « sure thing »  de l'homme pour qui il se redresse, oh, à peine, histoire d'enrouler ses mains autour de cette canette. le métal froid, et les mains chaudes. qui se mélangent, se trouvent. et le bruit net quand elle s'ouvre « here you go handsome » le sourire est toujours aussi tendre, et d'un simple geste, la solitude étouffante n'est plus qu'un souvenir lointain. parce qu'il est là. parce qu'il est ici, à se laisser retomber contre l'accoudoir, à examiner le plafond. à se laisser manipuler, poupée de chiffon pleine d'adoration. il commence à connaître chaque trace sur la peinture. comme il connait la chaleur de ces cuisses sous les siennes. ces cuisses, presque à nu, et il y aurait de quoi en trembler. sans son jean, il pourrait sentir la peau moite, la sueur, chaque poil, sous son genou, sous sa cheville. au dos, là ou la peau est plus fine, là ou elle ressent tout. juste l'imaginer, c'est étrange, comme il pourrait en soupirer. mais il ne dit rien. le laisse s'installer. laisse échapper le fantôme d'un rire à sa remarque. « oh, so you've got a whole supply of guys texting you like that in the middle of the night ? be careful, i'm gonna start to think i'm not that special anymore. » toujours cette dynamique, entre eux. ou les choses se disent si simplement, le rire au bord du gouffre, comme un filet de sûreté. des amis, qui s'appuient un peu trop l'un sur l'autre. ils ne sont rien de plus, rien de moins. mais c'est bon, déjà, d'avoir ca. c'est tendre, d'avoir quelqu'un qui n'est pas qu'un fantôme sur qui on écrit, mais vraiment quelqu'un. pas juste un corps tangible, mais une âme qu'on connait. et la question est presque innocente, alors que les yeux retombent sur son profil. sur son épaule. sur son nez. son nez. sa bouche. « when's the last time you got laid ? » la question gamine, presque. l'envie de le savoir qui vient de nulle part. qui vient de partout. l'envie de savoir quand c'est, la dernière fois que quelqu'un d'autre à réchauffer ses draps, d'une toute autre manière. et c'est étrange, que ce sentiment, que ces dents qui poussent au creux de sa gorge, à l'idée, à penser qu'un jour peut-être, l'ami n'y aura plus sa place, remplacé bien vite par un amant régulier. mais il ne veut pas y penser. trop bien là, pour revenir à avant. au canapé, au-dessus de l'underworld. à la solitude pour le dévorer.

ici, il est bien. pour le moment, au présent. c'est mieux d'y rester. de rester à ses mains sur ses jambes, à ces pressions qui le tiennent bien en place. qui le tiennent bien vivant, au creux de la nuit, au milieu de nulle part. « well, it was a night. » comme si elle n'avait rien de spécial. comme si dehors, ce n'était pas la fête, pour on ne sait trop quelle raison passée, quand il n'y a plus rien à célébrer qu'un pays en morceau, que de la poussière, qui pourtant l'emmène rêver. ils sont loin, les walden et les kerouacs. ils sont loins, les rêves américains. morts entre les étoiles. peut-être qu'ils renaîtront, sur les cendres de l'ancien monde. peut-être qu'il y aura en quoi de faire des mots, des poèmes, des vies, des œuvres. peut-être. en attendant, il faut vivre, le temps que l'espoir reprenne des couleurs, que des feuilles y repoussent. il en a trop perdu, dans sa fuite. à l'abandon, on a oublié de l'arroser, on l'a laissé pourrir, à l'arrière de la voiture. et robin, là, il ne peut que tendre une main lasse pour lui voler une gorgée de bière. à même la canette, sa bouche posée là ou étaient, un instant plus tôt, les lèvres d'eddie. des lèvres qui doivent avoir le gout de l'herbe, de la bière fraîche, et de la naissance d'un espoir métallique. de ces espoirs qui tranchent, qu'on ne peut plus approcher, parce qu'ils ne se souviennent pas eux-mêmes être en vie. qu'il faut bien qu'ils se protègent un peu. le gout du sang sur la langue. et ca donnerait presque envie de se redresser mieux, de se pencher plus près, de s'en repaître pour de vrai.
Eddie Russo Jr.
Eddie Russo Jr.
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pseudo + pronoms : les draps bleus — val (il/iel)
faceclaim + crédits : marco mengoni — avatar (c) ultraviolences — icon/signa (c) alcara — lyrics (c) tyler childers.

Messages : 199
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :

BODY TERROR SONG


age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
PRONOUNS : masculin — il/lui.

