THAT THE NIGHT COME
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Robin Fersen
Robin Fersen
gif : in you / from you (eddie) 6dc368305f9bc984356f2a848c209ca0ee8d1334
pseudo + pronoms : lottie (they/them)
faceclaim + crédits : regé jean page, some idiot with a uniform kink

Messages : 235
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :
call me but love
and I'll be new baptized


age : trente et un ans (bravo).
WORK : auteur (fantôme de l'underworld)
LOVE STATUS : loser, in denial, might have forgotten what it's all about, love and desire.
PRONOUNS : il/lui

STYLE RP : moche, sûrement
WARNINGS : hétérosexualité compulsive, clowning
Robin Fersen
with the moon i run
 
 
in you / from you

@eddie russo jr.
june 26th, 2023, a heavy afternoon


CONTENT WARNINGS: so far, nothing (knowing them, more to come)

in you the wars and the flights accumulated.

from you the wings of the song birds rose.


six mois.
plus, peut-être.
des commandes, la voix lourde. quelques sourires. des papiers oubliés. des notes, des mots.

des bouts d'esprit.
des bouts de lui.

un mois.
son nom, pas sur sa chemise, dit vraiment. son nom, dans sa voix éraillée. dans sa voix pas vraiment abimée.
sa voix.
son nom, et plus à dire, et les sourires, et l'habitude. son nom, et son numéro, et les plaisanteries, et les jeux stupides
( sur un écran allumé trop tard )
et les mots bêtes
( alors qu'il aurait dû prêter attention au bar )
son nom, et le temps qui s'évapore, quand le regard se perds sur son corps. quand l'esprit se perds dans les abymes des choses qu'on devine.

un mois.
un mois.
et la fumée, et le monde qui tourne trop vite, et lui.
et lui.
eddie.
indispensable, à présent.
eddie.
deux syllabes, cinq lettres, qui rythment ses journées. qui rythment ses mots, ses journaux, ses poèmes.
il ne saurait l'expliquer.
ne cherche pas à l'expliquer.
ce n'est pas un personnage, qui hante ses pensées. qui l'habite, comme si c'était un autre qui avait écrit tout ca pour lui.
sur lui.

deux syllabes.
eddie, qui a pris en substance.
cinq lettres.
devenues plus qu'un corps agréable, qu'une silhouette dans la fumée. eddie, ses sweats aux cordons triturés. eddie, sa bouche, ses dents, son pendentif entre. eddie, sa bouche, sa bouche qu'il voit en rêve, sans savoir l'expliquer. eddie, ses mains, sa gorge, sa nuque, ses chevilles, cette cicatrice au coin de sa lèvre, les plis autour de ses yeux, son air éteint parfois, et le temps qui semble juste aller, quand il est avec lui. comme si les choses étaient simples. un peu comme ici. un peu comme dans cette pièce rangée à la hâte, ou les choses semblent simplement, étrangement à leur place. ou il a eu le sentiment, très vite, d'avoir trouvé la sienne. et sûrement qu'il n'en a pas souvent eu, des gens comme ca, des instants, des lieux, ou il a pu simplement se sentir bien, se sentir lui. peut-être que c'est à force de n'avoir nulle part, qu'il a arrêté d'en faire des questions. arrêté d'y penser. à définir le réel, quand il peut à la place y inventer de nouveaux mondes. mais avec lui, il n'invente rien. aménage, juste. parce qu'en un mois, il en a pris plus, de la place. dans sa cervelle, dans ses rêves, et dans son temps. tantôt chevalier épique, tantôt serveur désabusé, tantôt simplement ce qu'il est, à présent, simplement. un ami. vraiment. quelqu'un sur qui compter. quelqu'un avec qui il se trouve à passer le plus clair de son temps. peut-être un peu trop. peut-être pas assez. de toute manière, le temps importe peu, s'il y est heureux. s'il trouve une raison d'y sourire. et avec lui, même dans la mélancolie, il y en a toujours. une amitié sincère. un sens trouvé, pas à la vie, pas à la mort, pas à grand-chose, mais simplement au présent, à ce qu'il trouve dans ses yeux, quand les regards se croisent, si brièvement. aux habitudes prises, dans l'instabilité du monde.

et ils n'ont pas prévu grand-chose. c'est juste qu'il ne travaille pas aujourd'hui, eddie. c'est juste qu'ils répètent en bas, qu'il ne devrait y avoir personne, ou du moins pas grand monde, dans l'appartement. un déjeuner, quelques bouquins. des mots, ou pas. de la musique, sûrement. et comme toujours, l'envie qu'il ne reparte pas, alors qu'il n'est même pas encore arrivé. c'est qu'il n'y peut rien, à cette tendresse certaine qu'il a pour cet homme là, qu'il découvre comme on découvre sa paume, posée contre un miroir. un ami, une âme si familière. et si son nez se fronce ( parce qu'il règne toujours dans l'appartement cette odeur étrange ), l'expression parait dissonante. parce qu'il sourit, quand on frappe à la porte. parce qu'il se surprends à vérifier sa gueule dans le miroir, avant d'ouvrir. sans raison. juste comme ca. lui qui n'y prête plus guère attention, depuis qu'il est là. mais il ouvre, ce domaine partagé, pour mieux le laisser entrer. « hey ! » sur la table, on devine une boîte oubliée ( hayes, son poke, définitivement terminé ). vite débarassée, en un geste idiot. et puis le reste d'un sac qui mériterait d'être réchauffé, tant il s'y est pris trop tôt pour aller le chercher. « sorry, i promised a real lunch but - uh, one of my roommates decided to cook her shoes for gd knows what reason. » pas la chose la plus surprenante qui soit advenue dans cet appartement. il en hausse les épaules, seulement. déplace un livre, posé ouvert, éventré, au dos du canapé, sur une pile, pour le refermer. ce qu'il lisait, juste avant toute cette histoire. mais les mots seront pour plus tard, quand il se sera débarrassé de son air perplexe, un peu trop éternel. pour le moment, s'il croise son regard, c'est assez pour qu'il se retrouve autrement illuminé. c'est assez pour sourire en grand, et se pencher plus près, à peine, et attraper sa main. une proximité physique comme nécessaire. comme logique, même si elle ne dure qu'un instant. « wanna make it a tv dinner - well - lunch - and just chill in front of really stupid reality tv ? » ils pourront bien faire des trucs intelligents plus tard. ils ont tout l'après-midi pour ca. en attendant, il y a de quoi s'enfumer l'esprit, et s'étaler dans ce canapé qui lui sert de lit. dans cette pièce ou sont éparpillés trop de morceaux de sa vie. trop de bouquins, de carnets, sous la table basse, probablement la seule chose vraiment rangée, plutôt que sortie du passage. ca, et l'étagère ou sont alignées bien trop nettement un nombre surprenant de jouets sortis tout droits de boîtes de céréales.
Eddie Russo Jr.
Eddie Russo Jr.
gif : in you / from you (eddie) JbVrrQFi_o
pseudo + pronoms : les draps bleus — val (il/iel)
faceclaim + crédits : marco mengoni — avatar (c) ultraviolences — icon/signa (c) alcara — lyrics (c) tyler childers.

Messages : 199
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :

BODY TERROR SONG


age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
PRONOUNS : masculin — il/lui.

RELATIONS : [robin] friends that are boys, boys that are friends — [lynn] drink alcohol 'til you come home for christmas — [yael] welcome to the city of dust — [milo] america, don't you cry — [you?] underco.
STYLE RP : deuxième/troisième personne — interjections de première personne possibles — moyenne entre 500 et 1000 mots — corps en français, dialogues en anglais et en français.
WARNINGS : fusillade [survivant d'un school shooting] — syndrome de stress post-traumatique, dépression, dissociation — alcool, drogue, comportements à risques — perte d'un parent.
Eddie Russo Jr.
with the moon i run
 
 
in you / from you
tw: mention de symptômes de PTSD, alcool

june 26th, 2023,   outfit

w/ @robin fersen


c'est l'ivresse de l'enfance qui te fait trembler les jambes.
c'est ça —

après la méfiance les faux-airs les coups bas les mains évitées les silences après tout après tout ça après les nuits presque blanches et l'odeur du tabac, après la sueur collée au front et les yeux collés au vide, tu es ivre d'une jeunesse qu'on t'a volé.

c'est pour ne pas parler de comment tu as glissé doucement, et comment chaque visite d'un appartement à l'autre, chaque fin de journée, chaque message contenant wanna do something? ont fini avec une bière à la main et un sourire aux lèvres. tu gères. c'est le coût de l'amitié. ça n'a rien à voir avec tes problèmes — et y a eu des soirées passées à rire à gorge déployée, avec entre les lignes des indices comme des miettes de pain. tu picores. rien de plus. rien de moins.

c'est l'ivresse de l'enfance qui te fait trembler les jambes.
tu es le seul à le savoir, parce que ça ne se voit pas, ça ne se voit jamais.

tu as freiné de toutes tes forces et ton vélo a couiné sur la chaussée en arrivant aux pieds de l'underworld. il est tôt, et tu pestes doucement contre ton cadenas en attachant ta bécane, pas comme si quelqu'un allait vraiment vouloir te piquer un vieux vélo un peu rouillé et récupéré dans le garage de ta mère il y a quelques années. il faudrait que tu l'appelles, d'ailleurs, il faudrait que tu ailles la voir, mais t'as pas vraiment eu le temps, le temps il est resté derrière toi et il a servi à envoyer des messages avec juste écrit wanna do something? dedans. t'as aucune chance avec lui, de toute manière. un peu folle dans son genre, mais de cette espèce particulière des hommes trop tactiles et qui vous brisent les rêves. t'as mis la moindre idée de côté assez rapidement.

t'aimes juste bien sa présence.
t'aimes juste bien le regarder quand lui ne le fait pas.

y a pas de mal à rêver.
t'en feras rien.

tu le sais, ça.

