THAT THE NIGHT COME
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Louise Carstairs
Louise Carstairs
gif : you were my town, now i'm in exile, seein' you out 1289a9cd2c54f3f5d672aed31baf33bedf5f3bc3
pseudo + pronoms : goldens / she/her/elle
faceclaim + crédits : dianna agron / kidd (avatar), tisdalejunior (gifs), marina, aurora (lyrics)

Messages : 127
MULTINICKS : none.

ZONE LIBRE :

☾ ⋆*・゚:⋆*・゚.


in the valley of the dolls we sleep,
got a hole inside of me



─── ・ 。゚☆: *.☽ .* :☆゚. ───


age : [ thirty-six ● dec. 86 ] toujours une dizaine de moins dans sa tête, bloquée dans l'espace-temps par le deuil insurmontable de la vie qu'elle aurait dû vivre. (capricorn sun, gemini rising, libra moon.)
WORK : [ office manager ] oscar qui prend la poussière dans un coin de son salon, révérence tirée il y a bien longtemps désormais. retour forcé à l'anonymat, la mention du job qui occupe ses journées lui arrache toujours un soupir résigné.
LOVE STATUS : [ forever yours ] célibataire encore et toujours, le cœur volé il y a plus de deux décennies ne lui a jamais été rendu alors, elle se complait dans le déni et les plaisirs de la chair sans se soucier des individus.
HOME : [ #446 twin willow road ] a vécu dans la maison voisine lors de ses neuf premières années à nowhere, a emménagé auprès de rhett il y a de cela quelques mois. (right where she belongs.)
PRONOUNS : she/her/elle

RELATIONS : fiche / dashboard
STYLE RP : rythme décousu / jamais moins de 600 mots, plus aux alentours de 1k / possibilités de dialogues en anglais / troisième personne.
WARNINGS : relations familiales abusives, drogues (passif), alcool(isme), dépression, anxiété, tca, sexe, abandon, language vulgaire, élitisme. (entre autres.)
Louise Carstairs
the alcoholic fallen idol and improvised soccer mom
 
 


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  • PRÉNOMS, NOM: anonymat inconnu ; le patronyme, Carstairs, attire à la fois convoitise et respect, prend des allures de couronne maudite. Louise Elizabeth, des plus classiques, sans doute hérités d’aïeules — tout simplement Lou une fois les spotlight éteints, à son état le plus naturel. ÂGE, DATE ET LIEU DE NAISSANCE: étoiles mal alignées, si souvent blâmées pour ses malheurs ((capricorn sun, gemini rising, libra moon)), le 25 décembre 1986. premier cri poussé à la cité des anges,  los angeles, ca. quarantaine qui approche à grands pas — l'idée est loin de la ravir — les 36 années écoulées depuis sa naissance commencent à laisser des traces ; une lassitude résignée face au temps qui passe et ne ralentit jamais, des rides au coin des yeux. ORIGINES ET NATIONALITÉ: américaine sur le papier, dans les veines, droit du sol bien ancré. origines juives ashkénazes (russes et ukrainiennes) de par son père ; culture plus contée qu'inculquée. européennes (irlandaises, anglaises, norvégiennes, allemandes et galloises), du côté maternel, rien de bien cher à son cœur. GENRE ET PRONOMS: répond aux pronoms féminins (elle/she). cisgenre, jouit du privilège de ne s'être jamais interrogée sur la question. MÉTIER, OCCUPATION, ÉTUDES : curriculum vitae des plus particuliers ; études en droit validées de justesse pour satisfaire les exigences paternelles, connue encore à ce jour comme actrice oscarisée à la retraite. la carrière a démarré alors qu'elle n'était encore qu'un nourrisson, elle a grandit devant les caméras — merci maman d'avoir pavé le chemin. et puis, suite à un hiatus qui ne devait pourtant n'être que temporaire, la révérence fut tirée, les rêves enterrés, les chemins des studios abandonnés. après avoir joué les marraines au foyer quelques temps, elle a décidé de reprendre ses études en cours du soir. au final office manager dans la ville voisine, juste de quoi occuper les longues journées et subvenir à ses besoins en attendant qu’elle récupère la fortune démesurée qui lui revient de droit. STATUT CIVIL ET ORIENTATIONS : on lui a prêté moults aventures et histoires tumultueuses, à louise carstairs. certaines étaient vraies, la majorité ne l'étaient pas. célibataire depuis maintenant dix-sept longues années — le cœur n'a été pris qu'une seule et unique fois, la plaie non assumée demeure béante malgré le temps qui passe. elle semble s'être convaincue qu'elle finirait seule, louise. hors de question de settle for second best, hors de question d'admettre que le myocarde n'a toujours battu que la même paire d'yeux bien trop bleus. bisexualité découverte lorsqu’elle tentait d(e s)’oublier en se jouant d'autres corps ; coming out effectué fièrement il y a une douzaine d'années, contre l'avis du paternel. n'a jamais cessé de militer pour faire valoir les droits des siens après l'exil. SITUATION FAMILIALE : plus jeune héritière de l'empire familial, fille unique ; si les carstairs se donnent l'apparence d'une famille unie et soudée sous le feu des projecteurs, il n'en est rien. l'enfance et l'éducation marquées au fer rouge, la solitude et la pression continuent de la hanter à des années lumière de la gamine qu'elle était. aujourd'hui mère sans l'être, co-parente avec fierté et amour le fils de son meilleur ami, @caleb winthrop, depuis maintenant neuf ans. famille de sang aux abonnés absents, famille de cœur en priorité première, encore et toujours. (ah et y a socrate le chat, aussi) À NOWHERE DEPUIS: elle prétend s'y être fait, l'ex-idole, au bout de huit années passées littéralement au milieu de nulle part. choc brutal pour la citadine, la sensation punitive de l'exil semble néanmoins enfin se transformer en apaisement plus que mérité. rêve toujours de sa californie natale en secret. POURQUOI?: rien de moins que la co-dépendance — parce que l'équilibre ne dépend que de leo, de caleb. les winthrop comme point de repère, elle ne se fait pas confiance, lou, pour prendre le large seule trop longtemps. jamais eu la volonté d'exister trop loin de la bande d'amis d'enfance ; caleb a décidé du point d'ancrage, retrouver rhett n'a fait que sceller le deal. home is where the heart is. FACECLAIM: dianna elise agron.

    CARACTÈRE: ramassis de contradictions ; victime de ses propres pulsions, se meut au gré du vent et de ses émotions — bien malgré elle ; entêtée comme le Diable, ne lâche jamais l'affaire ; tendresse débordante pour les siens, maternelle au possible ; anger issues ; peine à lâcher du leste, tout se doit de toujours être sous un semblant de contrôle, même — et surtout — ses excès ; aveuglément loyale envers la poignée de personnes qui la suivent depuis son premier souffle ; mais autrement, n'hésitera pas à retourner sa veste sans vergogne si une possible entourloupe est flairée ; actrice tant que le palpitant battra — manipulation et charisme en alliance, de son propre chef comme malgré elle ; indomptable ; pourtant humble de nature, l'arrogance propre au patronyme refait surface plus souvent qu'elle n'aimerait l'admettre ; appliquée à s'en rendre malade, toujours en quête de perfection dans ce qu'elle entreprend ; sociable en surface, rarement sincèrement saisissable — mille et unes barrières entre elle et le monde ; pragmatique ; sarcasme comme seconde langue maternelle ; la compétition comme moteur, toujours ; un poil d'hypocrisie cependant — fais ce que je dis, pas ce que je fais ; passion dévorante en guerre continuelle avec l'encéphale et les angoisses ; âme d'artiste ; besoin maladif d'être appréciée de ses pairs ; constamment terrifiée derrière le masque d'assurance ; sensibilité exacerbée ; huge drama queen ; curiosité maladive — tant aux connaissances diverses qu'au moindre gossip ; ambition et hargne.





  • I'd be safe and warm, if I was in L.A.,
    California dreamin', on such a winter's day.
    the mamas and the papas, california dreamin'.






    (ONE) Réputée pour conduire comme un pied, si elle est pourvue de nombreux talents, maintenir le contrôle d'un véhicule n'en est pas un. (TWO) A adopté un petit chat noir, Socrate, quand elle a emménagé avec Rhrett — au grand dam de ce dernier. Elle est la seule que le chaton laisse approcher ; elle se plait à penser qu'ils fallaient qu'ils se trouvent, ces deux âmes en peine. (THREE) Lorsqu'elle a décidé de retourner à la vie active, la blonde a enchaîné quelques petits jobs à Nowhere. Caissière, barmaid, serveuse. Ça n'a jamais duré longtemps — trop peu patiente pour le service à la clientèle, un poil trop diva pour s'y complaire. Elle a finalement décidé de reprendre ses études en cours du soir, bien moins glamour que son diplôme de l'UCLA. Elle travaille désormais dans la ville la plus proche. Elle peut se permettre d'être en télétravail la plupart du temps. (FOUR) Continue de flex ses années de ballet, gymnastique et cheerleading dès qu'elle en a l'occasion. Peu rare, une fois alcoolisée, de la trouver en train de faire des figures avec son meilleur ami Cam. Conserve sa souplesse grâce au yoga. Peu adepte de sport en dehors de ses vieilles passions. (FIVE) Cuisine comme personne — a appris auprès de sa maman de substitution, a pris des classes auprès de certains des plus grands chefs pendant ses nombreux voyages. (SIX) Un peu rouillée, n'en demeure pas moins polyglotte. Anglais, français, espagnol, italien, russe, japonais. Possède quelques rudiments d'hébreux. (SEVEN) Remet régulièrement sa foi — ou plutôt, sa non-foi — en question, croit dur comme fer aux étoiles. A reçu une éducation juive, a grandit ensuite avec des chrétiens, se demande si Dieu ne l'a pas oubliée à un moment donné. (EIGHT) Coupes de cheveux et changements de couleur impulsifs, souvent significatifs d'un mental breakdown. (NINE) Fume plus que de raison, jusqu'à un paquet par jour dans les périodes anxieuses. Est toujours ce qu'on pourrait qualifier d'alcoolique fonctionnelle — ne boit que du bon vin, de la tequila et du champagne. (TEN) Performe de temps à autres au Old Hound, piano/guitare/voix, lorsque le manque des spotlights se fait trop ressentir. Triple threat, un de ses plus grands regrets reste de ne pas avoir joué dans une comédie musicale ou à Broadway lorsqu'elle en avait encore l'occasion. Persuadée qu'elle ferait une excellente Sally Bowles. (ELEVEN) Corps parsemé de cicatrices ci et là, vestiges de souffrances ou d'aventures folles. (TWELVE) Sa couleur préférée est le vert, ses fleurs préférées sont les lys. (THIRTEEN) Répond lorsqu'on l'appelle Mrs Winthrop. Au bout d'une dizaine d'années à tenter de faire comprendre aux enseignants de son filleul qu'elle n'en est que sa marraine, elle a fini par se résigner. Fait mine d'être simplement agacée mais cela lui serre toujours le cœur quand cela se produit. (FOURTEEN) Vendrait un rein pour de la glace cookie dough.