RELATIONS : [robin] friends that are boys, boys that are friends — [lynn] drink alcohol 'til you come home for christmas — [yael] welcome to the city of dust — [milo] america, don't you cry — [you?] underco.
STYLE RP : deuxième/troisième personne — interjections de première personne possibles — moyenne entre 500 et 1000 mots — corps en français, dialogues en anglais et en français.
WARNINGS : fusillade [survivant d'un school shooting] — syndrome de stress post-traumatique, dépression, dissociation — alcool, drogue, comportements à risques — perte d'un parent.
Eddie Russo Jr.
with the moon i run
 
 
god bless america

tw: brûlure à la main (mention), alcool (addiction tacite), symptômes de stress post-traumatique (explosions/feux d'artifices), vie sexuelle (discussion).

july 5th, 2023,   outfit / soundtrack
w/ @robin fersen


t'en parles comme si ça t'arrivait encore, comme si ton lit n'était pas froid durant tout l'hiver, comme si tu étais encore cette personne-là. celui qui découchait, de nuit en nuit, dans les gratte-ciels, les rames de métro, les néons et les backrooms. new-york t'a donné la seule identité que tu sembles encore savoir porter, et tu t'y accroches comme un enfant à son jouet dans le feu. la maison crame, mais faut sauver la poupée de chiffon. la poupée de chiffon qui se regarde parfois pas dans le miroir, la poupée de chiffon qu'a recommencé à boire, la poupée de chiffon qui a les mains qui tremblent un peu trop souvent. la poupée de chiffon qui dit que ça va, qui dit qu'elle va reprendre le vrai travail à un moment, et qui laisse de la poussière se poser jalousement sur les guitares malgré tout.

personne n'y touche, t'es territorial.

alors il t'a rendu ta cannette, et t'as bu sans regarder autre-chose que le vide devant. les soirées ressemblent facilement à ça, quand vous ne vous regardez pas l'un l'autre. y a le vide à la place. le vide qui prend toute la place. et tu souris, goguenard, parce qu'il remue le couteau dans la plaie, parce que la pic ne meurt pas ; un rire léger, des babines retroussées, et une autre gorgée. t'es obligé de t'essuyer le menton. ça te perle sur les lèvres. "i'm sorry babe, did i just break your heart ?" deux adolescents, quand il en rajoute une couche, et que ton sourcil se relève un instant avant de fondre en une moue un peu plus lente, un peu plus lasse. autre gorgée.

on dirait que tu comptes dans ta tête. t'essaies d'avoir l'air nonchalant, t'es grand, t'as passé cette époque-là où on se définit par sa seule capacité à exister via le corps des autres. tu te mens un peu là-dessus. "idk— maybe like, a year and a half ? at least." autre gorgée. coup d'oeil. "you ?"

y a rien d'autre à se dire. faut éviter le sujet — et le dernier gros pétard qui se moque de l'isolation hasardeuse de l'appartement. on l'entend malgré les fenêtres à demi fermées. t'as pas cillé, en lui tendant la cannette. une longue expiration, un peu cachée, en ramenant tes mains sur ses jambes. à bouffer les peaux mortes des doigts pas enrubannés. lente déglutition. ses yeux bruns sont brûlant sur ton profil, et tu sais pas si c'est toi ou si c'est ta tête. sûrement les deux, qui s'imaginent des choses. c'est de parler des amours absentes, ça creuse des trous dans la cage thoracique.

"yeah, no. definitely more than a year and a half. it was in late autumn— fuck, dude..." c'est ce qu'on doit faire, non ? avec un ami qui ne sait les choses qu'à demi mots. parler de choses triviales, parler de choses intimes mais sans jamais vraiment baisser la garde. t'as l'intimité difficile, ça embête parfois, tu sonnes pas aussi homme-nouveau que t'aimerais l'être.

"why you asking ? you're interested in switching sides ?"
tes canines, encore. tes canines, toujours. tu dis ça pour l'emmerder un peu.

c'est de bonne guerre.
les yeux enjôleurs, dans ton meilleur jeu d'acteur.
faut pas trop t'en demander, les garçons ne sont jamais tendres avec toi à cette heure-là, d'habitude.
Robin Fersen
Robin Fersen
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CONTENT WARNINGS: mention de brûlure, existential dread & discussion autour de la sexualité, mention de tds

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down. i heard gunshots in my sleep.
i was a keeper of breath,
of hay. i walked a field, collecting bones.
you can build a house out of bones.