mais t'a sonné, t'es passé par la porte un peu cachée, t'as grimpé les escaliers par enjambées de deux, rangers mordant le béton avec avidité, et "hello there !" la porte ouverte, et t'as ouvert les bras pour le serrer brièvement. accolade. "sorry, i—" vos excuses sont sorties en même temps, alors que toi tu fouilles dans ton sac en toile qui te pend à l'épaule. tu ris. "oh boy no, no it's alright— wait, what ?" au milieu de l'entrée, avec deux cannettes dans une main. et l'autre attrapée brièvement. tu te défiles, pour elle, tes doigts qui glissent un instant. les longues embrassades sont de ton cru, mais la vulnérabilité de la pulpe de tes doigts, c'est autre chose. ton regard balaie le salon de l'appartement partagé, ce domaine d'artistes et d'outcasts. et retombe sur robin. tu fais la moue, approbatrice. "nice shirt." une des cannettes a fini poussée contre, contre son coeur, et tu as abandonné ton tote au pied du canapé. tu relèves le nez vers lui, toujours relever, toujours l'étincelle. "if you're telling me real housewives of beverly hills, i am so down for it, boy—"

et tu t'écrases sur le canapé, un dernier livre ayant échappé aux mains de robin, ou alors non, c'est un carnet qui te rentre dans le dos et que tu rattrapes. tu le regardes un instant, sa couverture brune, avant de le poser sur la table basse. "i have to tell you, babe, you have to warn me if the plan is to build out a whole library in my crib." un air mutin.

le son d'une cannette qu'on ouvre.
il n'est que midi.
Robin Fersen
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sa voix. ses mots. l'étreinte, si brève. et les yeux qui descendent, quand il passe la porte. il n'arrive pas à s'en empêcher, robin. c'est l'été qui arrive, c'est la chaleur du désert, et ses chevilles, et ses mollets, le galbe de ses jambes, chaque poil, une vue qui lui donnerait la chair de poule. parce qu'il l'a rêvé chevalier errant, son joli visage qui semble en avoir trop vu, trop évité. mais c'est bien autre, que ses shorts même pas vraiment courts. et c'est comme si à chaque nouvelle scène, à chaque nouveau moment, son cerveau prenait en note un autre détail, obsessivement, sans qu'il ne sache s'en détacher. il y a eu ses lèvres, il y a eu ses bras, maintenant, il faut croire que son esprit se fixe sur l'arrière de ses mollets. rien de mal à admirer un corps. à admirer quelque chose de beau. à s'y fixer, un peu.

mais quand même, il faut se reprendre. et il peut bien faire les deux. parler, l'inviter dans son bout d'univers ou tant de gens passent, ou il n'a pas vraiment la moindre intimité, tant il n'a pour lui vraiment qu'un bout de canapé. et garder en tête ces lignes là. ces couleurs. une photographie qu'il ne pourra recopier qu'en la mettant en mots. ou en en rêvant, plus tard. ailleurs. parce qu'il y a la chaleur de sa main qui s'évapore, et le froid de cette canette. ce compliment qui plisse mieux son sourire, et lui qui rentre, vraiment. « oh that ? it's just - well, it's a shirt. » les épaules qui se haussent, et l'air bête, sûrement. pas qu'il ne soit pas habitué aux compliments, en soi. juste qu'ici, il se fait discret, surtout. et que s'il l'aime bien, ce t-shirt abimé, récupéré, il n'a rien de bien spécial. mais c'est assez pour le faire sourire, ce compliment là. comme sa présence l'était déjà. comme cette cannette refroidie, qu'il garde là, jusqu'à ce que sa température vienne laisser une trace sur le coton, de l'eau qui coule, qui traverse le tissu, jusqu'à le faire frissonner. jusqu'à le mettre en marche de nouveau, la reposer, sur la table basse, du bout d'une main moite qui vient vite se loger dans ses cheveux. courts, toujours. par habitude, pas vraiment par choix. comme trop de choses. comme il fait les choses. sauf ici, sauf avec lui, sauf à se laisser porter. les habitudes ont bon dos, peut-être, mais c'est plus simple de se laisser aller à autre chose qu'une routine, quand ils sont deux. comme s'ils avaient trouvé la leur, de message en moment volé, jusqu'au creux de ces nuits qui semblent durer des années.

mais il fait jour, là, et la lumière passe au travers des rideaux, même si certains sont encore fermés. même si le domaine n'est pas totalement rangé, juste un peu moins chaotique que d'habitude. presque moins chaotique. il en a fait des efforts, mais il en reste partout, des marques des habitants, autant que des siennes. des accumulations et des oublis. mais peu importe, c'est juste que c'est vivant. et en s'installant contre lui, il ne les voit plus, ses jambes, mais l'image reste surimposée, surimprimée, le temps de poser une main sur sa cuisse. brève, alors qu'il se penche en avant. récupérer cette canette pourtant déposée à l'instant pour l'ouvrir aussi. une histoire de distraction. et une histoire de son carnet, du dernier, posé là. la date de début écrite nettement, comme attendant celle d'une fin. pour le moment, il ne reste qu'un tiret, et de l'espace. celui d'attendre. celui de vivre, un peu. celui de faire clinquer la ferraille, avant de mieux s'appuyer contre le dossier. de soupirer, après quelques gorgées, toujours cet air radieux sur le visage. celui qui fait sens, au fond, quand on est pas seul. « real housewives then. as long as it's not love is blind, i'm in for anything. » dernière obsession en date des soirées reality tv, les épisodes qui tournent en boucle, trois saisons bouffées d'un coup, il faut croire qu'il a atteint le point de rupture. mais ce n'est pas assez pour ne pas en rire, en étendant son bras à l'arrière du canapé. c'est qu'il sème les livres derrière lui, il ne peut pas le nier. une habitude, là aussi. peut-être de quoi laisser sa trace sur le monde, ou juste l'histoire pratique d'avoir toujours quelques part des mots dans lesquels se réfugier. « y'know, it's just in case they ever kick me out of here without warning, this way i'll know part of my library is at yours. » comme s'il était en position de s'installer. comme si c'était plus important que ses quelques fringues, que ses maigres possessions. la plaisanterie tiendrait presque du vrai. semer, c'est s'ancrer. et il n'y peut plus grand-chose, s'il y passe trop de temps, à l'autre appartement de walden ridge drive.

il s'étalerait presque mieux, mais il reste sur la table ce sac en papier, pas tout à fait oublié. de quoi se redresser, et froncer le nez. heureusement, genya a pris le temps de le nettoyer, ce foutu micro-ondes, même s'il doit encore sentir un peu étrange. un peu le cuir - ou au fond, peu importe. « i should probably warm that up. if you're hungry, at least. » quand même mieux que de manger froid. mais ca voudrait dire se lever vraiment. quitter le canapé, quitter sa canette, quitter la gorgée de plus, quitter la télécommande qui attends sagement aussi, sur la table basse. quitter ses côtes, quitter sa chaleur, son bras tout contre lui. c'est presque un dilemme, tant sa présence est devenue rassurante. tant le sentir tout près est devenu naturel. mais il se relève quand même. non sans un soupir. non sans prendre le temps de déposer un baiser sur son épaule, au travers du tissu de son t-shirt. juste histoire de se frayer un chemin jusqu'au micro-ondes « feel free to read them, by the way. the books i leave at your place, i mean. » lui, il s'arrangera toujours pour retrouver ses pages, ses passages préférés. sans jamais corner les pages. le moins qu'il peut faire, après tout, c'est bien partager.
Eddie Russo Jr.
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age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
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w/ @robin fersen


tu fais l'innocent, comme si tu ne savais pas
un jour, tu le verras s'effriter entre tes doigts.

comme tous les autres.

un jour, ton sourire ne sera plus sincère, un soir, il y aura trop de canines ; tu diras des mots que tu ne veux pas croire comme étant les tiens, parce que tu aimerais que ta mère ait raison quand elle dit que tu es quelqu'un de bien. un jour, tu prendras tout ce qu'il a à te donner et tu ne laisseras rien. tu partiras avec son coeur dans les mains et tu iras te repaître dans le désert, parce qu'il y a un gros trou là où devrait être le tien, parce que tu as essayé de remplir les nuits métropolitaines avec de l'amour et de la coke, de l'alcool et des mensonges.

ça t'arrive d'y penser, quand tu lui réponds et qu'il est tard. quand tu renvoies un message à trois heures du matin, et que la nuit semble ne pas vouloir passer. elle a pris le temps et s'est arrêtée dans son appartement car elle s'y sent confortable, comme chez elle, c'est chez elle oui et la nuit a rempli le creux dans ton ventre et c'est peut-être pour ça qu'elle ne veut plus partir.

pourtant, tes fossettes creusées sont celles qui ont peur sans que tu le vois.
il a posé sa main sur ta cuisse.

tu as ouvert ta cannette de bière en rigolant.
"i do not understand why you hate love is blind that much."

un de tes passe-temps favoris consiste à regarder des hétéros se déchirer de manière faussement réelle. ça vide la tête, tu te dis que t'as un passe-droit pour tout juger à tout va.

sa main sur ta cuisse.
elle est partie. tu as repris une respiration.

et en lampant à même la cannette l'or amer, tu t'enfonces dans le canapé. il y a son bras au-dessus de ton crâne, et ton corps qui coule dans les coussins qui ont bien vécu. lever les yeux, pour faire le tour du propriétaire, alors que tes doigts jouent avec la languette métallique. tes doigts aux ongles trop courts, et aux brûlures légères. tu ne les regardes plus depuis longtemps. tes doigts avec de la corne au bout. tu ne l'as pas vraiment perdue.

l'appartement est à moitié dans la pénombre, mais il n'est pas dur de deviner les limites du royaume de robin. quelques étagères, un canapé. comme un îlot perdu au milieu des océans. il vit sur un radeau de sauvetage, et tu souris en arquant un sourcil. "oh yeah sure, the very important stuff. wanna make a survival bag to leave in the closet too ?"

tu ne sais pas siroter.
tu es avide.
tu n'as jamais su t'économiser.

les gorgées sont automatiques et on n'a même pas lancé le générique.