  • aude/goldens

    ÂGE : bientôt le quart de siècle sur papier ; seize, quarante ou soixante-dix ressentis selon les jours. PAYS, FUSEAU HORAIRE : portugal ; gmt. SIGNE ASTRO : gemini sun ; libra moon ; virgo rising. chaos. TYPE DE PERSONNAGE : inventé de ma p'tite tête. UN DERNIER MOT POUR LA ROUTE? : FAUSTINE JE T'AIME MI AMOR T'ES UN FUCKING GENIUS ET T'ES TROP TALENTUEUSE I CAN'T. CRÉDITS : kidd la plus belle, la plus forte (av.) ; moi-même (moodboard) ; shelly-johnson / flaine / cinemapix / janetennant / tisdalejunior on tumblr (gifs).





  • louise
    carstairs
    dead girl walking





What a thing to admit / That when someone looks at me with real love / I don't like it very much / Kinda makes me feel like I'm being crushed / Is this something that you would like to discuss? / And it's good to be alive / Crying into cereal at midnight / If they ever let me out, I'm gonna really let it out / I listen to music from 2006 and feel kind of sick / But, oh God, you're gonna get it / You'll be sorry that you messed with this.
florence + the machine, girls against god.
Louise Carstairs
Louise Carstairs
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in the valley of the dolls we sleep,
got a hole inside of me



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age : [ thirty-six ● dec. 86 ] toujours une dizaine de moins dans sa tête, bloquée dans l'espace-temps par le deuil insurmontable de la vie qu'elle aurait dû vivre. (capricorn sun, gemini rising, libra moon.)
WORK : [ office manager ] oscar qui prend la poussière dans un coin de son salon, révérence tirée il y a bien longtemps désormais. retour forcé à l'anonymat, la mention du job qui occupe ses journées lui arrache toujours un soupir résigné.
LOVE STATUS : [ forever yours ] célibataire encore et toujours, le cœur volé il y a plus de deux décennies ne lui a jamais été rendu alors, elle se complait dans le déni et les plaisirs de la chair sans se soucier des individus.
HOME : [ #446 twin willow road ] a vécu dans la maison voisine lors de ses neuf premières années à nowhere, a emménagé auprès de rhett il y a de cela quelques mois. (right where she belongs.)
PRONOUNS : she/her/elle

RELATIONS : fiche / dashboard
STYLE RP : rythme décousu / jamais moins de 600 mots, plus aux alentours de 1k / possibilités de dialogues en anglais / troisième personne.
WARNINGS : relations familiales abusives, drogues (passif), alcool(isme), dépression, anxiété, tca, sexe, abandon, language vulgaire, élitisme. (entre autres.)
Louise Carstairs
the alcoholic fallen idol and improvised soccer mom
 
 
Los Angeles, CA

TW : violences familiales, élitisme, abandon, maladies mentales.
ACTE I, scène I. ● Tout commença avec un empire. Un empire qui règne dans l’ombre, un nom dissimulé un peu partout, tel une mauvaise herbe. Carstairs. Justice, politique, arts divers et variés, science, hôtellerie, everywhere ; l’exemple parfait de la bourgeoise américaine, régie par des principes un poil archaïques et conservateurs. Tout commença par une union arrangée, mariage sans amour, entre un avocat redoutable de renommée mondiale et une actrice connue par delà les océans. La perfection incarnée et, pour peaufiner ce beau tableau, la descendance. Louise Elizabeth Carstairs, l’enfant bénie née juste avant les célébrations de Hanukkah — un signe, selon la grand-mère qui désespérait de voir son ainé tarder à perpétuer la lignée, comme il se le devait. Cuillère en or dans la bouche, un demi-million de privilèges et un avenir déjà tout tracé, esquissé par les ambitions paternelles ; elle n’a rien demandé de tout cela, Louise. Elle n’a jamais demandé à prendre part à cet orchestre mené d’une main d’une main de fer, cette vaste représentation constante dont Paul Carstairs était le marionnettiste. Jamais eu son mot à dire, juste à subir et à donner le meilleur d’elle-même pour se plier aux exigences démesurées, en mettre plein les yeux. Parce que tout était parfait et se devait d’être parfaitement parfait. Façonnée sans aucun ménagement en enfant-trophée, énième symbole de la réussite d’une lignée accomplie, balancée dès ses premiers balbutiements devant les caméras, sur les plateaux de tournage. Parce que Louise Carstairs, elle devra marcher dans les pas de sa mère jusqu’à finalement prendre le même chemin que son père une fois la maturité atteinte — l’histoire était déjà écrite, plus qu’à la suivre méticuleusement. Il aura fallu exceller en ballet, en gymnastique et tout un autre tas de disciplines, en piano et en chant, apprendre à parler plusieurs langues dès le plus jeune âge, se former à des enseignements comme les mathématiques et la philosophie bien trop tôt. Tout en étant l’enfant rêvée, polie, discrète et talentueuse, parfait animal de foire à présenter aux dîners mondains, à en faire pâlir de jalousie les familles royales. Parce qu’une fois le rideau tiré, les caméras éteintes, le moindre faux pas, la moindre fausse note, déclenchait ouragans et avalanches, déferlements de haine, pluies d’insultes et de coups. Entre l’abandon maternel — bien trop désintéressée, bien trop occupée d’un bout à l’autre du globe entre tournages et tournées promotionnelles — et la tyrannie paternelle, la gamine, exceptionnelle sur papier, fut bien trop vite diagnostiquée comme défaillante. Trop faible, trop fragile, trop sensible — les pédopsychiatres préfèreront les termes burn-out, dépression, anxiété, troubles alimentaires, pensées noires. Mais the show must go on ; la machine infernale ne s’arrêta pas pour autant.
Jusqu'aux Winthrop.

(August 1999) ● À force, elle ne savait plus ce qui déclenchait les tornades. Peu importait. Quoiqu’il advienne, quoiqu’elle fasse, le rituel tordu semblait destiné à se perpétuer. Alors, elle demeurait stoïque autant que possible ; parce qu’elle le savait, pleurs, cris et suppliques ne faisaient que prolonger l’enfer. Impassible sous les coups et les insultes, elle n’attendait qu’une chose, que le bourreau fasse ce qu’il avait à faire et la congédie. Cependant, cette fois, pour la toute première fois — sans doute la seule et l’unique — elle avait vu les traits colériques du tortionnaire se déformer en une honte pathétique, le cramoisi de son visage se faire la malle. Paul Carstairs avait encore la paume en l’air, prête à s’abattre une nouvelle fois, lorsqu’une voix qui n’était pas la sienne, toute aussi familière pourtant, résonna dans la cuisine. « For the love of God. Louise. » Elle ne broncha pas, la gamine. La joue encore endolorie, brûlante, elle se contentait de fixer son paternel, presque hypnotisée par la première ombre de faiblesse qu’il laissait transparaître. Il semblait faillible, pris sur le fait. le père Winthrop apparu dans son champ de vision. Il se pencha sur sa silhouette menue, posa ses deux mains imposantes sur ses frêles épaules, toujours tremblantes. Et de voir l’homme qu’elle connaissait depuis son plus jeune âge dans cet état lui faisait finalement plus peur que son propre père — parce qu’Alexander, elle ne l’avait jamais vu en colère aussi noire. Le cœur au bord des lèvres, elle cru d’abord que lui aussi allait s’en prendre à elle, tenta un mouvement de recul. Comme s’il l’avait compris, la poigne et le regard se firent plus doux ; et Louise ne put s’empêcher de se dire que c’était probablement à ça que ça ressemblait, un père, un vrai. « Go to your room and get your things. » L’enfant ne se fit pas prier. Prit ses jambes à son cou, emprunta la porte de sortie qu’il lui offrait, aussi vite qu’elle le pouvait. La curiosité de comprendre les cris inintelligibles qui retentissaient de la cuisine ne prit pas le pas sur l’instinct de survie ; elle détala juste, claqua la porte de sa chambre. Et, une fois en sécurité, Louise continua à mettre les ordres à exécution, comme le bon petit soldat qu’elle était, balança une valise sur son lit en vue de la remplir. ”Get your things”, what did he meant? Should I pack a backpack, a suitcase? Après le choc, vint la panique. Incapable de réfléchir, l’enfant se mit juste à pleurer, déambulant dans sa chambre sans savoir quoi attraper — des vêtements, quelques trophées qui trônaient sur une étagère, ses livres de classe? C’était pourtant une belle journée. Les amis de la famille venaient tout juste de fermer la porte sur eux lorsque la réalité de son existence l’avait rattrapée — et si elle savait que la brutalité l’attendait une fois la solitude retrouvée, cette tournure des évènements, elle ne l’avait pas vue arriver. « Hey, kiddo. » Le sauveur fit son apparition dans l’encadrement de la porte, lâcha un soupir en constatant la détresse de l’enfant. Il s’avança doucement, comme s’il tentait de s’approcher d’un animal blessé, passa ses grands bras autour d’elle. « You’re gonna stay with us, alright? » D’abord hésitante, peu habituée à recevoir ce type d’affection, Louise se blottit finalement contre la carrure. Parce qu’avec Alexander, une fois la surprise passée, elle savait qu’elle était en sécurité — Rhett le décrivait souvent comme the best dad in the world et si il y avait bien quelqu’un en qui la blonde portait une confiance aveugle, c’était bien son meilleur ami. The best dad in the world, il ne pouvait pas être violent. Sûrement qu’il pouvait être strict lorsque la situation l’exigeait mais jamais ô grand jamais il ne pouvait lever la main sur une enfant. Right? « How long? » Qu’elle réussit à murmurer entre deux sanglots. Ils demeurèrent ainsi en silence quelques instants et l’homme se contenta de la serrer fort, déposa un baiser au sommet de son crâne. « As long as you want to. » L’enfant releva la tête. Réponse muette, I never wanna come back here. Never. L’avocat soupira de nouveau. « I know. C’mon, kiddo. » Une fois deux valises remplies à la va vite, les sanglots atténués, ils partirent. Louise en tête de file pendant qu’Alexander portait ses bagages, elle passa devant son paternel, la tête haute malgré les larmes qui se frayaient toujours un chemin sur ses joues, comme il le lui avait si bien appris ; you can’t hurt me anymore. Paul Carstairs ne lâcha pas un mot, chercha le regard de son rejeton unique sans le trouver. Lou, elle contenta de se faufiler au plus vite dans la voiture, dans laquelle attendaient Everett et Julia, visiblement décontenancés. « Dad?! » Sitôt la tête blonde assise à côté de lui, le gamin détacha sa ceinture de sécurité, se glissa sur le siège du milieu pour se rapprocher d’elle. Et sans l’ombre d’une hésitation, il glissa ses doigts sur les joues humides de Louise pour essuyer les larmes qui y roulaient encore, clairement inquiet de la rougeur persistante sur celle qui avait été pris pour cible. « Are you okay? » Hochement de tête assuré pour seule réponse. I’m gonna be okay now. Parce que Lou et Rhett, depuis toujours, ils n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre. « Dad, what’s going on? » Le gamin continua d’insister, maintenant que son père avait à son tour pris place dans le véhicule. Silence pesant, atmosphère palpable. Alexander et sa femme échangèrent un regard lourd de sens. « We’ll talk when we get home, Everett. »