« don't worry, not my first time getting it stepped on. » la plaisanterie est légère, autant que la sienne. c'est qu'il y a du sucre dans sa voix, cristallisé. qu'ils se retrouvent à rire, sur le fil d'un second degré omniprésent, même quand il ne sait pas le manier. son cœur, il ne sait pas si quelqu'un l'a déjà brisé, si on en a déjà fait des morceaux, parce qu'il semble presque qu'il a été livré en pièces détachées, et que, comme un casse-tête qu'on arrive pas à résoudre, il n'aie jamais réussi à vraiment en faire grand-chose, robin. il en laisse traîner partout, des pièces, des morceaux, des vis et des écrous. et si ca bats, alors qu'il en manque la moitié, il ne cherche pas à savoir comment. c'est comme pour le reste, il y a une différence entre vivre et être en vie, et il sait de quel côté de la barrière son corps se trouve, son esprit fonctionne. pas de celui des lauriers et des flashs. dans l'ombre, dans l'ombre, à faire rouler sa bosse en haut de la montagne, à récupérer en boucle les mêmes pièces, à continuer à essayer de les enfermer dans sa poitrine. mais c'est comme un adolescent qui ne sait pas quoi faire du trop plein de fringues, du bordel ambiant. il y a toujours un moment ou le placard explose.

mais ce soir rien ne saute, et si la porte est en flammes depuis un moment déjà, dès que son regard se pose sur eddie, c'est à peine s'il cherche à mettre le moindre mot dessus. à en sortir, de son placard miteux. faut croire qu'il y a quelque chose de rassurant dans la répétition. et la conversation est digne des canettes qui s'enchainent, des pétards aussi, de ceux qui enfument, pas de ceux qui explosent dehors. les confidences sans grande importance. les manques aussi. et quand il parle, eddie, il y a quelqu'un, de l'autre côté du canapé, pour examiner les plis au coin de sa bouche. ceux qui se creusent le long de son front quand il réfléchit. ceux qui s'acharnent à lui donner l'air adulte. il y a quelque chose de vide, dans son crâne, comme il donne la réponse. un détachement qui sonne creux, un détachement qui sonne faux. un détachement dans lequel il y a de l'écho. et les flammes brèves, à l'idée de savoir quelqu'un d'autre dans son lit, à l'idée d'un futur ou il devrait faire une crois sur l'intimité de ces moments à deux, de ces moments amis, se trouve remplacé par l'estomac qui se tords un peu. l'envie de le voir heureux, plus qu'à penser à contrecoeur. « dunno, yeah - it's been a while too... » qu'il se sente moins seul, un peu. parce qu'en soit il le sait. parce qu'en soi il s'en souvient, parce qu'il n'y en a pas eu tant, dans sa vie, sans transaction aucune, par choix et rien d'autre. et que de ceux-là, il y en a même certains dont il ne se souvient pas vraiment. des tests, pour vérifier que tout marche, que son cerveau, que son corps est toujours à la ramasse. « just before i got here so - yeah. one and a half two, something like that. » c'est drôle, en y repensant. c'est drôle de se dire qu'avant le renouveau, comme une retraite anticipée, il n'y avait pas une semaine sans. une routine, la tête ailleurs, les automatismes acquis. réutilisés. même la dernière fois, sur le sol américain. pas de transaction, juste l'idée de se dire que ce serait peut-être mieux ici. différent. mais non, l'esprit ne restait pas. ne se trouvait pas retenu dans les confins de son crâne, ou du moindre désir. et c'est drôle, presque, comme il réussissait à l'enfermer dans une boîte, ce passé là. à l'oublier avec la même aisance qu'il a là, à ravaler sa salive, à hausser les épaules. à passer à autre chose.

et il ne peut que rire. de ne pas être seul au monde. pas dans l'abstinence, en soi. dans les plaisanteries idiotes, dans la fumée. celle qui colle au sol, loin des pétards qui s'envolent. celle qui n'est pas vraiment là, mais ne sait pas prendre son envol. dans cet entre-deux, comme les sous-entendus qui se font entendre, comme les plaisanteries idiotes, qui changent la couleur de l'émail de cette amitié. de quoi la rendre unique, étrange, parfaite. « i mean - fucking men wouldn't make me less straight. » le rire, et la définition absurde, perdue. qui lui passe à mille lieues au-dessus de la tête, tant il est à côté de la plaque. rien n'a de sens, tout en prends, et il ne se doute pas une seconde du défaut gamin dans son raisonnement. mais le geste est vague, vers sa main. la justification d'une question presque absurde. « just thinking it must be a pain in bed. or just for a wank. » à penser aux hommes du milieu de la nuit, qui n'y trouveraient peut-être pas leur compte. et à lui, qui ne doit pas le trouver non plus. comme si l'idée même qu'il puisse changer de main ne lui venait pas à l'esprit. un homme de trop d'habitudes, robin. un homme de trop d'inquiétudes. il lui a bien prouvé, même pas deux jours plus tôt, en faisant de son mieux pour tout faire, ici. et pour lui remplacer, sa main. de quoi lui faire monter la fièvre, en pensant la remplacer là. autrement. image blême, au creux d'un esprit qui l'a peut-être examiné maintes fois, sans jamais vraiment le déshabiller du regard. observateur de ce qu'on voit, sans plus en inventer, avec lui. sans plus remplir les vides, à les laisser se colorier d'eux-mêmes. prendre vie. ceux aux creux de son esprit, et les morceaux de peau, qui se révèlent dans l'intimité. un pyjama qui se change, ses shorts trop courts. un puzzle charmant, dont il faut réajuster les pièces, pour en faire quoi que ce soit. qui sait s'il remplira même celle du milieu, un jour ? et si les yeux examinaient le vide, le plafond, un instant, quand le regard redescends, il se retrouve accroché. accroché par les siens, par ses yeux sombres. ceux ou se reflètent son sourire, dans tous ses angles. et il est là comme happé. ce regard là pourrait lui faire dire n'importe quoi. la vérité sans y penser. la vérité sans la chercher. « 'cause, like, i'd be glad to help out, if you wanted. » sans filtre. et le rire n'est plus, les yeux bien trop sérieux, de sa proposition fantasque.
Eddie Russo Jr.
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LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
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y a des nuits entières, ou presque, comme ça, à parler de tout mais pas des choses importantes. à parler de l'amour sans même en dire le nom. à blaguer sur des passés qui pourtant sont si flous, ça pique les yeux.