"stupid survival kits."
tu déglutis.

et relèves le nez, lève les épaules, laisse un "i can do it if you want—" glisser entre tes lèvres mais il est déjà trop tard. et il a embrassé ton épaule. tu as fui, par instinct. juste un peu. avec le sourire. un jour, tu prendras tout ce qu'il a de beau, ses mains (ses mains), sa sincérité maladive, ses mots intelligents, et tu les ingurgiteras car tu es une chimère. tu as la  nuit en toi, de la neige et de la poudre à canon. tu as la colère d'un enfant de dix-sept ans qui te lance dans des cicatrices devenues blanches. machinalement, tu as reposé ta cannette à moitié vide sur la table basse. et laissé tes doigts traîner, penché en avant, pour te débattre avec les lacets de tes rangers. tu ricanes, en l'entendant.

"do you really think i can focus long enough to finish one of these ? have you seen me ?"

le noeud a cédé.

tu l'as à peine regardé revenir, plus concentré à finir de délacer ton armure.
"i don't know how you do it. i don't know how i did it too during highschool and conservatory, like fuck—" tu as tourné la tête vers lui, pour trouver ses yeux, ou son sourire. "thanks, for the food, by the way."

et tu t'es débarrassé de tes chaussures pour croiser tes jambes sur le canapé.
ton genou repose contre sa cuisse, à peine, juste à peine.

"but also, i can't focus on anything these days. can't really sleep that much either. i don't know how you do it here, with all the coming and going and—" un vague geste.

tu as rattrapé ta cannette.
grande gorgée.

la nuit est aride.
Robin Fersen
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from you the wings of the song birds rose.


« it's not that i hate love is blind - » la voix amuse. résonne contre les carreaux de la cuisine. c'est qu'il faut bien qu'il s'explique, que c'est plus simple en regardant le micro-ondes tourner, qu'en regardant les gens dans les yeux. le micro-ondes et son odeur de vinaigre qui disparaitra bien, sûrement, sous quelques jours. qui à au moins le mérite de ne pas être aussi envahissante que l'odeur de cuir brûlé qui prenait toute la pièce, un peu plus tôt. et il sait que s'il bouge, s'il part faire autre chose, même si ca sonne, il va l'oublier dans ce fichu micro-ondes, leur repas. peut-être pas, vu qu'eddie est là. peut-être pas, avec eddie pour lui rappeler. mais il compense, comme d'habitude. à regarder la vite, à faire preuve d'une patience bien difficile. à lui parler, sans rien aller chercher d'autres. à lui parler, pendant que les frites reprennent des couleurs, que le burger gonfle un peu. quelques secondes, le silence, et il en oublierait presque de finir sa phrase. le temps de se retourner, de le voir de nouveau. de se reprendre un peu. sûrement pas pour longtemps « one of my roommates is just obsessed with it, we've binged like, three seasons in a week. i'll do anything, even love island just - not that again. » du moins, pas tant qu'il ne l'aura pas oublié. dans quelques semaines, sûrement. là, il pourra le revoir à loisir. et l'oublier de plus belle. pas assez important pour être immortalisé dans ses carnets.

pas important comme ses écrits, bien la seule chose qu'il a emporté en intégralité, en direct d'une toute autre vie. de celle ou il n'est devenu que ca, qu'une plume, qu'un stylo sur les feuilles, que les pattes de mouches, qu'un regard posé sur le monde, en oubliant le reste derrière, en oubliant le corps derrière, en oubliant le coeur derrière. parce que c'est plus simple, de juste regarder, et de ne pas avoir d'autres besoins. l'opposé de la téléréalité, qui vends toujours mieux une suite. lui, il les imagine, les suites, les vies, les moments, à partir de morceaux trouvés, volés. il les écrits. son seul talent, et peut-être toute sa vie. sauf avec eddie. avec eddie, avec qui il vit des moments sans importances, des moments sur lesquels on écrit pas vraiment. sauf lui, qui écrit sur tout. avec eddie, avec qui il vit, simplement. les moments bêtes et les moments jolis. il y en a eu quelques uns, aussi, avec ses colocataires, avec ces artistes fascinants. mais il y a toujours une part de rêve, avec eux. d'imaginaire. ils sont personnages, autant qu'ils sont amis, autant qu'ils font communauté, comme si celle-ci n'était qu'un mirage ou il ne serait jamais certain d'avoir totalement sa place. peut-être qu'un jour, la tempête se calmera, peut-être qu'un jour, il trouvera le rivage. en attendant, il a quelqu'un pour lui tenir compagnie, sur ce radeau de fortune d'où il observe les vagues qui le secouent. d'où il regarde le monde passer. un compagnon de qui il ne sait plus détacher le regard. un ami, un rocher, sur lequel on s'appuie, sur lequel on s'échoue. sur lequel on survit.

« who needs a survival bag when you've got a survival suitcase ? » parce qu'elle est encore là, sa valise. éternellement ouverte, au pied d'une étagère dont il a les carrés du bas. des piles de t-shirts clairs, dont elle dégueule. la veste de costard trop bien taillée qui dépasse du zip, qu'il désigne d'un coup de menton, l'air de rien, le sourire aux lèvres. comme si ce n'était pas la preuve qu'il s'en allait, qu'il courait depuis bien trop longtemps, déjà. qu'il se refait comme il peut, de pile de livre en pile de livre. il n'y a pas si longtemps, il y a un peu plus d'un an, toute sa vie a dû rentrer dedans. maintenant, il s'installe juste sur le canapé, les mets plutôt gras, pas très équilibrés vite reposés sur la table basse. qu'il se serve quand il voudra. et les yeux se perdent. sur ses chaussures oubliées. sur ses chaussettes abimées. c'est à elle qu'il parle, plus qu'au visage. eddie s'y est sûrement fait, maintenant, à son regard dans le vague. ne lui en a jamais vraiment rien dit. c'est mieux ainsi. « it's not even survival stuff, i guess, just the shit i need if i ever have to run. » la survie est ailleurs. elle est dans les mots, surtout. dans les mots, partout. c'est aux croches et aux décrochés qu'ils s'accrochent, aux f symétriques et aux queues des point virgules, comme autant de bouées de sauvetage. elle est là, sa survie. dans les bouquins qu'il sème, et dans les poèmes aussi.

et il relève les yeux. de quoi croiser son regard, juste un instant. de quoi lui sourire, aussi. en voyant ses chevilles. en voyant ses chaussettes. et ce genou, sur lequel il ne peut que poser sa main. le temps de retourner ses mots dans sa tête. parce qu'avec lui c'est simple, c'est de quoi respirer, de ne pas à avoir à répondre immédiatement. de se laisser le temps de dire quelque chose d'un temps soi peu intelligent. de laisser le monde aller à son rythme, pour une fois, plutôt que de le suivre, comme un détective privé dans un vieux film, avec son carnet de notes et son appareil photo, qui essaie d'arrêter le temps pour en faire des indices. « i just do. i mean, at some point, you get used to it, i guess. or you're so exhausted you pass out. sometimes during the day when it's too much i hang in someone's empty room, i've slept in every bed in this place. » mais tous les lits deviennent flous, et si n'importe quel autre jour il aurait pu comparer les matelas, les draps, l'espace d'une seconde, il est dans le désert, il est assoiffé, et ce n'est pas la faute de la canette de bière oubliée sur la table. c'est la pomme d'adam d'eddie, qui roule dans son cou. et c'est lui qui déglutit, comme un echo. il est joli, ce mouvement.
( il imagine y poser ses lèvres )
et elles bougent de nouveau, ses lèvres. sans qu'il y pense vraiment. « have you tried poetry ? if you love music, it's easier, i think, and - you can read it aloud, i know it sounds dumb, but it's often as much about the sound of words as it is about their meaning. or nowadays, i can be more experimental, about the way they're set on the page and - it's easier to focus on, i mean - there's more information in less words. » et il y a tant à dire sur la littérature. sur les formes et les effets. peut-être pour ca qu'il ne se fie pas à un seul genre, qu'il ne se contient à rien. peut-être parce qu'il n'a pas encore vraiment de contrat, qu'il n'est pas vraiment publié. peut-être pour ca qu'il ne perds pas cette passion-là comme toutes les autres qu'il a pu adopter dans sa vie. petites, qui n'étaient finalement que des passades, que des moments évaporés. les mots, ils sont larges, et des fixations, il en a des plus petites, en dedans. comme eddie, si grand. comme eddie, ses mots, sa voix, et chaque partie de son corps qui vient s'additioner pour mieux hanter ses journées. et ses mots, aussi. eddie à qui il sourit, en reprenant sa canette à lui. en se penchant, et il y a, coincé entre deux livres, une évidence. il est abimé, son exemplaire. mais c'est un de ceux qui a fait le voyage avec lui. un trésor, juste pour lui, que ce poche abimé, qu'il exhume du milieu d'une pile, d'un monceau de pages. pas bien épais. « or pick stuff where you can take a break at any time, where the story isn't linear or ideas develop independently, or are not as interwoven as in a novel. or stuff that's challenging enough that you can't quite put it down. » et ce n'est pas un roman, pas vraiment de la fiction. pas de la poésie non plus, au fond, que ce manifeste qu'il lui tends. « i love that one. held onto it for years. » walden, or life in the woods, qu'on peut lire sur la couverture abimée. quoi d'autre.
Eddie Russo Jr.
Eddie Russo Jr.
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pseudo + pronoms : les draps bleus — val (il/iel)
faceclaim + crédits : marco mengoni — avatar (c) ultraviolences — icon/signa (c) alcara — lyrics (c) tyler childers.

Messages : 199
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :

BODY TERROR SONG


age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
PRONOUNS : masculin — il/lui.