ACTE I, scène II. ● Au sein du chaos, par la plus immense des chances, elle était parvenue à trouver un refuge, son safe place. La famille Winthrop au complet l’avait accueillie à bras ouverts et, désormais, Louise pouvait se permettre le luxe d’être ce qu’elle était réellement au fond ; Lou, simplement Lou. Loin des artifices, loin des caméras, loin de la pression constante. Elle continuait de jouer les enfants trophées, de temps à autres, continuait sa carrière sur le grand écran, mais le rythme était plus doux, plus stable. Les parents Winthrop comme gardiens, elle pouvait se permettre d’être une gamine comme une autre la plupart du temps, rire, se péter la gueule, se relever. La plus grande chance de sa vie, elle le dira toujours, c’est d’avoir trouvé quatre âmes pour s’accrocher à la sienne, dès le plus jeune âge. Le club des cinq, le Scooby Gang. Unis comme les doigts d’une main, toujours fourrés ensemble depuis le premier souffle, soudés dans les bons comme les plus terribles des moments. D’abord, il y avait Norah. Co-équipière féminine de la bande, le double, fidèle comme son ombre. La princesse et la star, la patineuse et la danseuse ; double trouble. Toujours collées à la hanche comme des siamoises, sans se douter qu’elles se précipiteraient l’une et l’autre dans une chute vertigineuse des années plus tard. Il y avait aussi CameronCam for short. Jamais de problèmes avec Cam ; le sérieux au placard, que des sourires insouciants aux lèvres. Cam aussi n’était jamais assez bien pour ses parents. Ils se sont toujours compris à ce sujet là, sans avoir besoin de s’expliquer pendant des heures. Puis, encore de Winthrop. Encore et toujours les Winthrop. Caleb, en premier lieu. Le plus fidèle de tous, le soutien sans faille. Connexion particulière qui s’est construite immédiatement avec le gamin rondouillet, une évidence inexplicable pour Louise — parce que Lou, elle aura essayé de mettre des mots sur bien des choses, bien des sentiments, dans sa vie, mais jamais elle n’aura pris la peine de tenter pour expliquer son lien si fort avec Caleb. Et pour compléter la bande, Everett Winthrop.

Rhett. Meilleur ami présent depuis le premier souffle, premier acolyte de toutes les aventures, confident de chaque pensée intrusive, intelligente ou stupide sans aucune gêne, gardien des insomnies. Si pendant un temps, le Winthrop semblait être, au même titre que son cousin Caleb ou que Norah et Cameron, un frère que la génétique ne lui avait pas accordé, il était surtout un soldat épris, un Roméo fanatique. Lou, elle a toujours soupçonné l'affection un peu différente que le garçon portait à son égard — peut-être était-ce les cartes de St-Valentin écrites dès le plus jeune âge, les regards amourachés, les bégaiements confus ou la dévotion à travers vents et marées. Elle a longtemps balayé du revers de la main les preuves soulignées par Norah et Cameron, oscillant entre déni et it’ll pass mais, aujourd'hui, elle ne se souvient plus réellement de ce qui a fait basculer la balance, ce qui a fait qu'un jour, vers leur première rentrée au lycée, elle a senti son cœur tomber en chute libre. Au final, c'était plus qu'une évidence — il était le compagnon de route que la vie lui avait offert sur un plateau d’argent dès les premiers instants. Il n’avait fallu que quelques années à la gamine pour réaliser qu’elle tenait entre les mains son âme-sœur, sa moitié. Tout ce qu’on vendait dans les contes, les livres, les films, les légendes, les croyances ou les espoirs. Maintes et maintes fois, on leur avait répété qu’ils avaient de la chance de s’être trouvés aussi tôt — parce qu’après tout, il y avait des personnes ici bas qui passaient une vie entière à chercher ce qu’eux, petits veinards, avaient. Pour Louise, toute jeune qu’elle était alors, nul question de bonne étoile ou de hasard. C’était une évidence, un fait, they were just meant to be.
Deux faces d'une même pièce, si semblables et différents à la fois, le quaterback et sa cheerleader blonde, le roi et la reine du bal de promo. Le plus gros des clichés. Mais c'était pour de vrai, Lou et Rhett. Tout le monde croyait en eux — les parents Withrop les premiers, le reste de la bande, les professeurs, chaque camarade de classe, chaque personne qui croisait leur route, en réalité. N'y avait que le père de Louise, particulièrement aigri de voir sa descendance heureuse en ses propres termes et espérant la fiancer à ce qu'il estimait un meilleur parti, issu d'une famille old money au même titre que la sienne, qui nourrissait un désaccord insensé envers Everett, qui décidément avait tout du gendre rêvé. Ils avaient tout, Lou et Rhett. La beauté, l'intelligence, l'argent, l'arrogance et l'avenir devant eux. Rien ne serait assez grand et fort pour se mettre en travers de la route des mille et une promesses, plans tirés sur la comète. Pas leurs deux caractères parfois assez trempés, pas le père Carstairs et les coups qui tombaient encore de temps à autres, ni les troubles de Louise et encore moins sa carrière sur le grand écran qui prenait de plus en plus d'ampleur. Évidemment, qu'ils allaient être les premiers à se marier, à fonder une famille. Évidemment qu'ils auraient leur happy ever after. L'avenir était tout tracé, après tout.
Elle a vite déchanté, lorsque les lettres d'admission à l'université sont arrivées. Pour la première fois, si on passait outre les quelques semaines qui semblaient toujours si longues où elle se retrouvait des plateaux de tournage d'un bout à l'autre du monde, on osait les séparer. Plus de Rhett au quotidien, plus de Caleb, plus de parents, plus de Norah, plus de Cameron. Plus que Louise, seule avec ses angoisses, seule avec la pression Carstairs-ienne sur les épaules, dans un nouvel environnement dans lequel elle ne trouvait pas sa place. Parce que elle, toutes ces nouvelles découvertes, l'indépendance, elle n'en avait que faire — à croire que peu importaient les années qui passaient, elle demeurait cette enfant terrifiée de se retrouver livrée à elle-même. Et pourtant, même à des miles de distance, Rhett restait là, maintenait ses dizaines de serments.

(September 2006) ● « To our sixth anniversary. » Peu importait la tumulte tranquille autour d’eux ; le monde, l’univers qui continuaient de tourner. Ils étaient toujours dans leur propre dimension, Louise et Everett. Comme s’il n’y avait qu’eux dans ce restaurant, eux et leurs verres qui s’entrechoquaient doucement — s’ils étaient, normalement, un peu trop jeunes pour se permettre ce genre d’excès, ce n’était pas un soucis ; what Louise Carstairs wants, Louise Carstairs gets. Ils trinquaient aux années écoulées, aux nombreuses à venir. « I can't believe we've already spent more than a third of our lives together. » La main de Rhett vint trouver la sienne sur la nappe immaculée ; et le sourire de Louise se fit plus large encore. All was well. As it should be. Avec candeur, la blonde ne pouvait s’empêcher de se dire qu’elle ne lasserait jamais de sentir leurs doigts entremêlés ainsi. « And this is just the beginning. » Aucun doute sur la question. C’était une évidence, à l’instar de la Terre qui tournait autour du soleil, un et un égal à deux. Six années complètes semblaient insignifiantes comparé aux micros infinités qu’il leur restait encore à vivre. « You're not planning on proposing tonight, are you? » Elle ne le connaissait que trop bien, Rhett. Pas besoin de fouiller ses poches pour deviner qu’un écrin s’y trouvait, abritant une bague encore plus belle que la promise ring qu’il lui avait offert des années plus tôt et qui trônait toujours fièrement à son doigt. Elle le connaissait suffisamment pour savoir que leur sixième anniversaire était une occasion plus que parfaite ; cependant, Louise, elle avait autre chose en tête. Faire les choses dans l’ordre. Cela lui importait peu, à Rhett, les plans minutieux. Pourquoi attendre de finir leurs études, d’avoir des carrières bien établies pour officialiser ce qu’il savait déjà depuis son plus jeune âge? « I don’t know what you’re talking about. » Et, après toutes ces années, le sourire narquois sur la face du Winthrop continuait de faire chavirer le cœur de Louise. Comme si le temps n’avait pas d’effet sur eux, comme s’ils étaient insensibles à la lassitude, à l’habitude. Comme s’ils étaient destinés à demeurer deux gamins amoureux jusqu’à la fin des temps, dans leur bulle de plénitude — parce que Lou, elle ne pouvait envisager un seul instant un autre parcours de vie qui n’impliquerait pas la main de Rhett dans la sienne. « Good, ‘cause I won’t accept until I get my first Academy Award. » Le rire plus que confiant d'Everett — plus belle symphonie qu’il soit — lui fit monter le rouge aux joues. Elle se réfugia dans sa flûte de champagne pour conserver un semblant de crédibilité. We'll see about that pour toute réponse dans le regard. Il était têtu, Rhett. Tout autant qu’elle, parfois. Il n’en démordrait pas jusqu’à lui passer la bague au doigt, elle le savait. Mais pourquoi se précipiter alors qu’ils avaient tout le temps du monde?