i mean, fucking men wouldn't make me less straight—
ton rire est peut-être méchant
on pourrait se dire ça
que ton éclat de rire est vile
qu'il se moque de ce qu'il vient d'entendre ;

c'est juste que c'est spontané, que l'ironie
qui est là dans ces quelques mots
est terrible à goûter.

et puis lui aussi, ça le fait rire
et vous êtes deux, avec la bière aux lèvres
la condensation qui glisse sous les doigts
ton coeur qui bat, qui bat, qui bat
sûrement à cause des pétards
(c'est toujours la faute aux pétards)
et quand il désigne ta main mal enrubannée
pour rajouter un commentaire,

tes lèvres s'ouvrent en un autre éclat vaguement offusqué.
"thanks to who, uh ? i did burn it myself, but i'm not responsible for those bandages !"

tu survoles, pour passer juste à côté du but. de ce que tu prends pour de la familiarité, des discussions d'hommes-adolescents, comme si c'était évident. t'as appris à fermer ta gueule, toi. et surtout devant les jolis visages qui clament haut et fort qu'ils aiment les femmes.

il avait les cheveux blonds et les yeux vairons.
il portait une paire de jordans.

t'as repris une trop grande gorgée de bière fade et pas assez fraîche.
le silence, le silence, le silence du poids de ses jambes sur les tiennes.

tu fixes, droit devant, sur la table basse, le briquet et le bordel. y a de la sueur dans ta nuque, ça te coule dans le dos. 'cause i'd be glad to help out— t'as pas ri, cette fois. t'aurais sûrement préféré, que ça reste une blague entre vous, qu'on ne prenne rien au sérieux, qu'on parle pas vraiment des choses.

qu'on parle pas de ses yeux en amandes, de ses lèvres, ou de ses doigts trop longs et trop fins que t'as regardé griffonner plus d'une fois depuis ton zinc, de loin, dans le diner. faudrait pas qu'on parle de sa voix basse, de son accent infime, de comment il a essayé de t'apprendre à dire son prénom correctement — et dieu, que les R français sont une plaie. faut pas en parler. de son prénom sur ta langue, dans ta bouche. des moqueries tendres. de la tendresse, tout court. des quelques fois où vous vous êtes endormis comme des chiots, logés l'un contre l'autre. de comment il a pris la tangente, il a volé tes habitudes, il a pris les noms d'amour et te les a collés sur le dos aussi. ça s'appelle bébé, minou, chéri ; toi, tu te le permettais par familiarité, parce que c'est ton moyen à toi d'avoir une prise sur le monde, de séduire tout ce qui passe, même ce dont t'as pas envie, pourvu qu'on te le rende un peu, que ça fasse sourire les ménagères locales et grincer les camionneurs matinaux. parce que ça se voit sur ta gueule, tu t'arranges bien pour ça, d'ailleurs, pour qu'il n'y ait aucun doute sur qui tu es, sur ce que tu veux, que les clichés arrêtent de te faire mentir si ils l'ont jamais fait.