RELATIONS : [robin] friends that are boys, boys that are friends — [lynn] drink alcohol 'til you come home for christmas — [yael] welcome to the city of dust — [milo] america, don't you cry — [you?] underco.
STYLE RP : deuxième/troisième personne — interjections de première personne possibles — moyenne entre 500 et 1000 mots — corps en français, dialogues en anglais et en français.
WARNINGS : fusillade [survivant d'un school shooting] — syndrome de stress post-traumatique, dépression, dissociation — alcool, drogue, comportements à risques — perte d'un parent.
Eddie Russo Jr.
with the moon i run
 
 
in you / from you
tw: mention de symptômes de PTSD, alcool

june 26th, 2023,   outfit
w/ @robin fersen


parfois, souvent, tout le temps, tout le temps tu ne comprends pas pourquoi l'alarme s'allume dans ton système nerveux à chaque contact, pourquoi ton premier réflexe est de faire le mort, pourquoi quand il pose sa main sur ton genou, c'est comme une décharge électrique qui te court le long de la colonne vertébrale. toi, tu te dis que t'as jamais eu de problèmes avec ça, le contact — que conduire ton corps comme une automobile à contre-sens sur l'autoroute pour aller l'écraser contre celui des autres, ça montre bien qu'il n'y a pas de problème. tu préfères rire quand tu parles du fait que t'as oublié la moitié de ta jeunesse. c'est la faute à josh mais les autres n'ont rien fait de mal, les garçons qui n'ont plus de nom n'ont jamais fait de mal. tu voulais tout.

tu t'es figé et tu ne sais pas si ça s'est vu. tu hoches juste la tête, parce que tu comprends, même si les mots sont une bouillie. tu comprends parce que c'est le revers de la médaille, et toi il faut te voir, désormais incapable de dormir sans ta fumée et quelque chose contre lequel te réfugier. le traversin est devenu ton meilleur ami, parce que t'as arrêté les lits étrangers. tu le pousses juste un peu de l'épaule, contre son épaule, parce que tu souris et que ça étire la trace de ta bêtise enfantine au coin de tes lèvres, et ça creuse des sillons à ceux de tes yeux. alcool, métal, mensonge. la trinité du repas de midi. "no, i told you, i haven't read in ages it's kind of depressing—" ni poésie ni essai, seulement des trucs en pixels bleus qui passent sous tes yeux fatigués. t'as plus la patience pour ouvrir des pages. tu l'as jamais eue. mais tu le suis du regard, ce marin échoué qui navigue au milieu de ses ouvrages et de son naufrage comme un poisson dans l'eau. tu le suis et tu suis du regard ses longs doigts qui agrippent une fine couverture, un peu abîmée par la vie qu'elle a menée.

sous tes yeux, bras tendu, le nom de henry david thoreau. tu as reposé ta cannette — trois quart vide — et pris l'objet entre tes doigts comme un artéfact religieux. y a des traces de la vie qui se lisent comme du braille, y a du papier qui a jauni par amour.

vivre est chose si précieuse : je ne souhaitais pas vivre ce qui n’était pas de la vie. et je ne souhaitais pas non plus m’exercer à la résignation, sauf en cas d’absolue nécessité. je voulais vivre intensément, et aspirer toute la moelle de la vie.

la quatrième de couverture te regarde. tu relèves tes grands yeux bruns vers robin. "well, uh— thank you." y a de l'innocence et de la gêne, presque enfantines, à ne pas savoir quoi faire de la relique. tes doigts glissent entre quelques pages, odeur de papier, et tu finis par reposer l'ouvrage sur la table basse. "i think i've read a few french books back in the day. i mean, not in french— but like, the little prince is french, right ?" sans parler des larmes que ton corps a versé quand tu es retombé dessus à l'âge adulte. tu lapes un peu plus de houblon. tu le suis du coin de l'oeil. il s'est peut-être écrasé dans le désert, lui aussi, quand on y pense. et te renfonces dans le canapé clic-clac.

la languette de la cannette finit par te céder entre les doigts.

"i have to make you listen to gustavo santaolla's guitar work. mostly did film stuff over the last decades but, goddamn—"

le morceau de métal tourne entre tes doigts sans que tu n'y fasses attention.
tu finis ta cannette en balançant la tête en arrière.

et la laisse glisser, ta tête, un peu, pour échouer contre son épaule revenue à tes côtés.
tu fixes l'écran vide de la télévision. ta tempe contre la tête de son humérus.
Robin Fersen
Robin Fersen
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pseudo + pronoms : lottie (they/them)
faceclaim + crédits : regé jean page, some idiot with a uniform kink

Messages : 235
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :
call me but love
and I'll be new baptized


age : trente et un ans (bravo).
WORK : auteur (fantôme de l'underworld)
LOVE STATUS : loser, in denial, might have forgotten what it's all about, love and desire.
PRONOUNS : il/lui

STYLE RP : moche, sûrement
WARNINGS : hétérosexualité compulsive, clowning
Robin Fersen
with the moon i run
 
 
in you / from you

@eddie russo jr.
june 26th, 2023, a heavy afternoon


CONTENT WARNINGS: alcool

in you the wars and the flights accumulated.

from you the wings of the song birds rose.


il y a trois gorgées, avant de croiser ses yeux. pas de quoi vraiment rafraichir, rassasier. juste assez pour les compter, et pour que le chiffre fasse sens. compter jusqu'à deux c'est stupide, compter pour un ca n'a aucun sens. trois c'est acceptable, trois c'est assez pour cacher ce regard en ballade, l'oeil sur la gorge, et les fantaisies qui brûlent le reste de son esprit. un feu de forêt. si tant est qu'il reste des feuilles, si tant est qu'il reste en lui quelque chose à brûler. un temps ce n'était qu'un désert, son esprit. un désert peuplé de mots. mais avec le temps, il faut croire que des choses ont su y refleurir. en un an ici, la liberté gagnée, sans se soucier de rien, même de survivre, il faut croire qu'il s'est laissé la place d'être, un peu. pas grand-chose de plus qu'un naufragé, mais une carcasse sur laquelle peut repousser quelques vignes, déjà. une ruine au sourire plus si vide, à laquelle on peut bien s'attacher. qui peut bien se permettre des amitiés aussi tendres que celle-ci. et il n'y a que celle-ci, à l'instant présent, pour le faire vibrer autant.

et il lui arrache un sourire, l'air circonspect d'eddie, devant ce bouquin qu'il lui offre comme une relique. qu'il repose comme s'il était fragile. un merci qui ne veut pas dire grand-chose, et un air naïf, presque, au fond de son regard. c'est étrange, parfois, ce contraste, entre eddie, eddie dans son corps trop grand, qui ne sait pas vraiment prendre de place, eddie soleil, eddie sourire, eddie si à l'aise, derrière son bar, et puis eddie dans des moments comme ca, les yeux fumeux, les écrans de fumée, l'odeur d'herbe, et puis eddie gamin, qu'on devine, coincé quelque part là-dedans. coincé quelque part face à ces mots-là. dont on devine les contours, quand il ne sait pas trop quoi en faire. tout d'un personnage qu'on décortique, dont on arrache les couches au fil d'une histoire. mais ce gamin-là, c'est étrange, s'il semble le connaître, déjà, si bien, il voudrait seulement le voir reposé, enfin, vraiment. pas qu'il disparaisse, quand eddie si beau, il ferme les yeux. pas qu'il aille ou que ce soit. mais peut-être le deviner dans son sourire, plutôt. dans quelque chose qui tient d'un peu de paix. « i mean, if you don't want to read, it's not depressing, we all just care for different stuff... » la voix est douce. parce qu'il le devine un peu, que ce n'est pas qu'une question de vouloir. sinon, sûrement qu'il ne se serait pas arrêté sur les mots sur ces serviettes, sur ces sets de table, un jour, ou cent fois. sur ses brouillons, sur ses essais. les lignes perdues n'intriguent pas ceux qui n'ont pas d'attrait pour l'encre, au moins un peu.

« but if you do miss it, we'll figure it out. » à deux, comme si c'était une évidence. main dans la main, comme s'il n'y avait pas d'autre choix. et les canettes feront sur la table basse des marques, sûrement, tant il repose la sienne juste à côté. acquiesce, l'air léger. le petit prince, de quoi en sourire. il n'y a pas plus connu, sûrement. mais il s'en est souvenu. « yeah. it is. it was published simultaneously in french and english though. and you know, saint-exupéry, he wrote it, but he was a real pilot. it's him, the character, just - staging himself. there's a lot of him in that novel. the war, being rescued in the desert, and - the world, i guess. » un conte, de la poésie, pourtant que n'importe qui pourrait comprendre. c'est joli, l'idée d'écrire pour tout le monde, que chacun en ait quelque chose à tirer. et lui en attendant, il ne peut que mettre à profit ses connaissances sur chaque bouquin qu'il a jamais ouvert, et comment ils ont nourri sa plume.