Si elle avait su ce qui allait suivre, Louise, elle aurait sans aucune hésitation balancé ses plans rigoureusement ficelés au Diable, l’aurait épousé sur le champ. Hélas, rien ni personne n’aurait pu prévoir la tragédie ; pas même ceux qui se pensaient plus forts que le Destin lui-même.

TW : disparition/abandon.
ACTE I, scène III. / (December 24th 2006) ● Elle ne l’avait pas vu arriver, le drame. Parce que plus rien n’avait été dramatique depuis si longtemps — et que rien n’avait été si douloureux. Jamais. Ni les gifles, ni les menaces, pas ni insultes, ni sa propre encéphale qui lui causait du fil à retordre. Elle s’était perdue dans sa routine, Louise. Bien trop naïve, bien trop chanceuse jusque là. Elle pensait juste rentrer célébrer Noël avec les Winthrop, retrouver la bande pour son vingtième anniversaire et celui de No. Naïve Louise. Elle se disait que le silence du côté d’Alexander et Julia était normal, qu’ils étaient sans doute occupés avec les préparatifs. Si Rhett ne répondait pas, c’était probablement parce qu’il était lui aussi occupé avec ses présents, lui qui adorait toujours en faire des tonnes. Et pourtant, lorsqu’elle était arrivée chez Grandma, elle n’avait trouvé que la panique. Aucune trace de Rhett ou de ses parents. Juste Grandma qui s’affairait aux fourneaux, angoissée, dans l’espoir de voir son fils passer la porte d’entrée à tout moment ; Lorna qui passait mille et uns coups de téléphone en espérant trouver une piste ; Caleb bien trop soucieux de la manière dont Louise prendrait la nouvelle. On lui avait raconté les échanges avec les autorités. No sign of foul play, nothing suspicious. Can’t do anything about it. They’re legal of age and allowed to do whatever they please — such as changing the locks, not answering the phone. Bullshit, qu’elle avait proclamé en attrapant son manteau. Bullshit, qu’elle avait crisé en réalisant que sa clef n’ouvrait plus la porte de la demeure qui l’avait vue grandir, l’endroit qui lui avait fait découvrir la signification du mot home. Do you know who the fuck I am?, gamine capricieuse en proie à la panique, qui faisait des pieds et mains au commissariat le plus proche lorsqu’on l’avait envoyée paître de la même manière qu’on avait remercié les Grandpa quelques heures plus tôt. Et au final, comme dernier recours, ne restait que Paul Carstairs. Le géniteur omniscient comme dernier recours, parce que Paul, il savait toujours tout ce qu’il se passait dans le gratin de Los Angeles. Alors, l’estomac au bord des lèvres, elle avait juste pris la route vers le Manoir familial. And all hell broke loose.

TW : ts/overdose médicamenteuse, fausse couche, abus de drogues, addictions.
ACTE II, scène I. ● Y avait plus que le cœur qui s’effondrait dans une chute sans fin au creux de sa cage thoracique, un silence lourd, l’estomac en vrac, des bleus éparpillés un peu partout sur la peau d’ivoire, un utérus qui ne s’arrêtait plus de saigner, un flou complet et le silence. Le néant intersidéral, le manque, le vide. Plus qu’une coquille vide. Pas de message, d’appel, de lettre, pas le moindre signe que tout cela n’était qu’une vaste blague. Elle était restée un moment isolée, princesse séquestrée dont le père s’improvisait dragon, le temps que le corps s’en remette — parce que le cœur et l’âme, eux, ne s’en remettraient jamais. Elle n’a jamais raconté le récit de ce qu’il s’était passé une fois arrivée chez les Carstairs, ce soir là. Déni ou désintérêt total, peut-être honte aussi, aucune idée. Elle n’en a jamais eu besoin de toutes manières, de formuler la terreur. Pour être honnête, elle ne s’en souvenait pas. Abrutie de médicaments, abrutie par son cerveau qui refusait de faire les connexions comme il le devrait. Tout ce qui importait, c’était l’absence des Winthrop et le monde qui continuait de tourner malgré l’effondrement de l’univers. Elle en venait à douter de sa mémoire, Lou — peut-être que tout cela n’avait été que le fruit de son imagination, une enfance et une adolescence utopiques imaginées par son esprit d’enfant malade. Elle a attendu des jours, des nuits durant et pourtant, il fallait se rendre à l’évidence: les Winthrop l’avait bien laissée derrière. Rhett était parti. Peut-être que finalement, l’amoureux transit n’avait été qu’une mascarade. Elle n’en savait rien, Louise. Elle a longtemps oscillé entre quelques phases de deuil, sans jamais réussir à aller de l’avant ; le déni, la colère et la tristesse s’enchaînaient, tournaient en boucle comme un vieux vinyle rayé. Tornade de destruction, glissade complète de l’humaine alors que la star était en pleine ascension — boîte de Pandore ouverte, aveuglée par les spotlights. Le début du meilleur du pire, le début de la fin. Retour fulgurant sur le devant de la scène pour Louise Carstairs ; tête d’affiches au cinéma, génie prodige du septième art, élève studieuse et jet-senteuse décadente à la fois, entre deux actions humanitaires pour bien se faire voir. Profil lunaire qui fascinait — au final, rien qu’une illusion, une boule à facettes qui renvoyait juste l’image qu’on attendait d’elle, comme on lui avait toujours appris à le faire. Mais en attendant, Lou, elle n’en finissait pas de se détruire. Norah comme meilleure acolyte dans le chaos, au grand dam de Cameron et Caleb qui n’en pouvaient plus de voir la blonde et la brune sombrer toujours plus fort, toujours plus vite. Chaque aller en rehab ne signifiait qu’un retour quelques semaines plus tard — une roue libre qui tournait en boucle, sans direction. Et y avait toujours que le silence, un demi millions d'interrogations. La plaie qui demeurait toujours ouverte malgré les distractions et les années qui s'écoulaient.

ACTE II, scène II. / (February 26th 2012) ● Pantin désarticulé déambula et tituba dans l’espace. Un sac d’os qui se prêtait à une chorégraphie maladroite, s’élançait pourtant sans hésitation dans le luxueux loft, talons hors de prix claquant sur le parquet et sillons de tissus vaporeux sur son passage. La terrasse fut vite atteinte, le froid de mars vint s’attaquer à son épiderme dans l’apathie la plus complète. C’était pourtant tout ce qu’il lui restait d’à peu près tangible, son enveloppe corporelle. Le souffle court, le fantôme d’un myocarde, pourtant bien vivant autrefois, résonnait contre sa cage thoracique. La mâchoire serrée, les symptômes des substances absorbées au cours de la nuit, distractions éphémères s’évaporaient petit à petit, ne lui laissant qu’une sensation d’engourdissement, comme si elle était enveloppée dans du coton. L’océan au loin comme rappel des deux iris qui continuaient de hanter ses nuits, peu importe les paysages, les corps, les jours qui s’enchaînaient. Teintes rosées et orangées qui teintaient le paysage. Elle perdit l’équilibre et s’effondra, se maintint de sa main libre à la rambarde, à l’instar d’une marionnette à laquelle on aurait subitement coupé les ficelles. Et elle ne bougea plus. Du haut de sa tour, la princesse déchue observa silencieusement son royaume qui s’éveillait, dans la plus grande des indifférences. Les reflets du jour naissant se réverbèrent sur la statuette dorée entre ses doigts fins, le symbole de l’objectif d’une vie atteint. Apothéose de la gloire, quintessence de la réussite. Aucune satisfaction, pourtant.

Hey, I made it. Plus que la passion pour exister, besoin constant de se glisser dans d’autres identités pour oublier que la sienne était bafouée. C’était bien plus simple d’être quelqu’un d’autre parce qu’elle, Lou, telle qu’elle était, n’était plus. Depuis bien longtemps, déjà. Coquille vide qu’elle était, enfin vidée de toutes ses larmes depuis quelques temps. Réel paradoxe. Si on ne s’était jamais autant arraché Louise Carstairs, qui existait bel et bien, brillait de mille feux, Lou, elle, n’était plus qu’un lointain souvenir, un mirage. Fallait croire qu’elle jouait son propre rôle même lorsque les caméras étaient éteintes, l’étoile filante en chute libre direction les abysses. Tout ce qui faisait naître en elle la moindre émotion autrefois la laissait désormais de marbre. Elle qui, naïvement, s’était raccrochée à cet ultime but dans l’espoir d’y trouver un réconfort, d’enfin se retrouver, elle se heurtait à un mur, maintenant que la case sur sa bucket list était cochée. And now, what? Maintenant qu’elle avait enfin tout ce dont elle rêvait enfant — le talent qui rattrapait le népotisme, l’émancipation du fardeau que représentait le patronyme, la reconnaissance des plus grands, la gloire et les tonnerres d’applaudissement — elle se sentait toujours aussi vide. Et maintenant, il fallait se rendre à l’évidence. Accepter qu’elle était définitivement condamnée à perpétuité à tourner en rond dans sa propre existence, tel un poisson à l’étroit dans son bocal, qu’elle ne demeurerait qu’une moitié d’âme destinée à errer en toute solitude au Pandémonium. Même ses plus grandes ambitions accomplies n’étaient pas suffisantes pour la sauver de la fin du monde. Ne restait plus qu’un grand vide, l’amertume des désillusions et l’acidité de la cocaïne au fond de sa gorge. I’ve got everything I’ve ever wanted but I’d give it all up in a heartbeat if it could bring him back. Louise Carstairs, Academy Award Winner, aurait tout envoyé valser en un papillonnement de cils juste pour redevenir Lou, sa Lou. Son plus grand rôle demeurerait celui de sa propre vie et pour cela, elle ne recevrait jamais d’Oscar.