"hahaha, as a bro—" t'as ri et relevé le nez vers lui, t'as ri et fait une mimique et froncé les sourcils et le nez avec confiance, parce que faudrait pas que ça soit trop sérieux. que le frisson électrique qui t'a dévalé la colonne vertébrale soit dû à autre chose que la sueur et la chaleur et la malédiction des mois de juillet dans le désert.

mais t'as du mal, un peu, à ravaler ta salive.
y a un truc coincé dans ta gorge, ça s'appelle la peur du vide.

lui, il ne rigole pas. et le silence te répond mieux que quiconque.
"you have to be kidding me."
il n'y a pas de dude, il n'y a pas de babe.

t'as essuyé tes lèvres du revers de ta main.
un léger reniflement.

faut pas qu'on parle de son souffle dans ta nuque quand vous avez dormi comme des chiots, tu te dis. c'est rien qu'un ami, juste un ami, parce qu'il est sûrement pas de la même espèce que toi, c'est lui qui le dit.

la nuit a enfin repris ses aspects tentaculaires. le temps s'est arrêté pour de bon.
au moins pour toi.
Robin Fersen
Robin Fersen
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WARNINGS : hétérosexualité compulsive, clowning
Robin Fersen
with the moon i run
 
 
g-d bless america

@eddie russo jr.
july 4th, 2023, after the fireworks


CONTENT WARNINGS: mention de brûlure, existential dread & discussion autour de la sexualité, mention de tds

inside the corral, horses fell
from the impact of lightning. they broke
down. i heard gunshots in my sleep.
i was a keeper of breath,
of hay. i walked a field, collecting bones.
you can build a house out of bones.



les bandages. les plaisanteries. c'en est presque absurde, la légèreté d'une pareille conversation. autant que l'obscénité de certaines propositions. pourtant il n'y pense pas, robin. ne cherche pas bien loin. l'idée ne lui viendrait pas à l'esprit, de faire autre chose que de laisser rouler les mots par ses lèvres comme autant d'évidences. il n'y a pas à se retenir. pas avec lui. et c'est peut-être pour ca que même les idées les plus bêtes s'envolent. aussi sérieuses que légères. pas une plaisanterie. et il commence à le connaître maintenant, eddie.

à connaître ses sourires, ses mains, sa mâchoire. à connaître ses habitudes. à connaître son dos redressé, à connaître son regard dans le vague, et sa manière d'annoter les commandes. pas les siennes. il se souvient des siennes. il se souvient des siennes, et lui, il ne peut qu'hausser les épaules. pas de pression. il n'y en a pas entre eux. il n'y en a pas, entre eux, dans le même lit, le visage trop proche, l'haleine pleine d'alcool, parfois, et pleine de rien, d'autres. cette odeur qui s'est pris à hanter ses rêves, plus d'une fois, au fil des nuits ici. l'idée du gout de ses lèvres, qu'il n'a pu qu'imaginer, jusqu'alors. celui de sa peau. de sa sueur. il lui donne des notes de tête et de cœur comme à un parfum précieux, pour mieux en faire des mots. des poèmes.

mais à l'instant, l'air benêt, sûrement, il ne peut qu'hausser les épaules.
freeze frame.
l'impression que le temps ralentit.
l'impression d'avoir dit une connerie.
l'impossibilité de faire machine arrière.
l'impression qu'il fait nuit.
il fait nuit.
l'impression que ce moment là, il le reverra.
dans ses rêves.
dans ses fantaisies.
dans des livres.
peut-être qu'il a tout cassé, juste en disant ca.
en voulant aider, pourtant.
peut-être qu'il a abimé le beau, là.
ou peut-être qu'il brillera différemment.
autrement.
aucune idée. aucune idée, quand ses dents se referment sur sa lèvre inférieure, un instant.
aucune idée, et loin du gout du sang, c'est ses lèvres à lui, qu'il regarde.
pas ses yeux.
pas de taille à affronter son regard.
sa bouche, c'est plus simple.
acquiescer, aussi.

comme si rien n'était grave.

parce qu'au fond rien ne l'est. c'est juste un ami, une main tendue vers eddie, qu'il offre. peut-être un peu trop littéralement. rien ne change. rien n'a changé. rien ne changera. c'est juste pour compenser, comme ce bandage de fortune. c'est juste pour lui faire du bien. il l'a fait bien assez longtemps. professionnellement. jamais vraiment comme ca. jamais vraiment avec cette envie de faire plaisir, plutôt que de seulement survivre. rarement avec envie tout court. mais il ne l'écoute pas, son envie à lui. pas quand il hausse les épaules. inspire.

« not really, no. i mean - it's an offer, is all. you don't have to like, say yes. not if you don't want to. »

expire.
le sourire léger.
gamin.
la limite au bout du doigt,
ou peut-être qu'il l'a passée depuis longtemps.
depuis la première fois ou il a posé les yeux sur ses lèvres.
peut-être.
que tout est flou, autour de ce canapé.
alors il s'étire, vaguement.
mais rien ne revient.
juste le flou
et lui, au milieu
eddie
qui brille
empreint d'un halo clair
celui des quelques lumières de l'appartement
jaune
chaud
beau
il l'a toujours été, beau
mais il pourrait brûler, là, s'il le touchait trop vite.