l'oreille c'est autre chose. la musique pour apaiser les âmes. sûrement qu'il y trouve autant, eddie. et il ne peut que sourire, sans aucune idée de qui est ce guitariste dont il parle. il l'écoutera. dès qu'il aura passé la porte, c'est certain. ou avant. ils l'ont déjà fait, quelques fois. un vinyl, et les mots qui s'éteignent pour laisser la place aux notes. deux langages qui se retrouvent. comme la chaleur de son crâne retrouve son épaule. comme, presque par réflexe, il se penche plus près, pour mieux poser ses lèvres contre son front. « i'd love that. » parce que ses gouts musicaux sont impeccables, parce que c'est doux, d'apprendre à le connaître encore par quelque chose qu'il aime tant. parce que ca prête à sourire. et la voix est aussi basse qu'un sourire, quand il lui réponds. et la voix reste au même niveau, quand une idée lui vient. s'il arrive à écouter de la musique, à se concentrer dessus, c'est peut-être plus simple pour lui, de juste fermer les yeux, et se laisser aller aux notes. peut-être que ce sera pareil avec les mots. la littérature n'a rien de moins intime que la musique après tout. et elle peut bien se partager par la langue, par la bouche, par ces doigts qui viennent se glisser dans ses cheveux, caresser ses boucles nonchalamment. il y a toujours des espaces, entre ses mots, entre les choses qu'il dit, qu'il admets. le temps de trouver les bons. de laisser les idées se poser. « you know, if you want, i could read to you... if listening is better, i mean - if you focus better, when listening. it could help ? » lui laisser le choix, toujours, de rester. dans la chaleur lourde du désert, dans ces moments qui font presque s'arrêter le temps. comme ils oublient d'allumer la télé, ou les plats laissés, comme en attente, sur la table basse. le temps est à redéfinir. par eux, pour eux. comme si pour une fois, c'était leur rythme, leur sens qui prenait le dessus, sans qu'ils n'aient à courir après rien. sans qu'ils n'aient l'impression d'être à une seconde de manquer un train. la voie est vide, et ils remonteront les rails à pieds, des fleurs sous les rangers d'eddie, de celles qui poussent contre le fer rouillé.
Eddie Russo Jr.
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WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
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tu joues avec la languette de métal qui te râpe un peu les doigts. et tu la regardes, elle, plus que lui, plus que le reste du monde. il est midi au soleil, il fait un peu nuit dans cet appartement, et robin a trouvé ça normal de tourner le nez vers ta tête échouée, pour embrasser ta tempe. tu ne t'es plus rappelé exactement à ce moment-là si c'était lui qui t'avait demandé de venir ou si c'était toi qui l'avait supplié de t'ouvrir la porte. t'as battu des cils. il a prix sa voix grave.

robin est un ami que tu as rencontré à force d'habitude, à force de ramasser ses notes abandonnées, celles illisibles qui parlaient de tout, de rien, et puis de toi. mais robin n'est pas de ton monde, et toi tu n'es pas du sien. il a la tendresse, au moins, sûrement plus que toi au final ; peut-être qu'il a mieux compris que tu ne le feras jamais. t'avais dit que t'avais arrêté de boire. c'était vrai. ça fait un mois que tu mens. tu lui as pas dit, à lui, ou si, à demi-mots. tu ne sais plus. il écrit des poèmes sur les garçons dans les cafés, mais il a ri quand tu as tenté d'insinuer quoique ce soit, et t'as bien su que vous n'étiez pas de la même espèce. même si il t'appelle babe, baby, honey, chéri — ça n'a rien à voir avec le reste.

il a glissé ses doigts dans tes boucles ébènes, et tu as doucement lancé le bout de métal sur la table basse. y a bien lynn pour caresser ton crâne de la même manière, y a bien ta mère encore un peu, mais lui il a des longs doigts d'artiste et la voix pleine de miel et de gravier. y a du silence entre vous deux aussi épais que l'air des soirées enfumées. t'as jeté un oeil à ta main-traîtrise, toujours infimement tremblante, et elle a finie à s'essuyer contre ton short pour faire mine de rien.

il a repris, il a dit :
je pourrais lire pour toi.

la fast food refroidit sous vos nez, la télé ne fait pas de son, il fait nuit en plein jour. tu entends ton propre coeur dans ton oreille, collé comme ça contre son épaule. t'as esquissé un sourire, un coin de lèvres, parce que faut avoir l'air de rien, faudrait pas s'y faire prendre, on est au milieu de nulle part et il ne faut rien laisser au vent. t'as relevé les yeux-noisettes, comme t'as pu, pour le regarder. t'as échoué contre ses lèvres, ton regard, ses lèvres qui sourient comme si c'était normal, et t'as changé de direction. ravaler ta salive, fixer le vide. la télé vide. le salon vide.

la vie toute vide.
"i'd love that."

ça te fait bizarre entre les côtes, qu'il ait proposé.
t'arrives pas à mettre le doigt dessus.

y a de la tendresse dans une main tendue.

tu t'es laissé manger par le silence, toi qui faisais du bruit et des éclats il y a encore quelques minutes.
c'est souvent comme ça.

tu reviendras dans un instant.
mais son épaule est confortable et tu t'es fait avoir.
Robin Fersen
Robin Fersen
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« hey, you okay sweetheart ? » la voix est tendre, et il ne sait même pas pourquoi il dit ca.

la voix est tendre, parce qu'elle ne saurait pas être autre chose. parce qu'il y a des gens qu'on lit comme des livres, et des gens dont on fait des livres, et que sûrement il est un peu des deux, mais qu'avant tout, il veut le voir heureux, et surtout, il veut le voir vivant. et c'est presque glaçant, ce sentiment, au creux de son estomac, au creux de son œsophage, de savoir tout juste, de savoir exactement ce qu'il lui prends, sans jamais en avoir parlé vraiment.

du sentiment de ces nuits plates, de ses nuits sans ombres, de ses nuits bleues du désert, des nuits sans lunes, des nuits qui durent toujours. il y a quelque chose de physique dans ces nuits-là, qui semblent sans fin. quelque chose d'un écho, quelque chose du temps qui s'arrête, quelque chose de l'esprit qui s'en va. pourtant il est midi, il ne fait pas nuit, mais il le sait. les silences, ceux qui se font là, ils ne sont pas de cette lenteur paresseuse des soirées enfumées. ils sont de ces moments ou l'esprit s'abîme ailleurs, dans un monde à soi. et peut-être que c'est le seul moyen de survivre, parfois, les yeux vitreux, et les horizons vagues, flous. mais pas ici. pas à deux. pas quand il a un filet de sureté.

« you don't look all there, suddenly. come back to me, alright ? »

c'est dit comme ca. c'est sans terreur, sans pitié. c'est dit par tendresse, et par rien d'autre. une main tendue dans la fumée. rien de grave à trouver un point d'ancrage.

la voix reste calme, autant que ses doigts. autant que ses allées et venues si régulières dans ses boucles sombres, autant qu'il se plie un peu mieux comme ca, tout contre lui, comme pour le protéger mieux. à peine, de son corps moins imposant, peut-être. mais c'est un appui, c'est un poids.

c'est lui montrer qu'il ne bougera pas.

« i'll read all you want once you're back. »

c'est une promesse, peut-être bête, mais au fond, c'est lui ouvrir son âme, un peu, aussi. mieux qu'en laissant glisser la pulpe de ses doigts dans sa nuque. et il lui laissera le temps qu'il faudra, là. sans bouger. pas vraiment pour revenir à lui. plutôt pour revenir à maintenant. parce qu'il l'a appris, avec le temps. que les esprits ne s'échappent jamais vraiment. qu'ils prennent surtout le large, loin du présent, dans un ailleurs indéfinissable, loin du corps, loin de ce qui fait mal. loin de ce qui fait quoi que ce soit, parfois, même du bien, tant que c'est trop. et c'est certain, ils sont deux âmes, pas la même personne, pas les mêmes souvenirs, rien de tout en commun, rien de leurs vies. mais quand même, dans ses yeux, dans son regard, il y a toujours eu comme un écho.

et s'il se sent partir un jour, s'il se sent ailleurs, les yeux vitreux, à se noyer dans la fumée, il espère juste, peut-être, quelque part, retrouver sa main dans la buée.

en attendant
en attendant
en attendant

la sienne est ouverte
paume offerte
posée sur son front, que cette paume, un instant
que cette cicatrice pas si vieille, une histoire de bouteille, de verre brisée, qui aura changé la trajectoire des lignes de sa main, peu de temps après son arrivée
le sienne est offerte
la sienne est à lui
sans questions
sans réponses
sans rien qui soit attendu, vraiment, en retour
comme il attends son retour
sur le quai d'une gare
pour que l'horloge reparte, même abimée
( même si, pour le reste du monde, elle ne s'est jamais arrêtée )
mais il a préféré le suivre dans son voyage
que de le prendre à l'heure
ce train-là
pas de voyage sans lui
pas question
pas question de le laisser se noyer dans la fumée.
même si ce n'est pas la première fois.
même si ce n'est pas la dernière fois.
pour cette fois.
il est là.

et le prochain train, il l'attendra le temps qu'il faudra.
Eddie Russo Jr.
Eddie Russo Jr.
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pseudo + pronoms : les draps bleus — val (il/iel)
faceclaim + crédits : marco mengoni — avatar (c) ultraviolences — icon/signa (c) alcara — lyrics (c) tyler childers.

Messages : 199
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :

BODY TERROR SONG


age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
PRONOUNS : masculin — il/lui.

RELATIONS : [robin] friends that are boys, boys that are friends — [lynn] drink alcohol 'til you come home for christmas — [yael] welcome to the city of dust — [milo] america, don't you cry — [you?] underco.
STYLE RP : deuxième/troisième personne — interjections de première personne possibles — moyenne entre 500 et 1000 mots — corps en français, dialogues en anglais et en français.
WARNINGS : fusillade [survivant d'un school shooting] — syndrome de stress post-traumatique, dépression, dissociation — alcool, drogue, comportements à risques — perte d'un parent.
Eddie Russo Jr.
with the moon i run
 
 
in you / from you
tw: mention de symptômes de PTSD (dissociation), alcool

june 26th, 2023,   outfit
w/ @robin fersen


il a la voix couverte de sucre et de ouate.
il n'est pas du même monde,

il ne pourra jamais te donner ce qui te manque.

pourtant ses doigts dansent doucement, au ralenti, dans tes cheveux bruns. pourtant ses cordes vocales vibrent lentement, contre ton crâne, et son souffle est chaud et l'après-midi commence à peine.

tu as pris une route sans t'en rendre compte, et ses doigts descendent dans ta nuque et tu bats lentement des cils. un frisson qui te remonte l'épine dorsale. "uh ?" ça s'est asséché dans ta gorge, le désert et les coyotes et les cailloux à perte de vue.

tu as marché dans le désert.
tu as marché sur un pont dans une ville morte.
tu as longé ces couloirs et ces casiers.

ses doigts sont chauds. ton coeur s'est remis à battre. un peu plus fort. tu l'entends toujours à côté de là où il devrait être. et quand tu inspires, tu ne rentres pas autant d'air que tu l'aimerais, dans tes poumons en feu tes poumons de noyé tes poumons dans lesquels des fleurs et des ronces poussent et c'est sûrement ça qui fait mal la nuit quand tu essaies de respirer —

tu as essayé de relever le nez vers lui. de te décoller de son épaule. ton regard n'a pas entièrement suivi. et tes phalanges se sont pliés dépliées pliées dépliées, dans l'effort d'essayer d'en enlever les fourmis. "yeah no, sorry— i'm fine, i was just, uh..." thinking.