ACTE II, scène III. / (JULY 2013) ● « Sorry, your Honor. I zoned out. » La gamine de vingt-six ans tourna la tête dans l’histoire de constater qu’elle avait amusé la galerie. Du coin de l’œil, Norah, décidément toute aussi immature — et probablement peu sobre — qui semblait avoir du mal à contenir son rire, Cameron qui la regardait de travers et Caleb qui avait la tête dans les mains. Paul, quant à lui, avait du mal à dissimuler son air satisfait — fallait croire que sa fille unique était passée experte dans l’art de s’enfoncer de son propre chef. Lorna, un peu plus loin au fond de la salle, semblait bouillir en pensant à toutes ces heures perdues à bosser le dossier avec l’avocat de la blonde. « Miss Carstairs, you do realize that this is an important issue? » La juge n’avait pas l’air amusée non plus et Lou, elle avait juste acquiescé et avait continué à ne rien suivre. À quoi bon? Elle savait qu’elle était foutue ; et elle n’avait rien fait pour éviter cela. Fallait croire que si les overdoses étaient acceptables, enfoncer — on admettra jamais l’aspect volontaire, en revanche — une voiture de collection était un acte contre l’humanité qui nécessitait de la museler, la foutre en laisse. Une occasion en or pour Paul Carstairs de reprendre le contrôle sur son rejeton. La sentence était tombée, une guillotine sur sa tête de princesse déchue qui n’avait définitivement pas de quoi se défendre, avec ses six ans d’exploits abracadabrants et d’addictions diverses dans les pattes. Conservatorship, à l’instar de ses copines Britney et Amanda. Avec Paul aux commandes de sa fortune, de sa personne toute entière. Aucune surprise pour la blonde. Si elle avait promis à Caleb qu’elle allait enfin retrouver la sobriété et pour de vrai, la juge et les jurés n’en avaient que faire d’une promesse d’une addict — elle ne pouvait pas leur en vouloir car, pour être honnête, elle ne se faisait pas confiance non plus, Lou. C’était comme demander à No de rester sobre, rien que l’idée la faisait ricaner. Une décennie à devoir répondre de ses actes, dix ans pour se repentir avant la possibilité de faire appel. Il y avait des criminels qui prenaient moins que ça pour de réelles atrocités. Parce que Lou, elle n’avait jamais voulu faire de mal à qui que ce soit, si ce n’était elle-même.

TW : décès en couche, abandon.
ACTE III, scène I. / (February 8th 2014)I’m so sorry, Lou. Elle n’en avait pas cru ses oreilles, la blonde, lorsque Caleb l’avait appelée. Eleonore n’était plus, le meilleur ami ne pouvait gérer et se faisait la malle, lui laissait la charge du nouveau-né.  Équilibre bancal des sept derniers mois détruit d’un coup de massue, l’histoire semblait se répéter — lui, au moins, avait eu la décence de la prévenir de son départ. Les plaies d’autrefois ravivées comme jamais, elle n’avait pas eu le temps de réfléchir ou de se morfondre. S’était juste jetée à l’arrière de son volant, s’était précipitée à l’hôpital, en essayant de remettre de l’ordre dans son esprit en peine. Caleb’s gone. He left you behind, too. Et lorsque ses yeux se posèrent sur le poupon, tout frêle dans sa couveuse, sensation presque cosmique dans sa cage thoracique — enfin, les petits morceaux du myocarde fantomatique semblaient de nouveau capables de ressentir quelque chose qui n’était ni douleur ni tourment. Whiplash, alignement des étoiles, claque dans la gueule. Et plus rien n’avait de sens ou d’importance si ce n’était le petit être. Rien n’aurait pu la préparer à être foudroyée de cette manière. « Do you wanna hold him? » Voix douce de l’infirmière la ramena à la réalité et Louise tenta de recouvrer un peu de contenance, essuya les torrents de larmes qui défilaient sur ses joues du revers de la manche. « Sure. » On la guida à un fauteuil, l’invita à déboutonner son chemisier avant de glisser le bébé contre elle — skin to skin, un brin de douceur au milieu du chaos. Elle était un peu gauche, Louise. Peur de mal s’y prendre, peur de ne pas le maintenir correctement, peur de le serrer trop fort. Elle qui était si assurée dans toute entreprise autrefois n’arrivait toujours pas à se faire confiance. Mais lorsque Leo fini par ouvrir les yeux, les doutes et le désarroi s’envolèrent un instant. And all of sudden, everything started to make sense again. « Hello there. » Elle entendait presque la voix du meilleur ami rire un General Kenobi au fond de son esprit, entre deux sanglots. Pour la toute première fois depuis neuf longues années, la tornade destructrice marqua une pause. Comme si elle voyait enfin la lumière au fond du tunnel, une première éclaircie, une lueur d’espoir après une longue nuit bien trop sombre et terrifiante. Rédemption qui prenait la forme d’un gamin étonnamment calme dans ses bras tremblants. « It’s gonna be just you and me for a while but I swear I’m gonna do my best. We’ll be okay. » Un baiser sur le haut du crâne tout fragile du filleul comme pour sceller une promesse, I'll give you my life if I have to. S’il fallait qu’elle sacrifie le peu qu’il lui restait pour lui, elle le ferait en un clin d’œil — parce que tout semblait l’avoir menée à cet instant.