« i really wouldn't mind, though. »

Eddie Russo Jr.
Eddie Russo Jr.
gif : god bless america, [robin] JbVrrQFi_o
pseudo + pronoms : les draps bleus — val (il/iel)
faceclaim + crédits : marco mengoni — avatar (c) ultraviolences — icon/signa (c) alcara — lyrics (c) tyler childers.

Messages : 199
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :

BODY TERROR SONG


age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
PRONOUNS : masculin — il/lui.

RELATIONS : [robin] friends that are boys, boys that are friends — [lynn] drink alcohol 'til you come home for christmas — [yael] welcome to the city of dust — [milo] america, don't you cry — [you?] underco.
STYLE RP : deuxième/troisième personne — interjections de première personne possibles — moyenne entre 500 et 1000 mots — corps en français, dialogues en anglais et en français.
WARNINGS : fusillade [survivant d'un school shooting] — syndrome de stress post-traumatique, dépression, dissociation — alcool, drogue, comportements à risques — perte d'un parent.
Eddie Russo Jr.
with the moon i run
 
 
god bless america

tw: brûlure à la main (mention), alcool (addiction tacite), symptômes de stress post-traumatique (explosions/feux d'artifices/homophobie), vie sexuelle (discussion).

may 5th, 2023,   outfit / soundtrack
w/ @robin fersen


tes mains sont moites, et le molleton décoloré-camouflage de ton short est trop court pour que tu puisses les essuyer comme il faut. alors elles te glissent juste sur les cuisses, tes cuisses nues, et sans t'en rendre compte, t'as remonté tes genoux vers le reste de ta carcasse. la position est facilement identifiable comme un recroquevillement, mais c'est pas parce que t'as particulièrement envie de te couper du monde — enfin, si, peut-être — mais plutôt parce qu'il y a quelque chose qui commence à déborder doucement dans le creux de ton ventre.

tes yeux se sont mis à chercher la cannette éventée, et t'as plus été sûr de si t'arrivais à te concentrer sur quoique ce soit dans ce foutu monde. dans cet appartement que tu connais par coeur, mais dont tu te manges toujours les angles et les poutres. et tu sais qu'il te regarde, parce que ça se sent, ce genre de choses, ça se sent sous la peau et dans le sommet de l'épine dorsale, juste à l'arrière de la nuque. faudrait pas lui dire, comment ton coeur s'est emballé. c'est la déroute, c'est la fuite en avant.

t'as toujours du mal à déglutir.

une personne sensée aurait sûrement compris, depuis quelques temps au moins et de manière assurée ici, que robin n'était pas un homme comme les autres. que robin disait des choses et en voulait d'autres. que robin, lové dans son lit, en train d'amasser sa bibliothèque sur les étagères d'un appartement n'étant pas à lui, pouvait peut-être être autre chose qu'un simple ami. une personne sensée aurait sûrement compris.

mais toi, tes sens te mentent depuis des années, et tu fonces dans les tornades et fuis les rayons de soleil. parfois, ça n'a pas de logique, t'arrives juste pas à interpréter les signaux, ou bien tu les prends de travers. souvent, c'est surtout, surtout, que t'as pas le temps d'y réfléchir à deux fois. la survie, c'est dans l'instant. y a pas de raison de croire qu'il faut continuer de survivre, au fond de son propre canapé, avec un ami en face, avec la nuit autour.

y a pas de raison pour les personnes sensées.


t'as ricané. ton coeur, vu son rythme de battements par minute, essaie sûrement de te dire que la mort est proche, qu'il faut fuir. mais toi tu fixes le bandage que robin a noué autour de ta main blessée, et peut-être que ton coeur se trompe parce qu'il a entendu trop d'explosions ce soir. peut-être qu'il se trompe parce qu'il a peur de tout.

le frisson t'a descendu la colonne vertébrale, t'as essayé de le contenir dans tes os.
et t'as rajouté, d'une voix un peu trop calme, sans le regarder :
"let's say you uh... help me out. is it the locker-room we're doing this but we're not looking at each other kind of helping out or more of the okay we were both horny on grindr but now it's 3am please leave my flat that was fun kind—"

c'est même pas clair dans ta tête, encore moins dans ta bouche, mais t'es trop occupé à te bouffer l'intérieur des joues pour expliciter le fond de ta pensée. tu devrais pas avoir peur. t'as trente-quatre ans, bientôt trente-cinq, tu te dis, alors tu devrais plus avoir peur de ces choses-là. à soudainement poser des questions sur les détails et la logistique pour ne pas avoir à le regarder dans les yeux.