ça te fait comme un couteau à ravaler, ta salive dans ta gorge.
tu lui as souri.
c'était de travers.

ton cerveau est scindé en deux, et dans chaque hémisphère dorment des envies contraires. et il y en a une qui t'engourdit toujours le bout des doigts, qui crache qui feule qui sort les griffes depuis des années — qui voudrait se jeter dans les bras de n'importe qui n'importe quoi n'importe comment (les siens, les siens, maintenant), et tu ne sais pas pourquoi, pourquoi la bête dort sous ta peau, pourquoi tu rigoles comme un cours d'eau. trop bref. un peu dissonant.

"i just spaced out, damn."

comme si de rien n'était. tu te redresses. tes yeux n'arrivent toujours pas à accrocher. mais tu rigoles et tu finis en quinte de toux, sourire large fossettes creusées regard vide. il avait les doigts chauds. il avait la voix miel. tu aurais accepté de te noyer en un instant. tu masses ta paume sans y penser. en y pensant. en y pensant trop fort mais tu n'arrives pas à le comprendre.

ç'aurait été un autre homme, tu l'aurais sûrement embrassé par pure habitude, par réflexe ancien.
parce que tu faisais ça, avant.

tu n'as fait que remonter tes genoux contre toi en te renfonçant dans le canapé.
"maybe the food's getting cold—"

la croix de ton père, minuscule et dorée, a fini entre tes dents un instant sans même que tu y prêtes gare. comme tout, comme tout, comme tout ; car tu ne fais attention à rien, et que le monde te fait sursauter au moindre soubresaut d'air et d'airain.

t'arrives à peine à le regarder.
robin.

robin sa voix basse robin ses doigts tendres robin ses mots doux robin l'air de rien robin les nuits longues robin ton ami robin un mirage ;

tu lui as souri.
tes côtes te font mal à trop se plier vers l'intérieur.
ça passera.

tu ne veux pas être ce sujet-là.

parle-moi de tes livres parle-moi de la vie
raconte-moi des histoires des choses intéressantes
qui te font briller les yeux briller la voix

je ne m''en vais pas.
Robin Fersen
Robin Fersen
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call me but love
and I'll be new baptized


age : trente et un ans (bravo).
WORK : auteur (fantôme de l'underworld)
LOVE STATUS : loser, in denial, might have forgotten what it's all about, love and desire.
PRONOUNS : il/lui

STYLE RP : moche, sûrement
WARNINGS : hétérosexualité compulsive, clowning
Robin Fersen
with the moon i run
 
 
in you / from you

@eddie russo jr.
june 26th, 2023, a heavy afternoon


CONTENT WARNINGS: alcool

in you the wars and the flights accumulated.

from you the wings of the song birds rose.


« yeah, i can see that »

il le voit
ailleurs
spaced out
quelque part
dans les étoiles
il le voit toujours, il le voit, parfois, et il n'a jamais mis le doigt dessus, vraiment
sur comment l'expliquer, ces instants ou il semble ailleurs
mais c'est une seconde
ce n'est pas comme maintenant
ou peut-être que c'est plus, et qu'il n'y a pas fait assez attention
il a peur, presque, d'avoir oublié déjà de lui tendre sa main, par le passé
de lui laisser du temps
observateur, peut-être, mais distrait, parfois. il n'y peut pas grand chose.
il ne peut pas tout voir
comme il ne peut pas tout écrire
et ca, oh, il ne l'écrira pas. il n'écrira dans aucune tribune que parfois le serveur du diner, celui qui rendrait jaloux le soleil si aride du désert aux portes de nowhere, quand il regarde ailleurs, il a l'air de tomber dans le vide, et qu'on a l'impression de voir dans ses yeux une tragédie antique. que les cernes qui virent parfois aux violets font écho aux nuits ou il ne dort pas, à ces nuits claires, à ces nuits bleues, celles ou on oublie que le soleil va se lever un jour. qu'il aurait pu y disparaitre, qu'il pourrait encore y disparaitre.
mais c'est hors de question.
de le laisser disparaitre
de poser tout ca dans quelque chose
que tout le monde pourra lire
parce que pour lui il semble un livre ouvert
eddie
eddie
eddie
le nom est un echo parce que quand leurs mains s'alignent
les doigts longs
empreinte contre empreinte
dans le vide
danse le vide
c'est comme poser sa main contre un miroir
y croiser un reflet
qu'on reconnait comme soi
qu'on reconnait comme symmétrique
il ne sait pas s'il croit aux destins, aux âmes qui se retrouvent, aux belles histoires, même à celles qu'il écrit. il ne sait pas si tout est écrit. en soi, il espère bien que non, sinon courir après avec ses mots ne servirait pas à grand-chose. ce ne serait que de l'histoire, pas des histoires.
et peut-être qu'à l'attendre, au bord du gouffre
son esprit se perds aussi.
mais ce moments-là
ces moments d'étrange,
ces moments à l'attendre
ses moments pour lui
ces moments
il n'a même pas de mots pour les décrire
même une métaphore serait de trop, troublerait l'équilibre, ferait craquer le fil
et il faut bien quelqu'un, au bord du gouffre
il faut bien quelqu'un pour tenir la corde
pour assurer.
alors il ne pense pas aux mots.
juste à cette main contre la sienne.

et dans son rire il y a de la ferraille. la ferraille, des pièces qu'un gamin entasse dans une tirelire, et qui ne valent rien. des morceaux abimés qu'on a pas su utiliser, qu'on a entassé dans une canette. le bruit des éclairs, qui semble si grand, quand on est un gamin terrorisé, et qu'on apprends à apprivoiser la peur. il ne dit rien, il sourit, quand même. parce qu'il est là. il sourit, parce qu'il le connait, ce rire. parce qu'il l'a déjà entendu. parce qu'il sait comment on se cache derrière un rire pareil. il le fait, souvent. au point d'en oublier qu'ils ne sont que déguisement.

et les doigts s'emmêlent. s'étranglent de nouveau. moins à plat.
un nœud, à paume contre paume.
un baiser, contre sa tempe.
il les laisse là, ses lèvres.
dans l'odeur de son shampooing, de la sueur, de sa chaleur, du diner, du désert, de son parfum.
dans l'odeur de ferraille, dans l'odeur de fumée, dans l'odeur de partir, dans l'odeur d'ailleurs.
dans celle d'un instant, celle d'un présent, et celle de ses yeux qui papillonnent un instant. il ne se bat pas contre ses paupières. contre l'univers. les laisse se fermer. sans lâcher sa main. sans le lâcher lui.

« take your time babe, i'm not going anywhere »

la douceur du mot tendre
il n'y prête guère attention.
c'est juste naturel.
c'est juste comme ca, depuis la première fois.
peut-être que c'est lui, qui est trop familier.
peut-être que c'est lui, qui ne veut pas le lâcher.

et puis.
et puis plus de main, et puis il se redresse, et il y a toujours du vide dans sa voix et de la ferraille dans son regard et le take out sur la table, qui refroidit. il a raison, eddie. mais tout ce qu'il voit, robin, c'est ses lèvres, c'est ses dents contre ce pendant. il n'y a rien qui tremble, ni la terre, ni ses mains. mais il y a sa bouche, et elle trahit tout ce qu'il ne dit pas. que son esprit est encore peut-être quelque part avec le très haut, quelque part de retour des enfers. reste seulement à espérer qu'il ne se retournera pas devant la porte. l'histoire se répète toujours, eurydice retombe. mais lui.
il ne voit qu'eddie, et face à lui, c'est peut-être là qu'est la clé, il ne se retournera pas, il le sait.
avec ce sourire fin, ce sourire tendre.
parce qu'il lui sourit, eddie.
parce que ce serait injuste, de ne pas lui répondre de la même facon.

parce qu'il y a de l'espoir, quelque part dans son regard.

il ne saurait pas dire pourquoi, comment. il ne saurait même pas le décrire vraiment, ni comment il le devine. comme ce sentiment qu'on va trouver de l'or, quelque part au fond d'une mine. et il picore, presque à l'aveugle, sans vraiment percute ce qu'il fiche dans la bouffe. de la friture, pas encore tout à fait refroidie. le gout de la normalité. le gout des doigts qu'on essuie sur une serviette en papier, d'un livre soigneusement récupéré. le gout d'un dos à peine courbé, qui se délasse contre le canapé. d'un bras contre le dossier. ouvert. pour lui faire de la place. qu'il revienne tout près. qu'il pose sa tête sur son épaule, sur ses genoux, ou il voudra.
tant qu'il ne repart pas.