(November 2014) ● À la surprise générale, elle ne flancha pas, Lou. Elle demeura droite, solide, malgré les insomnies, les crises de larmes, les frayeurs. Allégorie vivante de l’anxiété, prône depuis toujours à envisager le pire, évidemment que Louise s’imaginait les plus terribles des scénarios. Sans nul doute un demi-million de fois, sans qu’elle ne puisse avoir la moindre maîtrise là-dessus. La maternité n’avait fait qu’empirer ce sentiment constant d’être sur le qui-vive, comme si une épée de Damoclès invisible trônait incessamment au dessus de sa tête blonde. Parce qu’elle était habituée à ce que les choses tournent au vinaigre, Louise. À ce que le contrôle lui échappe et que tout ce qu’elle construisait s’effondre comme un château de cartes. À l’instar d’une mère — car bien qu’elle en avait bien le rôle et tout ce qui allait avec, il lui manquait le titre officiel et cela lui suffisait pour se sentir illégitime de bénéficier de cette appellation — elle avait ressenti un amour qui dépassait tout entendement, sans faille et infini, à la seconde où elle s’était retrouvée à la charge de Leo. Elle n’avait pas choisi, l’ancienne idole. Cela lui était tombé dessus comme ça. C’était probablement la dernière chose qu’elle se voyait faire sur Terre, élever un enfant — du moins, depuis que tous ses plans pour le futur étaient tombés à l’eau. Elle se souviendrait probablement toute sa vie du moment précis où son existence avait pris une nouvelle dimension, comme si toutes les embûches avaient enfin du sens. Au final, c’était probablement Leo qui l’avait sauvé d’elle-même. À l’instant même où elle s’était retrouvée responsable de cette nouvelle vie qu’elle n’avait pas donnée, elle avait hérité de toutes les inquiétudes, rationnelles comme totalement absurdes, qui accompagnaient ce sentiment pourtant magique. Chaque seconde était assombrie par l’angoisse qu’une chose épouvantable se produise, quelque chose dont elle ne relèverait jamais. Pis y avait toujours le manque — de substances, de Caleb, de Rhett, encore et toujours, de sa vie passée, de ce qui aurait dû être — qui la torturait. Néanmoins, étrangement, elle tenait bon. « Hey Cal. It’s me. Again. » Elle avait hésité, avant de l’appeler. Sans surprise, elle était tombée pour la centième fois directement sur la messagerie et à chaque fois, c’était une dague de plus dans son âme. Vouée pour l’éternité à composer le numéro des cousins Winthrop, juste pour quémander des miettes de réconfort dans l’enregistrement vocal de leurs voix qui annonçait leurs absences. « I hope you’re doing okay. » Jamais il ne répondait, Caleb — à l’instar de Rhett, jusqu’à ce que son numéro ne soit réattribué. Mais elle savait qu’il était là, peut-être à quelques miles, peut-être à l’autre bout du monde. Parce qu’il était toujours là, son Calbed, elle en était persuadée. « I—I don’t know if you’re listening to my voicemails. I hope you do. » Il fallait qu’il soit toujours là. Même dans son absence, la simple idée du meilleur ami demeurait un pilier. Mais pour la toute première fois, Lou, elle arrivait à faire sans lui, parce qu’enfin, on avait besoin d’elle. Sa voix était hésitante et sa main disponible traçait nerveusement des allers retours sur le dos du bambin endormi sur ses genoux. Neuf mois s’étaient écoulés et toujours pas le moindre signe de vie de son père. Maybe something really bad happened, lui murmurait parfois l’angoisse, dans les heures avancées de la nuit. Mais Lou, elle balayait ces pensées intrusives du revers de la main, se rattrapant à l’espoir que son instinct ne lui ferait pas défaut si quelque chose d’aussi macabre s’était produit — à croire que c’était vraiment la disparition de Rhett qui arrivait à nouveau, encore et encore, même si tout était différent aujourd’hui. « Hm. Kid’s doing perfect. He finally sleeps through the night and can sit on his own, now. I wish you could just see him. He’s a mini you. » Les lippes étirées en un sourire triste, une boule se forma dans sa gorge. Elle marqua une pause. Plus le gamin prenait de l’âge, plus elle avait l’impression d’être face à un souvenir oublié, une réplique des photos qui étaient fièrement affichées chez Lorna ou chez Grandma Winthrop. Caleb n’était plus là mais pourtant, elle le retrouvait tous les jours dans les joues rondes du gamin, dans ses yeux bleus ou ses cheveux blonds. « But I think he's starting to take after me, personality-wise. I'm not sure that's a good thing. » Typical Lou, à sortir la carte de l’humour alors que son âme avait juste envie de pleurer. C’était la vérité, pourtant. Si le filleul tenait sa bouille de son géniteur, son caractère qui prenait petit à petit forme s’approchait souvent de celui de sa gardienne — et à chaque fois, cela faisait chavirer le cœur de la blonde. « He's glued to me all day long, it's kinda cute. Cute but draining. » Envolée toute forme d’intimité, tout se résumait à Leo. Impossible de le poser, à croire qu’il avait autant besoin d’elle qu’elle de lui. Ils n’étaient pas tous seuls, Leo et Lou. Mais tout laissait à penser que le gamin le sentait, que c’était eux contre le monde, qu’elle s’accrochait à lui pour ne pas chavirer et se noyer. Et tout en caressant le bambin, elle finit par craquer, Lou. « I miss you, Cal. I just wish you’d be here. » C’était la même chose à chaque coup de fil, à chaque message lancé tel une bouteille à la mer. Ça n’aurait pas dû se passer comme cela. C’était une tragédie qu’ils auraient dû affronter ensemble, comme ils avaient tout affronté jusque là. Amputée une fois de plus, Lou, elle ne pouvait se défaire des what-ifs et s’empêcher de déplorer chaque petite milestone que le meilleur ami ratait. Les premiers balbutiements, les premiers sourires, les premiers rires, les bons moments comme les plus terribles. « I’m okay. I swear, I’m doing okay. » C’était à se demander qui elle essayait sincèrement de convaincre, à travers les sanglots. « Still clean. Fourteen months, huh? Who would’ve believed it? » Un léger rire lui échappa. Pas elle, du moins. C’était sûr que Caleb avait foi en elle — c’était bien le seul à le faire, d’ailleurs. S’il avait sûrement pris ses décisions à la hâte, dans la panique, une partie de Lou savait qu’il savait ce qu’il faisait. Parce que Leo, il aurait pu le laisser à sa mère, à sa grand-mère. Comme s’il savait que Lou, elle avait besoin qu’on retourne son quotidien et qu’on lui donne une responsabilité lourde comme le monde pour la maintenir dans le droit chemin. Caleb, il savait toujours tout de toutes manières. Tout comme elle savait qu’il saurait décrypter les longs silences entre ses phrases. Parce qu’ils n’avaient pas besoin de se parler pour se comprendre. « I still can’t believe you trusted me enough to leave me on my own. With your child, for fuck’s sake. I don’t know if I’m supposed to be honoured or mad as hell. » Nouveau rire. Elle aurait pu lui en vouloir, être rongée par la rancune, mais s’il y avait bien quelqu’un à qui elle ne pouvait jamais en vouloir bien longtemps, c’était bien ses Winthrop boys. Encore une fois, Caleb avait tablé juste. Elle aurait pu s’effondrer des dizaines de fois, Lou. Elle avait même envisagé de retourner dans ses vieux travers mais un regard lancé au filleul — et quelques bouteilles de vin débouchônnées une fois que ce dernier avait enfin gagné le sommeil — suffisait à la maintenir. Y avait aussi l’idée qu’elle rendait enfin à la famille Winthrop ce qu’on lui avait offert presque deux décennies plus tôt, un foyer stable et aimant. Dette payée, boucle bouclée. « I can’t believe that out of everyone you’re the one that left me too. » Le murmure balancé sans une once de ressentiment, c’était juste un fait: Louise Carstairs semblait destinée, par une sorte de prophétie maudite, à se faire abandonner par les Winthrop, ceux qui l’avaient pourtant accueilli dans leurs bras grands ouverts, lui avaient permis de se reposer sur eux. « But it’s okay. I’ll be okay. We’ll be okay. » En boucle dans sa tête, dans son cœur, sur la messagerie de Caleb depuis neuf mois maintenant. Peut-être qu’à force de le répéter, la loi de l’attraction jouerait en sa faveur. « Come home, please. » Énième supplique qui trahissait l’objectif réel de l’appel. Elle était fatiguée d’exister sans son frère, Lou. « I love you, Space Cowboy. » No matter what, forever and always.

Nowhere, UT

ACTE III, scène II. / (April 2015) ● « Cal? » Il avait fini par revenir, Caleb. Un matin de printemps, comme s’il n’était jamais parti. Elle n’avait pas bronché — juste pleuré des torrents de larmes. Elle l’avait juste laissé reprendre la place qui lui revenait de droit, auprès d’elle, auprès de son fils, au sein la bande toujours amputée d’un membre. Sans poser de questions. Et tout semblait de nouveau somewhat right. Du moins, autant que cela pouvait l’être. Elle se sentait un peu engourdie, Lou. Elle avait laissé Caleb prendre les commandes de sa vie, entièrement, aveuglement. Elle était montée dans la voiture sans lutter et sans essayer de négocier. Parce qu’elle le savait — il n’y avait plus rien pour elle, pour eux, à Los Angeles. L.A. avait été le théâtre de leurs vies bien trop mouvementées et Dieu seul sait à quel point ils méritaient un nouveau départ. Loin de la tumulte, loin des ruines de ce qui aurait pu être. « Caleb! » Petite tape sur le bras du conducteur, bien trop concentré sur la route et la musique country qui résonnait dans l’habitacle pour lui accorder une miette d’attention. Le blond finit par tourner la tête vers elle, le visage interrogateur. « You’re taking me to the fucking desert?! » Il lâcha un rire. Et bordel, qu’est-ce qu’il lui avait manqué. Il avait l’air plus marqué par la vie, depuis son exil d’une année, mais il était de nouveau là, Caleb. Toujours là, avec son stupide chapeau de cowboy, sa grande carrure rassurante et son rire d’idiot. Et c’était assez pour Louise. Elle ne demandait rien de plus. Louise se fit la promesse de plus jamais réclamer plus que ça, que l’essentiel ; parce que la vie avait tendance à lui cracher au visage lorsqu’elle se faisait capricieuse. « C’mon! You’re gonna love it. » Les yeux de l’ex-idole s’écarquillèrent, grosses soucoupes creusées dans son visage émacié — elle non plus n’avait pas été épargnée par l’année qui venait de s’écouler. Un soupir lui échappa et son regard se reporta sur le vide orangé au dehors. Rien à voir avec les grattes-ciel, les établissements luxueux. Juste le vide, des cailloux, et encore du vide à perte de vue. « I doubt that.. » Gamine boudeuse s’enfonça un peu plus dans le siège passager, lança un coup d’oeil dans le rétroviseur pour observer un instant le bambin endormi à l’arrière. Elle commençait déjà à regretter d’avoir accepté l’invitation à fuir — Cam, No, le reste de la famille Winthrop, la maison, lui manquaient déjà. Et puis, au bout de quelques miles bien silencieuses, un panneau. Un semblant de vie, quelques bâtisses. Nowhere, Utah. Littéralement, au milieu de nulle part.

La maison où Caleb avait décidé qu’ils éliraient domicile n’avait rien des villas et duplex opulents dont ils avaient l’habitude. Mais Lou, elle voyait la vision du gaillard. Au final, l’idée de simplicité, entre ces quatre murs à retaper, commençait presque à la séduire. Avis changeant au gré du vent ; elle ne savait plus trop sur quel pied danser mais après tout, si c’était Caleb qui menait la danse, rien de mal pourrait arriver, n’est-ce pas? Elle se surprit à rêvasser à ce qu’il pourrait advenir de la demeure en déambulant dans les pièces, Leo dans les bras. Leo qui grandirait paisiblement entre ces murs, dans le calme et la stabilité — tout ce que le gamin méritait après un début de vie aussi mouvementé. Lou n’avait pas prédit la tempête qui s’apprêtait à s’abattre sur eux. Une tempête sous forme d’une avalanche de notifications ; appels manqués, messages non lus qui s’accumulaient sur l’écran. Elle ouvrit un texte au hasard, cliqua sur un lien qu’on lui avait envoyé. Christmas 2006. Alexander Winthrop. Wife. Dead. Murder. Trial incoming. Son. Witness Protection Program. « Cal?! » Alerté par les pleurs du bambin qui commençait à s’agiter dans les bras de sa marraine, le géant ne tarda pas à faire son apparition. Lou lui tendit juste le téléphone, tremblante, ignorant pour la toute première fois les cris de son protégé. Et lorsqu’il releva le visage vers elle, elle ne tarda pas à décrypter l’expression sur le visage de son ami, la blonde. « You knew?! » Caleb attrapa son fils, laissant une Louise ahurie, les bras retombant contre ses flancs comme si elle n’était qu’une poupée de chiffon. Épée de Damoclès qui s’abattait sur elle, une nouvelle fois. La réponse à ces millions de questions, la fin de cette putain de décennie passée dans le noir. La violence des informations avaient du mal à l’atteindre, son regard fixait Caleb sans le voir. Parents, dead. Rhett, alive. God only knows where. « He’s here, Lou. » Qu’il murmura, comme s’il avait lu dans ses pensées. Rhett, alive. Rhett, here. In the middle of Nowhere. Incompréhension. How? « What do you mean he’s— » Il ne lui avait rien dit, Caleb. Sans nulle doute que les informations avaient été officialisées, balancées dans la nature avant qu’il ne trouve l’instant adéquat pour confesser ce qu’il avait fini par découvrir. Mais Louise, elle ne voyait rien que du brouillard en cet instant. Elle tourna les talons, fuit la pièce. Et une fois à l’écart du bambin déjà agité, tout ce qu’elle pu déverser fut une rage soudaine et brûlante. Un cri primal. « Fuck! »