ça fait longtemps qu'on t'a pas voulu.
t'as toujours peur que ta peau y reste.
Robin Fersen
Robin Fersen
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ZONE LIBRE :
call me but love
and I'll be new baptized


age : trente et un ans (bravo).
WORK : auteur (fantôme de l'underworld)
LOVE STATUS : loser, in denial, might have forgotten what it's all about, love and desire.
PRONOUNS : il/lui

STYLE RP : moche, sûrement
WARNINGS : hétérosexualité compulsive, clowning
Robin Fersen
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july 4th, 2023, after the fireworks


CONTENT WARNINGS: mention de brûlure, existential dread & discussion autour de la sexualité, mention de tds

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down. i heard gunshots in my sleep.
i was a keeper of breath,
of hay. i walked a field, collecting bones.
you can build a house out of bones.


« hey, babe, we don't have to » c'est un écho. c'est un écho que sa voix, là, parce qu'au fond, il n'est pas aveugle. paumé, sûrement, à côté de la plaque, tout autant, mais il le voit, qui se recroqueville, comme à se chercher une coquille, comme à le devenir. mais ce n'est pas ce qui l'empêche de poser des questions, eddie. des questions pour le perturber, un peu, comme s'il n'y avait que deux définitions possibles à ce qu'ils allaient faire, et qu'aucune, au fond, ne leur correspondait. sûrement qu'il le sait autant que lui, quand il le dit. peut-être. qui sait ? pas lui, certainement pas lui. le peu de certitudes qu'il a, c'est que ce qu'ils ont, eux, ne correspond pas à grand-chose qu'il ait connu. à quoi que ce soit qu'on imagine dans les livres, à la télévision. mais sa vie a souvent été ca, aussi. alors il faut surnager, jusqu'à trouver du sable. construire quelque chose de ses mains, sur l'île déserte. poser sa main dans son dos, la laisser remonter, jusqu'à sa nuque. un geste qui se veut rassurant, même si c'est à peine s'il frôle, au début. à peine. à peine. même si ce n'est pas grand-chose, au début. ne pas le faire trembler, sursauter. il en a pris l'habitude, robin, d'y aller par étapes, avec lui. lui qui pose ses mains, ses sourires partout. qui a trop souvent embrassé sa joue. la bise à la française, à l'heure américaine, mais eddie n'est pas un américain comme les autres, eddie, parfois, son corps devient coquille. « i mean - i don't really think either fits there, really ? i'm not gonna disappear because it's the middle of the night and i just showed up in the first place, no matter what. and i'm better at avoiding mirrors than i am not looking at you. » la voix n'est pas vraiment basse. mais posée, quand même. comme ce sourire léger, posé au bout de ses lèvres. trop honnête. parce que c'est vrai, au fond, qu'il ne saurait s'y reprendre. ne sait arrêter de l'admirer, sans expliquer le pourquoi. parce qu'il n'est plus un personnage de roman, à plat sur une page. parce qu'il est un ami, et que peut-être il ne devrait pas, souvent, le regarder avec tant d'insistance, même si chaque morceau de son corps a quelque chose de fascinant. peut-être. peut-être pas. peu importe, en soi. il en est là. avec ses vérités. il en est là. avec ses évidences.

et si eddie se renferme dans sa carcasse, il a presque envie d'y ajouter une couche. de se fondre contre lui. autour de lui. dans ses bras, contre son dos. et il s'y laisse aller, un peu, robin. à chercher la chaleur comme une mouche tourne autour d'une ampoule, un ourson d'un pot de miel. le temps de trouver les mots. les mots plus doux, les mots qui viennent sans qu'il n'aie le temps de se relire. « i think it's more... you're the best friend i have, and the idea of pleasing you pleases me. more like - i know i'll still be there in the early morning, because i like waking up next to you, and the coffee you make, and your music taste, and i know you're not gonna kick me out, i trust that, because you never have, and i trust you about as much as i like spending time with you. and i know that giving you an orgasm, a hand, or whatever you want to call it - it can't break that. what we've got, we can just make whatever we want of this friendship. it's not gonna disappear because i think you deserve to be taken care of, or because i'm intrigued to see the way you look when you come. » et c'est sa main dans son dos. son menton contre son épaule. les yeux qui se ferment, un instant. une inspiration. une lèvre qu'on mords. c'est peut-être trop. sûrement. « sorry, i didn't mean to stress you out, or make it awkward i just thought - you know... why not offer, if we were both into the idea ? but you don't have to be. really not. like with any other thing it's just that - an idea. » une idée. rien de très construit. rien de très logique. rien de très concret. une idée. une porte ouverte, et maintenant l'air entre, par la vitre éclatée. une idée. sur des fondations définies. sur des fondations claires. sur sa tendresse pour lui. sur sa confiance en lui. une idée, qui pousse encore.
Eddie Russo Jr.
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age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
PRONOUNS : masculin — il/lui.