« it's been a while since i last opened it... »
il en sourit, le traître.
il le relit souvent.
en soi, c'est vrai, ca doit faire deux mois.
il y a longtemps, ca fait un moment, beaucoup de moments.
surtout pour lui, qui n'a presque pas besoin de l'ouvrir pour en connaître chaque mot.
mais les savourer c'est autre chose que de les laisser à son cerveau.
des mots qu'on sent sur la langue.
c'est comme une bouche qu'on explore, sans s'en lasser. le premier baiser au chapitre, chaque relecture plus passionnée.
l'idée d'une habitude, d'un mariage stable. voilà bien ce qu'il a avec les mots.
« so it's cool, i mean - to share it with you. »
c'est drôle, comme les mots sont simples, alors que le monde semble penché.
que ce moment semble d'une importance capitale.
élément perturbateur, peut-être.
reste seulement à savoir quel roman est le leur.
Eddie Russo Jr.
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WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
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t'as pas l'impression qu'il y ait le moindre problème — ça arrive, ça arrive, ça arrive comme la marée qui se lève et qui se couche, inexorablement, y a pas de raison de s'inquiéter, les vagues elles continueront, la mer elle continuera, à tout bouffer, tout bouffer, tout bouffer la côte et ronger morsure salée.

alors quand il te dit de prendre ton temps pour revenir, tu fronces des sourcils, tu passes à autre chose, tu ne veux pas penser à ses lèvres sur ta tempe et ta main dans la sienne. t'as fui bien assez vite, après l'instant de grâce, le vol d'un moustique à la place d'un ange.

il a pas le droit ;
de prendre
cet air étonné
celui-là
celui-là
celui-là
comme si
de rien n'était
comme si
c'était normal
de sa part
et toi tu ne
veux pas
être ça
fragilefaiblevulnérable
t'as rien déconstruit
ça te saute à la gueule
tu sais toujours pas
baisser les armes
quand il le faut.

demander qu'on te pète le crâne, ça oui, tu sais, tu sais, tu sais faire mieux que quiconque. pourvu qu'ils aient les yeux vairons et le sourire blond. ça te colle soudainement contre la colonne vertébrale et tu as serré les canines sur le crucifix, en tendant la main vers le paquet désormais éventré, là, qui dégueule des frites un peu refroidies.

t'as pas remarqué, tu dis, t'as pas remarqué que tu le regardais plus depuis plusieurs minutes, que t'arrives pas à le regarder. pourtant ça tu sais faire, depuis ton comptoir. les coups d'oeil en finissant de ranger les tasses, les airs d'affront rigolards. tu sais regarder, tout ce qu'il laisse derrière lui. les serviettes à peine touchées si ce n'est pour de l'encre et des mots jetés comme des bouées.

ça t'a fait rire parce qu'il parlait sûrement de toi,
et puis un peu moins parce que ça voulait dire qu'il te regardait aussi.

lui avec son milkshake son cookie une commande que t'as apprise par coeur —

tu t'es penché en même temps, deux dos courbés, le silence de l'appartement. piocher des frites, le crucifix tombé de tes lèvres. t'as pas faim, t'as plus faim, mais tu enfournes la malbouffe dans ta bouche et tes doigts s'écrasent dans le papier jetable. t'as rigolé en disant que t'étais parti ailleurs mais la brûlure doucereuse de ses doigts dans ta nuque, elle a laissé des fantômes, juste là.

et il s'est renfoncé dans le canapé, et tu l'as regardé en coin, par-dessus ton épaule.
roi-soleil dans un domaine de papier.

l'alcool léger te danse dans les veines.
t'avais dit que t'arrêtais.

t'as reniflé, doucement, et t'as figé le monde, un instant.
à se demander où était le mal.

tu t'es renfoncé. et t'as coulé. tes jambes lancées par-dessus les reposes-coudes, ta tête contre ses cuisses. avec rien à tenir contre toi à part toi-même. l'image inverse de cette autre soirée, mois passé, la première vraiment à assumer l'amitié. l'amitié d'artistes, qu'ils disent, l'amitié des hommes, qu'ils disent.

tu t'es logé à sa place. ta tête, ses jambes.

sans rien dire de plus.
t'as rien rajouté.
rien du tout.

y a rien à dire.

tu sais pas faire taire la vilaine impression de lui bouffer le temps et l'énergie, depuis des semaines.
mais ça fait des semaines aussi, que tu te balades au milieu de nulle part avec l'aura d'une supernova.

un trou noir en devenir.
t'as levé les yeux vers lui.
lui dont tu ne comprends pas la chaleur et la lumière.
Robin Fersen
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pas besoin de mots, de mots nouveaux. pas besoin d'en inventer, d'en créer. les emprunter c'est tout aussi bien. les emprunter fait sens. les comprendre autrement, les cuisiner, les échanger, en faire autre chose. parce que tous les mots sont des sons déjà existants et que pour faire des phrases avec un sens tout neuf, on leur donne une nouvelle place. une place ailleurs, une place au coeur.

alors ceux-là, qu'il a déjà retourné cent fois, qu'il a déjà passé en revue des milliers, pour cet après-midi, ils seront assez. et il fait jour dehors, c'est peut-être ca qui fait que cette fumée tient plus de la ouate que d'un nuage, a perdu toute légèreté pour les coincer dans ce canapé. les y coincer ensemble, d'une manière ou d'une autre. dans un monde à eux. un monde qui vogue, un canapé au milieu de rien, l'odeur de graillon qui les suit. celle d'un carburant comme un autre.

mais il est bien là.
il est bien, parce que
lunettes sur le nez
qu'il repousse du même geste distrait, habituel, quand il baisse un peu trop la tête
parce que
les mots
familiers
si bien qu'il pourrait fermer les yeux et qu'ils y seraient gravés, si bien qu'il n'a qu'à ouvrir la bouche pour qu'il s'en échappent

when i wrote the following pages, or rather the bulk of them, i lived alone, in the woods, a mile from any neighbor, in a house which i had built myself, on the shore of Walden Pond, in concord, massachusetts, and earned my living by the labor of my hands only. i lived there two years and two months.

un an qu'il est à nowhere
un an et trois mois
pas de retour prévu à la civilisation
parce qu'il est bien là,
parce qu'il y a
ses cheveux,
l'odeur de ce shampooing, qu'il a déjà emprunté, après avoir découché
ses cheveux,
ou il glisse ses doigts, entre deux paragraphes, au fil d'une page ou d'une autre.
ses cheveux,
courts
doux pourtant
qu'il recale, qu'il replace.

parce qu'il y a, sous son bras,
le poids de son crâne sur ses cuisses,
un enchevêtrements de bras, de corps, de torses,
parce qu'il y a son visage,
et puis ce livre,
l'un qu'il a besoin de voir, de regarder
l'autre non.
parce qu'il est là, eddie.
de retour à lui, si ce n'est à la civilisation.
et c'est déjà bien. peut-être même que c'est
mieux.

moreover, i, on my side, require of every writer, first or last, a simple and sincere account of his own life, and not merely what he has heard of other men’s lives; some such account as he would send to his kindred from a distant land; for if he has lived sincerely, it must have been in a distant land to me.

la voix est posée, parce que ce n'est que le début, et déjà, c'est comme si c'était des bouts de lui qui s'envolaient de sa bouche. ils ne lui appartiennent pas, ces mots-là, pourtant. n'appartiennent plus qu'à un corps depuis longtemps dévoré par les vers, depuis longtemps parti loin. pourtant il y a en dedans une conscience, celle du regard. pourtant il y en dedans cette joue qu'il ne peut que mordre au passage, pas vraiment pour en tirer du sang, seulement pour se rappeler qu'il est bien vivant. que regarder n'est pas vivre, que transposer n'est pas vivre, et que pour écrire il faut vivre, pas seulement observer. pour être bon, vraiment, il faut en avoir, des choses à dire, plutôt que des choses à enfouir. peut-être pour ca qu'il écrit tout. ne s'en souvient pas vraiment. plus vraiment. sous clé. ( son corps s'en souvient lui
son âme s'en souvient
sa plume s'en souvient
et il a beau lire
il a beau lire
tout ce qu'il veut écrire maintenant
à cet instant
précis
présent
c'est lui.
lui.
lui ici, lui maintenant, pas lui ailleurs
ses yeux sombres
sa bouche,
ses bras,
le poids
de son crâne
sur ses cuisses
ce livre
comme en lévitation
au bout de sa main
son regard qui tombe
et eddie
eddie
eddie
eddie, et thoreau, et il ne sait vraiment lequel saura en premier lui tirer des larmes.

some of you, we all know, are poor, find it hard to live, are sometimes, as it were, gasping for breath. i have no doubt that some of you who read this book are unable to pay for all the dinners which you have actually eaten, or for the coats and shoes which are fast wearing or are already worn out, and have come to this page to spend borrowed or stolen time, robbing your creditors of an hour. It is very evident what mean and sneaking lives many of you live, for my sight has been whetted by experience; always on the limits, trying to get into business and trying to get out of debt, a very ancient slough, called by the latins æs alienum, another’s brass, for some of their coins were made of brass; still living, and dying, and buried by this other’s brass; always promising to pay, promising to pay, tomorrow, and dying today, insolvent.

ce n'est pas le sien, ce manifeste, malgré les heures passées penché au-dessus de l'American Wilderness. ce n'est pas le sien, ce manifeste, mais c'est sa voix, c'est sa gorge. l'envie d'un ailleurs, d'un monde à plat, plus qu'à plat ventre. pourtant, il n'est pas de ceux qui se battent, robin.
seulement de ceux qui survivent.
de ceux qui écrivent.
et à cet instant, avec sa main libre qui vient en trouver une autre,
comme timidement,
il est fondateur, peut-être
d'un monde tout neuf,
entre leurs doigts
entre leurs paumes
d'un regard baissé
d'un sourire
d'un regard trop plein
qui ne saurait être vide
d'un regard qui demande, quand même
si tout va bien
sans un mot de plus
les pensées n'ont pas à interrompre la narration
seulement une main
seulement ses lèvres, posées contre.
seulement ses mots, qu'on y cache.

the mass of men lead lives of quiet desperation. what is called resignation is confirmed desperation. from the desperate city you go into the desperate country, and have to console yourself with the bravery of minks and muskrats. a stereotyped but unconscious despair is concealed even under what are called the games and amusements of mankind. there is no play in them, for this comes after work. But it is a characteristic of wisdom not to do desperate things.