Les dernières heures avaient été floues. Elle ne se souvenait plus de si elle avait hurlé, pleuré. Elle ne se souvenait de rien, Lou. Elle savait juste qu’elle était là, assise au milieu de nulle part, dans le désert. N’y avait rien si ce n’est Caleb et Leo qui exploraient les environs aux alentours, des cacti, une légère brise de printemps qui lui envoyait du sable dans la face. Rien si ce n’est le manque qui lui brûlait les tripes, infectait son encéphale comme un poison. Le besoin brûlant d’oublier, d’oublier pour de vrai ; de s’oublier elle-même, comme elle le faisait sans vergogne autrefois. Elle n’avait toujours pas les idées au clair, Lou. Résister à la tentation de monter dans sa voiture, trouver la première drogue qui lui tomberait sous la main, se détruire une fois de plus — pour de bon, peut-être cette fois — lui prenait toute son énergie, nécessitait toute sa concentration. Encaisser le coup était rude et, cette fois, elle n’avait aucun moyen de fuir. N’y avait que la vérité et les deux Winthrop au loin. Elle devinait, dans la confusion, le meilleur ami se tourner de temps en temps vers elle, pour vérifier qu’elle était toujours là, calme. Sa silhouette se rapprocha doucement, devancé vite par les petits pas du gamin qui vint poser ses mains sur les pommettes de Louise, tout en tendresse. I can’t fuck this up. Not again. Elle recouvrait un semblant de force dans les menottes de Leo, dans son regard émerveillé. Fallait qu’elle soit forte, Lou. Et là, devant elle, elle savait qu’elle avait de quoi se raccrocher. Et pour la toute première fois depuis presque dix ans, elle se dit que tout n’était peut-être pas perdu. Qu’elle n’était pas perdue. « It looks like Tatooine, doesn’t it? » Elle releva la tête vers Caleb. Winthrop père qui avait l’air tout aussi émerveillé que son fils. Jamais il n’avait eu l’air autant dans son élément qu’en cet instant, un vrai cowboy dans le désert.

Tatooine it is, then.

ACTE IV, scène I./ (September 2015) ● Elle s’était toujours sentie comme une étoile filant à toute allure, Lou. Une comète en plein crash, dégringolant encore et toujours. Elle avait cru s’être écrasée, éteinte, il y a bien longtemps déjà ; quelle désillusion. Il fallait croire qu’elle était plus endurante qu’elle ne le pensait. La chute n’avait jamais cessée, peu importe la sentence, la sobriété, les réponses. Elle qui avait longtemps cru que les résolutions seraient suffisantes pour apaiser son âme, que retrouver Rhett serait suffisant pour recoller les millions de morceaux de son cœur, elle s’était plantée en beauté. C’était une des particularités de Louise Carstairs: à chaque fois qu’elle pensait que c’en était fini pour elle, une finalité ne représentait que le début d’un nouveau cycle, plus insidieux, plus pervers que le précédent. À croire qu’elle n’apprenait jamais, se faisait toujours avoir par son psyché toujours plus malade. Elle se complaisait dans le mensonge, la comédie — parce qu’elle avait l’impression qu’il n’en restait que ça, de Louise Carstairs, une actrice. Elle faisait la somnambule au travers des vents et des marées, maintenait la tête haute comme on lui avait toujours appris à le faire. Parce qu’elle n’avait pas le droit de faillir maintenant. Pas alors qu’elle avait toutes les cartes en main, qu’elle avait enfin le droit de se reconstruire. Des explications, une liberté, certes, conditionnelle, un cadre stable et sain, un entourage aimant. Et puis, on avait passé suffisamment de temps sur son cas au cours de la décennie passer, un énième appel à l’aide semblait de trop. Ce temps était révolu. Alors, elle maintenait le cap, Lou. Elle avait maintenu le cap lorsqu’elle avait enfin retrouvé Rhett. Un Rhett bien plus sombre, plus taciturne, à des années lumière de celui qu’elle avait connu, de son Rhett. Mais elle-même n’était plus que l’ombre de sa Lou — comme quoi, même s’il n’était plus qu’un inconnu aux traits bien trop familiers, ils demeuraient de manière saugrenue deux faces d’une même pièce, avaient évolué dans une direction semblable sans pourtant avoir pu se suivre. Elle avait dû subir le récit sordide et bien trop détaillé du drame ; tenir bon pendant que lui s’effondrait à la barre du tribunal. Et elle avait maintenu le cap. Elle avait avancé à l’aveugle, sans trop réfléchir, faisant du mieux qu’elle pouvait pour gérer Leo, aider les Winthrop, qui avaient enfin l’opportunité de faire le deuil. Et puis, une fois le choc des retrouvailles, la douleur du procès passés, il avait fallu rentrer. Transition lente et douloureuse ; parce que ne restait que les ruines des rêves et des ambitions, une envie insatiable de se laisser à nouveau à ses pires démons, une carcasse conditionnée à faire semblant d’exister. Carcasse balancée littéralement au milieu de nulle part. Exister à Nowhere n’était pas aisé. Tout ce qui aurait été un jeu d’enfant autrefois se révélait être une tâche colossale. Se frayer une place dans le décor tout en sachant pertinemment qu’elle y faisait tâche, la princesse au milieu du désert, garder la tête haute peu importe les regards et les murmures. Parce que Lou, fallait qu’elle apprenne à juste être Lou. Plus de Louise Carstairs. Juste Lou, son filleul, le reste de la bande des cinq. C’était l’essentiel et elle devait apprendre à se contenter que de ça. L’essentiel.

Et pourtant, quand bien même elle avait passé des nuits entières, des années entières, à n’espérer que ce qu’elle avait enfin aujourd’hui, elle n’y arrivait pas. Elle n’arrivait pas à se faire à cette vie, à la sobriété, au vide après la décadence. Parce qu’au final, encore une fois, Louise se retrouvait toujours cantonnée à ce qu’on attendait d’elle. Alors, un jour, elle a décidé qu’elle en avait assez. Peut-être y avait-il une démarche quelque peu vengeresse, amère, derrière cette idée — parce que si elle s’était éteinte il y a bien longtemps déjà, elle, elle n’était jamais partie aussi lâchement. Bonnie Goldstein sur les papiers au fond d’un sac à dos remplit à la hâte, visage émacié sous une chevelure brune comme mascarade. Sûrement que ça serait suffisant pour lui offrir une porte de sortie, faux justificatifs d’identité confectionnés lorsque la tutelle n’était qu’une énième épée de Damoclès au dessus de sa tête blonde — le plan initial avait toujours été de fuir the Winthrop way, sans crier gare, sans laisser de traces. Peut-être que Bonnie, elle, aurait le droit d’être libre. Un dernier baiser déposé sur les têtes de Caleb et Leo, assoupis sur le canapé, une boule dans la gorge, les larmes prêtes à déborder, et elle était prête à fuir sans plus jamais se retourner. Y avait déjà les regrets qui lui collaient à la peau, le sac à dos semblait aussi lourd que l’Univers ; la peur de changer d’avis si elle s’attardait une seconde plus lui attrapa l’estomac, alors elle se précipita à la hâte hors de la demeure. Et manqua de heurter de plein fouet une silhouette qui recula d’un pas. « Rhett. » Manquait plus que ça ; manquait plus que lui. Manquait plus qu’un miroir qui reflétait la même expression surprise, une étincelle d’espoir au fond d’un regard éteint. « Hi. » Ils se fixèrent pendant un instant qui semblait durer une éternité. Elle le vit loucher sur son sac à dos, observa ses sourcils se froncer légèrement et une poignée de questions fleurir dans son psyché. Si souvent ce qu’il restait de son cœur se brisait lorsqu’elle observait que Rhett n’était plus tout à fait Rhett, force était de constater que certaines choses demeuraient inchangées — et elle n’arrivait jamais à savoir si cela lui faisait du bien ou terriblement mal, lorsqu’elle arrivait parfois à lire en lui comme dans un livre ouvert. « What are you doing here? » Malaise qui persistait toujours, un abcès toujours plus gros. Ils n’en parlaient pas, Louise et Rhett. Comme si c’était un secret qui sonnait pourtant comme une évidence. Ils tentaient juste maladroitement de se réhabituer l’un à l’autre, de se laisser l’un et l’autre reprendre une place ne serait-ce que quelque conque dans leur quotidien. « Caleb told me I could drop by this evening. » Elle fronça les sourcils à son tour parce que l’invitation ne lui disait rien. Elle se contenta de laisser Rhett entrer, lui indiqua le salon d’un léger hochement de tête. Caleb dormait toujours comme une souche, Leo allongé sur son torse. Lou et Rhett échangèrent un regard mi-amusé, mi-attendri ; l’image était tout bonnement adorable, et le cœur de Carstairs se serra en repensant à ses plans. Elle espérait juste que l’étranger trop intime ne s’attarderait pas — enfin, elle ne savait pas trop, en fait. « Heading somewhere? » Négation immédiate au murmure, un réflexe. Le silence persista — et il était étrangement confortable, bien trop confortable, comme un moment partagé entre deux âmes à leur aise. Ils étaient toujours dans cette dualité constante, les deux là. Jeux de regards, un sourcil arqué sur une face, un haussement d’épaules pour toute réponse. I know you’re lying. Il n’avait pas besoin de parler, Rhett. Le rouge monta aux joues de la blonde ; et pendant une poignée de secondes, un bref instant suspendu dans l’espace et le temps, elle eut l’étrange impression que tout faisait sens à nouveau. Elle en oublia presque le poids sur ses épaules, le sac à dos. Le regard bleu à l’instar d’une madeleine de Proust, un souvenir presque oublié qui la ramenait bien loin, à une époque où tout allait bien. Don’t go. Please. Et les yeux de Louise se firent fuyants, les doigts tapotant anxieusement l’anse du sac. Les mots étaient toujours superflus. « Wanna hang out? » Une bouteille lancée à la mer — y avait bien trop d’espoir dans sa voix, supplique déguisée dans une invitation qui se voulait détachée. Elle hésita un instant avant de relever les yeux. Parce qu’elle le savait, à l’instant où elle lui ferait de nouveau face, elle n’aurait d’autre choix que de capituler.