RELATIONS : [robin] friends that are boys, boys that are friends — [lynn] drink alcohol 'til you come home for christmas — [yael] welcome to the city of dust — [milo] america, don't you cry — [you?] underco.
STYLE RP : deuxième/troisième personne — interjections de première personne possibles — moyenne entre 500 et 1000 mots — corps en français, dialogues en anglais et en français.
WARNINGS : fusillade [survivant d'un school shooting] — syndrome de stress post-traumatique, dépression, dissociation — alcool, drogue, comportements à risques — perte d'un parent.
Eddie Russo Jr.
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tw: brûlure à la main (mention), alcool (addiction), symptômes de stress post-traumatique (explosions/feux d'artifices/homophobie), vie sexuelle (discussion).

may 5th, 2023,   outfit / soundtrack
w/ @robin fersen


faut sourire avec les canines, sourire en se bouffant les joues jusqu'aux sangs. ça aura goût de rouille dans ta bouche, et ça au moins, ça sera familier. robin a posé sa main (trop belle, trop grande, trop douce) sur ta nuque, et t'as soupiré. c'est peut-être juste qu'il est tard, que c'est la nuit, que c'est la nuit et que c'est la fête nationale et qu'il y a eu trop d'éclats et que ça fait des mois que ça dure. que tu dis que tu ne vois rien parce que c'est vrai, tu veux pas, tu veux pas voir — robin contre ta carcasse, robin dont la forme complète ton ombre. tu regardes le bandage, moche, le bandage qui couvre une main qui tremble depuis des semaines, et tu fais que chercher la cannette éventée, avec le peu d'attention qui te reste. ça aussi, t'as pas envie de voir. que t'as foutu en l'air tes promesses bringuebalantes. et ta grande gueule est silencieuse, t'es juste là pour hocher la tête, pour faire la moue et siroter l'air comme si il était devenu trop épais. pour refuser d'entendre ce qu'il y a vraiment dans ses mots, à ton ami ; pour refuser de voir la vérité en face. machinalement, t'as ramené ta croix entre tes lèvres, t'as mangé un peu de divin parce que y en a plus sur terre, y en a jamais eu pour toi, et ton sourire a creusé un trou dans ta joue. une fossette, là au milieu de ta barbe, avec le coeur à la dérive parce que trop fatigué, parce que t'as eu peur toute la soirée, parce que tu dors plus depuis des semaines. coup d'oeil par-dessus ton épaule.

un ami.
bien sûr, un ami.
un ami avec une idée.

t'as évité ses yeux, et t'as juste regardé ses lèvres, comme t'as fait souvent, avant de te reprendre. parce que ça se fait pas. parce que ça se fait pas. "right, an idea—" avec ta voix qui déconne, quelque chose en travers de la gorge, sûrement ta fierté ou bien les souvenirs adolescents. et c'en est ridicule, de voir que c'est toi qui insistes, qui insistes pour dire que c'est rien, que ça veut rien dire, que c'est que de l'amitié. que t'es pas si heureux de pouvoir dormir contre lui quand vous êtes trop ivres pour aller plus loin.

"can i kiss you ?"

c'est qu'une idée, c'est pas toi qui l'a dit. c'est qu'une idée. c'est qu'une idée mais c'est un bon début, c'est qu'une idée, à fixer ses lèvres et essayer de dérouiller ton corps qui pourtant ne bouge pas vraiment, plié sur ce canapé seconde-main, avec l'air trop chaud de la nuit et le silence, enfin. tu l'as dit si peu fort, ça a dénoté avec toutes tes bravades d'avant, avec tes grands éclats de rire, avec ton air de rien, avec tes manières pour faire croire que t'es plus solide que ça. et tu écoutes pas, surtout pas, ce qui se passe à l'intérieur.

bien sûr que ça veut dire quelque chose, tous ses mots à lui.
mais toi, tu pourras toujours dire que c'est parce que c'est toi.

que c'est normal, que t'es né comme ça.
t'as toujours, dans la gorge, un désert ou un couteau.

et t'es même plus sûr d'avoir attendu la réponse.

le cou tordu vers lui, pour l'embrasser, ton nez contre son nez, et tes tripes à l'envers. ça fait trop longtemps que t'as pas embrassé qui que ce soit. c'est ton ami ; au pire, demain, on oubliera. ça sera juste une connerie à raconter. t'as embrassé ton pote, mais ça veut rien dire parce que lui, il est pas comme toi.

si seulement tu pouvais t'entendre penser, si tu pouvais un instant de plus penser à ce qu'il vient de te dire, avec ces lèvres là qui sont actuellement contre les tiennes, avec ces lèvres-là que t'as fixé quelques fois en train de siroter son thé ou son milkshake.

y a plus de feux d'artifices.
la fête est finie.

c'est qu'un ami.

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