et la désespérance de s'accrocher à l'autre comme à une bouée de sauvetage,
comme à un ami,
comme à l'univers dans ses yeux bruns,
qu'ils soient là,
qu'ils soient ailleurs,
il n'y a que là que tournent les planètes
et il ne peut rien voir, sans téléscope
ne peut rien boire
sans imaginer sa langue
sans imager sa gorge
flou
cervelle,
corps,
âme,
plus que des mots
et plus que lui
les mains
qui retrouvent leur place
quelque part dans le monde
celle d'une page qui se tourne
d'une nouvelle qui s'ouvre

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BODY TERROR SONG


age : trente-cinq ans — d'après ton corps, mais c'est compliqué certains soirs, parce qu'alors t'as dix-sept ans, la peur d'un adolescent, et ton corps se rappelle. mais à trente-cinq ans maintenant, t'as passé la moitié de ta vie en sursis, et bientôt la balance penchera, et parfois t'y crois pas, t'y crois pas, t'y crois pas.
WORK : en reconstruction — tu pues la friture du bacon et le café pas cher, et tu dis que toi ça te va, c'est presque rassurant, t'es presque utile, tu peux laisser le tablier dans les vestiaires à la sortie et laver tes cheveux, tu peux mettre de la crème sur les brûlures du grill et saluer d'un signe de la tête les habitués qui viennent à horaires fixes. t'as sûrement honte d'avoir préféré devenir personne pour survivre, ça t'emmerde toujours un peu de dire c'est temporaire parce que c'est temporaire depuis des années maintenant.
LOVE STATUS : en mal d'amour — pour ne pas dire que t'as eu que deux ou trois coups d'un soir sur ces quatre dernières années, et que tu sais pas si ça te manque, et que tu sais pas si t'es en manque. tu fuis dès qu'on t'aime et t'aimes pas qu'on te fuit, dans tous les cas tu tournes en rond le vinyle écorché d'une chanson que tu connais sur le bout des doigts.
HOME : walden ridge drive — un appartement au dernier étage, partiellement sous les toits, d'une ancienne maison devenue immeuble aux briques défraîchies.
PRONOUNS : masculin — il/lui.

RELATIONS : [robin] friends that are boys, boys that are friends — [lynn] drink alcohol 'til you come home for christmas — [yael] welcome to the city of dust — [milo] america, don't you cry — [you?] underco.
STYLE RP : deuxième/troisième personne — interjections de première personne possibles — moyenne entre 500 et 1000 mots — corps en français, dialogues en anglais et en français.
WARNINGS : fusillade [survivant d'un school shooting] — syndrome de stress post-traumatique, dépression, dissociation — alcool, drogue, comportements à risques — perte d'un parent.
Eddie Russo Jr.
with the moon i run
 
 
in you / from you
tw: mention de symptômes de PTSD (dissociation), alcool

june 26th, 2023,   outfit
w/ @robin fersen


si tu pouvais lui dire
sûrement que ça ne devrait malgré tout
pas sortir de ta bouche
parce qu'il a ouvert un livre au-dessus de ton crâne
et qu'il a glissé ses doigts dans tes cheveux
et que le mois dernier encore
tu n'étais que
le serveur avec qui il avait échangé son numéro
une vaste blague
un inconnu
vaguement reconnaissable
un visage dans la foule
un ami qui n'a pas de nom
qui n'a pas de nom
qui n'a pas de nom
mais regardes-le
regardes-toi
dans la chaleur d'un été qui naît
la chaleur suffocante d'un désert
aux portes de vos corps
tu ne respires que par filins.

juste un peu d'air, à peine audible —
à peine de quoi s'en sortir
on ne devrait pas rester en apnée comme ça
pas dans ces profondeurs-là
mais ta tête est contre sa cuisse
et il a dans la bouche
des mots qui ne sont pas les siens
qui auraient pu être les siens
qui devraient être les siens
alors tu tangues
soupires pour sa main sur ton torse
le t-shirt rayé presque enfantin
tu n'as rien dit
quand il a glissé ses doigts entre les tiens
ton ami
ton ami
ton ami
et le bout de tes doigts
a des fourmis dedans
tu ne sais pas
si c'est l'alcool
ou l'ivresse du stress
qui te rogne d'en-dedans
ou celui
qui te rogne
de dehors
celui qui fait
que tu respires
comme à travers une paille
par petites gorgées
pour ne pas te faire remarquer
sa main
ta main
ton torse
ses doigts
tes doigts
un ami
qui te lit
des mots
d'un homme
parti depuis longtemps.

tu n'as rien dit non plus
quand il a
embrassé le dos de ta main
un coup d'oeil
à peine
à peine relever
les yeux
vers lui
vers son sourire
qu'est-ce qu'il cache
son sourire
pour embrasser
les mains
des garçons
et ne pas
les aimer ?

tu manges ses mots
sans faire attention
à ce que tu avales
pourvu que ça te remplisse
que ça remplisse le vide
que sa main qui te quitte
pour tourner une page
te revienne
qu'elle te revienne
main dans la main
main dans ta main
tu l'exploites, tu te dis
tu es une ordure,
tu te dis ;

après tout, tu viens
dans sa tanière
profiter
de sa chaleur
mais jamais
il ne faudrait
dire un autre mot
qu'ami
c'est mieux pour toi
c'est mieux pour lui
c'est mieux
pour tout le monde
à la fin.

tu as
tourné la tête
ta joue
sa cuisse
le vide
le vide
le vide dans
tes yeux
dans la pièce
pour mieux
tendre l'oreille
ne rien comprendre
car tu dis toujours
que tu ne comprends rien
que tu ne sais pas
comment tu as pu
ne serait-ce
que décrocher une bourse
pour tes études,
sûrement par pitié
parce qu'il fallait que l'état
se fasse
pardonner —

tu as
repris
contre toi
sa main
dans ta main
pour l'enfermer
dans l'autre
contre toi
contre ton coeur
contre ton coeur
sa main contre ton coeur
sans un mot
pour ne pas
le couper
dans sa lecture

sa main
contre ton coeur.
Robin Fersen
Robin Fersen
gif : in you / from you (eddie) 6dc368305f9bc984356f2a848c209ca0ee8d1334
pseudo + pronoms : lottie (they/them)
faceclaim + crédits : regé jean page, some idiot with a uniform kink

Messages : 235
MULTINICKS : /

ZONE LIBRE :
call me but love
and I'll be new baptized


age : trente et un ans (bravo).
WORK : auteur (fantôme de l'underworld)
LOVE STATUS : loser, in denial, might have forgotten what it's all about, love and desire.
PRONOUNS : il/lui

STYLE RP : moche, sûrement
WARNINGS : hétérosexualité compulsive, clowning
Robin Fersen
with the moon i run
 
 
in you / from you

@eddie russo jr.
june 26th, 2023, a heavy afternoon


in you the wars and the flights accumulated.

from you the wings of the song birds rose.


des lignes
son t-shirt marinière
des lignes
la table basse
le canapé
et puis leurs corps
les parallèles ne se rencontrent pas
les perpendiculaires se croisent une fois
ils sont trop emmêlés pour que ce soit si efficace
si c'est perpendiculaire, il y a une courbe quelque part
les bras
le dos
tout qui retombe, comme au-dessus de lui
comme de vers lui
comme pour le protéger un peu mieux du monde autour
les lignes
qui bougent
qui changent
qui s'alternent
se reposent en arrière, dans le dossier
la colonne vertébrale aussi malléable qu'une page qui se tourne.

et les mains qui tournent des pages,
les mains dans ses cheveux,
les mains contre son coeur.
les battements, qui ne suivent aucun rythme
ni celui des mots
ni celui des voix
ni celui de la moindre musique

des lignes.
électrocardiogrammes.
des lignes
des lignes et des mots et des mots et l'esprit, et tout ce qu'il connait de la vie.
l'endroit n'a pas changé, pourtant,
n'a dépassé aucune ligne,
aucune limite.
pas le moindre déplacement.
mais la pièce semble plus petite,
cocon emprunté, tout neuf
teinté d'habitudes,
recolorié pour eux.

le monde
est dans ces lignes.
le monde
est à eux.
rien qu'à eux.
à cet instant.
le monde, dans les lignes de sa main,
ligne de coeur.
tout contre celui d'eddie,
de cœur.
enfermé dans ses mains.
et le cœur
au bord des lèvres.

la voix est basse,
la lecture régulière
pourtant le cœur ne sait plus ou battre
comment
combien
seulement se calquer sur le sien.
on respire à la virgule.
on respire au long court.

et seulement pour lui, dans ce monde à eux
ce moment à eux.
tout est automatique, dans cette lecture.
tout est automatique.
les cœurs qui battent.
les corps
la chaleur de ses mains, de cette main sur la sienne
de cette main,
contre sa poitrine.

un ami
un ami
peut-être
un ami
et puis tout
dans un monde ou
il a oublié
qu'on pouvait s'accrocher aux gens
parce qu'on ne lui a jamais appris
il a oublié
que deux cœurs pouvaient battre ensemble
ailleurs qu'entre des pages

pourtant, ils sont entre les pages
leurs deux coeurs
et sa langue
et sa gorge
et ces mots empruntés

rien à regarder
rien à observer
juste à voir
juste à vivre

et là, comme ca
plus un geste
c'est le temps qui s'arrête
c'est un poème
pas encore écrit
( qui n'appartiendra qu'à lui )

un poème
entre deux chapitres
et le silence
qui s'installe
et le silence
après les mots
et le silence
pour un moment
alors qu'il se referme
qu'il se replie
au-dessus de lui
sa main
contre son coeur
sa main
chaque battement
imprimé
dans sa paume
et le corps
qui se plie
le front
contre une épaule
le livre
le livre refermé
dans sa main libre
le doigt entre les pages
le temps arrêté
marqué
et les yeux qui se ferment
juste un instant

les lignes
de son corps
de la table basse
et son parfum
qui fait oublier l'odeur de friture
et les battements sous sa paume
dans sa nuque
et les battements qui font monde.
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