Alright. I’ll stay.

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ce personnage ??? je veux en lire plus...
deja juste son ancien metier, je sais que ca va etre beau you were my town, now i'm in exile, seein' you out 4260984660
bienvenue!!
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hiiiiiii aude trop content·e de te croiser ENFIN sur un forum, depuis l'temps qu'on se connaît. you were my town, now i'm in exile, seein' you out 4260984660
j'aime déjà lou et spoiler alert chucky encore plus krkrkrkr.
vrmt hâte de rp avec toiiiiii, bienvenue. you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2316949763 you were my town, now i'm in exile, seein' you out 649420423
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non mais elle est incr ???
welcome back I love you
Robin Fersen
Robin Fersen
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STYLE RP : moche, sûrement
WARNINGS : hétérosexualité compulsive, clowning
Robin Fersen
with the moon i run
 
 
bon, déjà, clairement, c'est pas tout neuf, mais louise, c'est un si joli prénom, et qui va beaucoup trop bien à la tête d'ange de dianna, t'as un don pour faire de bien jolis choix.
pour le reste - je sais que c'est pas fini, mais quand même. la manière dont tu nous dépeins l'enfance a le flou des souvenirs, et une délicatesse assez glaçante. y'a des angles dans qui elle est, des choses qui mordent, déjà, dans la moindre descriptions, et j'ai vraiment hâte de revenir lire la suite, et de découvrir toutes ses aspérités à ta louise, parce que j'ai juste beaucoup aimé ce début, et que j'crois que je l'aime déjà.
j'pourrais te dire bienvenue mais bon, j'crois que t'es déjà chez toi you were my town, now i'm in exile, seein' you out 3261922712
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dianna cette boté I love you
le prénom lui va bcp trop bien you were my town, now i'm in exile, seein' you out 3495518279
et louise est giga touchante ?? y'a une mélancolie qui se dégage d'elle you were my town, now i'm in exile, seein' you out 810580670
(re)bienvenue à toi you were my town, now i'm in exile, seein' you out 3261922712
Hayes Priest
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HOW I RECLAIMED THE
WORD "CUNT" BY BEING ONE


age : twenty nine wild years (31st july '94)
WORK : cabaret performer (singer, dancer, musician)
LOVE STATUS : duh.
HOME : a flatshare above the cabaret, with his made-up family.
PRONOUNS : he/him.

RELATIONS : ruslan, cat, underworld, bonnie.

STYLE RP : fr/en, 3e pers du singulier, rythme aléatoire, m'adapte aux autres mais avec une tendance à m'étaler.
WARNINGS : sex, crude language, alcohol, future mentions of suicide.
Hayes Priest
glitz! glamour! i'll finally have it all!
 
 
you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2869009256 you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2869009256 you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2869009256
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wow super personnage, j'ai hâte de la suivre en rp you were my town, now i'm in exile, seein' you out 4231787652
bienvenue parmi nous et dianna est un superbe choix de fc you were my town, now i'm in exile, seein' you out 841378856
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j'ai redécouvert dianna agron dans shiva baby, où je l'ai trouvé super!
j'adore louise et je vais suivre évidemment ses aventures avec attention you were my town, now i'm in exile, seein' you out 3495518279
bienvenue à nowhere
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Hayes Priest
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oi oi  you were my town, now i'm in exile, seein' you out 649420423
le délai de deux semaines pour ta fiche se termine aujourd'hui. en souhaites-tu un de 7 jours supplémentaires?  you were my town, now i'm in exile, seein' you out 328266879
Louise Carstairs
Louise Carstairs
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in the valley of the dolls we sleep,
got a hole inside of me



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age : [ thirty-six ● dec. 86 ] toujours une dizaine de moins dans sa tête, bloquée dans l'espace-temps par le deuil insurmontable de la vie qu'elle aurait dû vivre. (capricorn sun, gemini rising, libra moon.)
WORK : [ office manager ] oscar qui prend la poussière dans un coin de son salon, révérence tirée il y a bien longtemps désormais. retour forcé à l'anonymat, la mention du job qui occupe ses journées lui arrache toujours un soupir résigné.
LOVE STATUS : [ forever yours ] célibataire encore et toujours, le cœur volé il y a plus de deux décennies ne lui a jamais été rendu alors, elle se complait dans le déni et les plaisirs de la chair sans se soucier des individus.
HOME : [ #446 twin willow road ] a vécu dans la maison voisine lors de ses neuf premières années à nowhere, a emménagé auprès de rhett il y a de cela quelques mois. (right where she belongs.)
PRONOUNS : she/her/elle

RELATIONS : fiche / dashboard
STYLE RP : rythme décousu / jamais moins de 600 mots, plus aux alentours de 1k / possibilités de dialogues en anglais / troisième personne.
WARNINGS : relations familiales abusives, drogues (passif), alcool(isme), dépression, anxiété, tca, sexe, abandon, language vulgaire, élitisme. (entre autres.)
Louise Carstairs
the alcoholic fallen idol and improvised soccer mom
 
 
Merci à tous.tes pour vos petits mots, ça me fait trop plaisir de voir que ma Lou vous intrigue you were my town, now i'm in exile, seein' you out 810580670 you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2105812376

@Felipa Rojas merci beaucoup, j'espère que la suite te plaira you were my town, now i'm in exile, seein' you out 1026364563

@Chucky Malenfant TOI. ENFIN. purée. j'ai si hâte de Chucky et Lou et d'enfin pouvoir écrire avec toi. you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2999213053 you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2999213053

@Hartley Hirsch merci you were my town, now i'm in exile, seein' you out 1315037490

@Robin Fersen mille mercis pour ton message, omg, ça fait beaucoup trop plaisir. j'espère que la suite te plaira you were my town, now i'm in exile, seein' you out 810580670

@Leon Regan purée mais ce fc??? merci beaucoup, c'est exactement ça l'essence du perso, la mélancolie. j'suis trop contente d'avoir su retranscrire ça, un grand merci. you were my town, now i'm in exile, seein' you out 810580670

@Hayes Priest JE T'AIME. JE SUIS LÀ. J'veux bien un délai pls baby mais promis demain c'est plié! you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2105812376

@Alvaro Cordova merci bcp!! je retourne le compliment sur le choix du fc you were my town, now i'm in exile, seein' you out 3495518279

@Paloma Cordova sa carrière a bien redémarré, elle a des skills la madame I love you merci bien!!
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Invité
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j'viens juste laisser ma trace ici même si tu sais déjà tout l'amour que je porte à louise. glitters (c'est comment j'me sens rien qu'à penser à louckiel.)

you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2196227194  you were my town, now i'm in exile, seein' you out 3495518279  you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2999213053  you were my town, now i'm in exile, seein' you out 724566680  you were my town, now i'm in exile, seein' you out 1315037490  you were my town, now i'm in exile, seein' you out 387865565  nomnom  you were my town, now i'm in exile, seein' you out 996535628 you were my town, now i'm in exile, seein' you out 841378856  you were my town, now i'm in exile, seein' you out 428954235  you were my town, now i'm in exile, seein' you out 4258175435  (all of this and so much more.)

tellement hâte de continuer à faire vivre ces deux-là et de nous noyer dans les feels. you were my town, now i'm in exile, seein' you out 428954235
j'ai pas été aussi hype pour un truc depuis longtemps. #louckiel4lyfe
Hayes Priest
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VALIDATION

félicitations!


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j'ai pas les mots purée, je viens enfin valider cette fiche - le saint jour est arrivé, la lumière va à nouveau briller sur la terre, les arbres sont verts, la planète arrête de brûler, tom et jerry ont été retrouvés dans mon quartier, cam a ouvert un livre, aude a fini sa fiche : it happened.  fuego   you were my town, now i'm in exile, seein' you out 649420423

trêve de plaisanterie, quel plaisir de pouvoir enfin lire cette fiche de bout en bout, après tant de temps à se languir de le faire. you were my town, now i'm in exile, seein' you out 3495518279 maintenant que tu as fini la tienne, je vais pouvoir finir la mienne et ramener officiellement le dernier maillon du groupe you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2777283585

tu sais déjà tout ce que je pense de louise, de ce groupe, de ces histoires qui en découlent, puisque tu as su me convaincre (en une question de sept mots, duh) de me joindre à vous dans cette folle aventure, mais rah. love love

t'es déjà chez toi, maintenant va poster ton rp qui attend depuis six mois, hehe

le guide pratique

Bravo à toi! Tu as passé l'étape de validation avec brio, maintenant les portes du forum s'ouvrent grandes sous tes pas. Avant de te lancer à corps perdu dans le rp, cependant, voici une petite liste de choses à faire — rien de fou, ne t'en fais pas! La première étape sera d'aller recenser le métier de ton personnage dans le bottin adéquat, puis d'aller faire un tour du côté du registre des logements pour savoir où lea trouver au besoin.

Une fois ça de fait, tu peux aller créer ton journal de bord dans la partie adéquate en suivant le formulaire obligatoire, faire un petit tour dans le flood si le coeur t'en dit, aller poster tes pré-liens au besoin et, pourquoi pas, aller faire un tour du côté des recherches de liens ou encore des recherches de partenaire rp pour commencer les choses sérieuses!

Amuse toi bien.    
Louise Carstairs
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@Ezeckiel Rhodes you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2999213053 you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2999213053 you were my town, now i'm in exile, seein' you out 2999213053

@Hayes Priest OBRIGADA MI AMOR you were my town, now i'm in exile, seein' you out 3495518279 you were my town, now i'm in exile, seein' you out 3495518279 you were my town, now i'm in exile, seein' you out 3495518279
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